Test du miroir

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Le test du miroir est un moyen de mesurer la conscience de soi développé par l'Américain Gordon G. Gallup dans les années 1970.

En éthologie cognitive, ce test permet d'évaluer la conscience de soi en permettant de déterminer si un animal est capable de reconnaître son propre reflet dans un miroir comme étant une image de lui-même. Il consiste à placer subrepticement sur la tête de l'animal une marque colorée ne produisant pas d'odeur puis à observer si l'animal réagit d'une façon indiquant qu'il est conscient que la tache est placée sur son propre corps. Un tel comportement peut prendre la forme d'un déplacement ou d'une flexion pour mieux observer la marque ou encore, de façon bien plus évidente, celle d'un tâtonnement de soi avec une main pour essayer de l'atteindre tout en se servant du miroir.

Les animaux qui ont réussi le test du miroir sont les chimpanzés, les bonobos, les orang-outans, les dauphins, les éléphants [1],[2],[3] et les humains. De façon assez surprenante, les gorilles échouent, même si l'un d'entre eux, du nom de Koko, l'a réussi. Ce serait parce que les gorilles considèrent le contact visuel les yeux dans les yeux comme un comportement agressif et qu'ils évitent habituellement de se regarder les uns les autres en face à face. Les enfants sont susceptibles de réussir le test à partir de deux, trois ou quatre ans d'âge. Les chiens et les bébés humains réagissent au miroir en manifestant de la peur ou de la curiosité mais peuvent également l'ignorer complètement, lui comme la tache. Les oiseaux vont jusqu'à attaquer leurs propres reflets — à l'exception notable des pies qui, vérifiant la similitude de leurs propres mouvements avec ceux de l'image projetée, finissent par se rendre compte qu'il ne s'agit pas d'un autre congénère, mais bien d'elles-mêmes [4].

Il existe des débats au sein de la communauté scientifique à propos de l'interprétation et de la valeur des résultats produits par le test. S'il a été largement utilisé et à bon escient pour mieux comprendre les primates, on considère parfois qu'il est réducteur lorsqu'on lui soumet des animaux qui se servent avant tout d'autres sens que la vue, comme les chiens de l'odorat par exemple.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Plotnik, J.M., De Waal, F.B. et Reiss, D. (2006) - « Self-recognition in an Asian elephant », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 103, n° 45, pp. 17053-17057. pdf
  2. Compte-rendu en français de l'article de Plotnik et al. sur Futura-Sciences
  3. Mangin Loïc, Pour la science, décembre 2006 (ISSN 01534092), p. 22
  4. Ces drôles d'oiseaux, Documentaire de Volker Arzt et Immanuel Birmelin (Allemagne, 2006, 2x43mn), diffusé sur Arte le 5 septembre 2006