Orang-outan

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Orang-outan
Un Orang-outan
Un Orang-outan
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Primates
Super-famille Hominoidea
Famille Hominidae
Sous-famille
Ponginae
— auteur incomplet —
Genre
Pongo
Lacépède, 1799
Nom binominal
Pongo pygmaeus
(Linnaeus, 1760)
Statut de conservation IUCN :


EN A2cd : En danger

Statut CITES : Annexe I ,
Révision du 01-07-1975
Répartition géographique
L'orang outang (ici juvénile)est capable de produire denombreuses et complexes mimiques

L'orang outang (ici juvénile)
est capable de produire de
nombreuses et complexes mimiques

Orang-outang au jardin des plantes à Paris

Orang-outang au jardin des plantes à Paris

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L’orang-outan (ou orang-outang) (Pongo pygmaeus) est un singe anthropoïde aux longs bras et au pelage roux, parfois brun, classé dans la catégorie des grands singes.

Sommaire

[modifier] Origine et génétique

Les orangs-outans intéressent beaucoup les généticiens et les biologistes qui étudient l'évolution humaine, car ils sont généralement considérés comme des humanoïdes parmi les plus proches de l'Homme, mais avec une diversité génétique (cf large polymorphisme des gènes selon Warren & al. 2001[1] ; Zhang & Ryder 2001)[2]) plus riche (pas de trace de « goulot génétique» dans les indices génétiques de l'histoire de son évolution, alors que c'est le cas pour l'Homme ou les singes africains tels que chimpanzé ou gorille).
La taille du patrimoine génétique des deux sous-espèces d'Orang-outan est comparable à celle du patrimoine génétique humain. La date de sa divergence d'avec la lignée humaine est estimée à 12-14 millions d'années, ce qui le place en tant qu'espèce à un point médian dans l'évolution des primates (qui auraient commencé à diverger d'avec les lignées humaines il y a 25 millions d'années (selon Chen et Li 2001[3] ; Goodman 1999[4]), et le caryotype de l'orang-outan est le plus proche de l'humanoïde ancêtre commun à l'Homme et aux grands singes[5]. Ils auraient 98,5 % d'ADN commun avec nous (information lue dans "Souvenir d'Eden" par Biruté Galdikas)

L'orang-outan dispose de membres antérieurs exceptionnellement longs par rapport aux postérieurs. Démuni de queue préhensile, il peut néanmoins marcher en position bipède sur des branches étroites en se servant de ses bras pour s'équilibrer.
L'orang-outan dispose de membres antérieurs exceptionnellement longs par rapport aux postérieurs. Démuni de queue préhensile, il peut néanmoins marcher en position bipède sur des branches étroites en se servant de ses bras pour s'équilibrer.

Ils sont originaires de Malaisie et d'Indonésie. Le nom « orang-outan » vient du malais orang hutan signifiant « homme de la forêt ». On l'écrit aussi « orang-outang ».

[modifier] Description

Les orangs-outans sont parmi les plus arboricoles des grands singes. Ils passent la majeure partie de leur temps dans les arbres, et s'y fabriquent chaque nuit un nouveau nid [voir ci-dessous]. Les adultes mâles mesurent environ 1,4 m et pèsent jusqu'à 82 kg. Leur aire de répartition est maintenant réduite à la forêt pluviale des îles de Bornéo et de Sumatra. Aussi bien à Bornéo qu'à Sumatra, le recul des orangs-outans est lié à celui de la forêt humide.

  • Taille : 1,10 à 1,40 m
  • Poids : 40 à 90 kg
  • Longévité : 30 à 40 ans
  • Gestation : 245 jours


Les jeunes orangs-outans voyagent accrochés au dos ou au ventre de leur mère pendant plus de deux ans. L'animal se nourrit la plupart du temps de fruits, de jeunes pousses, d'écorce, de petits vertébrés, d'oeufs d'oiseaux et d'insectes. Sa journée est consacrée à rechercher la nourriture et chaque nuit l'animal construit un nouveau nid perché entre 12 et 18 mètres au-dessus du sol. Son espérance de vie dans la nature approche les 35 ans.

[modifier] Comportement et intelligence

Comme les autres grands singes, les orangs-outans sont remarquablement intelligents.
Au milieu des années 1990, une population d'orangs-outans a été observée utilisant régulièrement des outils pour s'alimenter.
Cela avait déjà été montré auparavant chez des chimpanzés par Jane Goodall dans les années 1960. Un article datant de 2003 paru dans le journal Science sous la plume de Michelle Merrill et Birute Galdikas décrit des preuves d'une culture chez les orangs-outans.[6]
Une étude plus récente [7] a conduit des chercheurs à présenter à 5 orang-outans femelles de 7, 11 ,17 et 32 ans (venant d'un zoo local) une grosse cacahuète flottant dans de l'eau, dans une longue éprouvette verticale transparente fixée à une paroi. Le niveau d’eau était trop bas pour que les singes puissent attraper la cacahouète avec leurs doigts. Un récipient d’eau était mis à leur disposition dans la pièce. Les orang-outans ont rapidement compris qu'en y prenant de l’eau dans leur bouche, pour la recracher dans l’éprouvette, ils feraient monter le niveau de l’eau et pourraient attraper la cacahouète et la manger. Il a fallu 9 minutes en moyenne pour qu’ils le fassent, et à la 10ème expérience 30 secondes leur suffisaient pour attraper et manger la « friandise ». Aucune autre méthode ne permettait de récupérer et manger la cacahuète.

Sociabilité : Les adultes mâles sont solitaires une grande partie de leur vie mais communiquent par des cris puissants (perceptibles à 1 km au moins) pour marquer leur territoire et appeler les femelles suppose-t-on. Les femelles sont moins solitaires puisqu'elles accompagnent leurs petits jusqu'à l'âge de 3 ans et demi environ. Elles accordent une grande attention au jeune et les naissances (un seul petit) sont rares (une tout les 8 ans). Le mâle n'est sexuellement mûr qu'entre 7 et 10 ans.

Agressivité : Bien que les orangs-outans soient généralement passifs, les agressions entre orangs-outans sont courantes ; ce sont des animaux solitaires qui peuvent être férocement territoriaux. Les mâles non mûrs essayent de s'accoupler avec n'importe quelles femelles, et peuvent réaliser de force des copulations si elles sont également immatures et pas assez fortes pour parer les avances. Au contraire, les femelles adultes détournent facilement les jeunes prétendants, préférant s'accoupler avec les mâles mûrs. Les orangs-outans sauvages sont connus pour leurs visites des installations humaines de recueil des jeunes orangs-outans abandonnés, communiquant avec eux et peut-être aidant ainsi leur retour à la vie sauvage.

Sexualité : Comme chez l'Homme, l'orang-outan ne semble pas avoir de saison particulière pour la reproduction.
Des comportements homosexuels avaient parfois été observés en zoos chez les mâles. On les a souvent d'abord expliqué par l'enfermement ou l'absence de femelle dans un groupe, mais comme pour de nombreux autres primates, de tels comportements sont aussi observés en forêt, dans la nature, chez des orang outans tout à fait sauvages (par exemple à Sumatra, lors de deux études portant sur deux lieux et populations différentes de Pongo pygmaeus abelii[8], [9]. Le comportement homosexuel des singes ne découle donc pas d'une privation de liberté en zoo, ni du contact avec des humains. Les chercheurs estiment généralement qu'il s'agit de comportement agonistiques (établissant des relations de dominance et/ou de rivalité) voire également, pour partie de jeux lors desquels les jeunes apprennent ou testent leur sexualité.

[modifier] Populations

[modifier] Captivité

Taibei, la capitale de Taiwan, compte beaucoup d'orangs-outans. Au marché noir, un petit singe se vend aisément. En dix ans, un millier de singes sont ainsi devenus des bêtes de cirque ou de compagnie. Or, sur six à huit petits capturés, un seul survit au choc et au voyage après que sa mère ait été abattue par les braconniers.

[modifier] Protection

La survie des orangs-outans dans la nature est grandement menacée par le développement des activités humaines et en particulier la déforestation, récemment encouragée par les sylvicultures industrielles (exploitation ou surexploitation du bois), le développement de mines et de cultures destinées à produire des biocarburants.[10], et l'agriculture (en particulier pour la production d'huile de palme transformée ensuite en biodiesel).
La plupart de ces activités responsables de l'accélération de la destruction de leur habitat, sont illégales, cela touche également les parcs nationaux officiellement hors d'atteinte des bûcherons des mineurs et du développement des cultures. Certains jeunes orangs-outans sont également capturés pour être illégalement vendus, les braconniers tuent souvent la mère pour voler son bébé.

L’espèce est également menacée par le braconnage (alimentant le marché de la viande sauvage et des animaux de compagnie) et les incendies (souvent volontaires) de forêts. Seul un tiers de la population de l’Etat de Sabah se trouve dans des zones protégées telles que des parcs nationaux et réserves naturelles, ce qui laisse deux tiers des animaux sans protection et donc plus vulnérables encore.

Environ 80 pour cent de l'habitat des orang-outangs a été déboisé ces 20 dernières années[réf. souhaitée]. Les chercheurs de la « Wildlife Conservation Society » (Société de préservation de la faune) prévoient que la majeure partie de la population d'orang-outangs sauvages mondiale sera éteinte d'ici dix ans[réf. souhaitée] à moins que le braconnage et la destruction de son habitat puissent être arrêtés. Avec des pertes se montant à 1 000 individus chaque année, leur nombre est tombé de 12 000 en 1993 à 6 000 individus à peine aujourd'hui.

Le WWF travaille en collaboration avec les autorités et d’autres organisations pour la conservation de la nature : son but est d’étendre la superficie des aires protégées et d’en créer de nouvelles, où la chasse et l’exploitation forestière sont interdites. Le WWF a également aidé les autorités à faire appliquer les lois qui limitent sévèrement le commerce des orangs-outangs vivants et des produits dérivés de ces primates. Lorsqu’un orang-outang est confisqué des mains de trafiquants, il est confié à un centre de revalidation pour être réhabitué à la vie sauvage avant d’être relâché dans un site protégé.

Les principaux centres de conservation se trouvent :

  • En Malaisie (tous deux sur l'île de Bornéo) :
    • Semenggok à Sarawak
    • Sepilok près de Sandakan à Sabah : c'est un centre de réhabilitation où les orangs-outans sont vivent en semi-liberté, ouvert aux touristes : il est possible d'observer les orangs-outans lors de leurs 2 repas quotidiens.

[modifier] Références

répartition : Pongo pygmaeus (Linnaeus, 1760) (fr+en)

[modifier] Notes et références

  1. Warren KS, Verschoor EJ, Langenhuijzen S, Heriyanto, Swan RA, Vigilant L, Heeney JL (2001) Speciation and intrasubspecific variation of Bornean orangutans, Pongo pygmaeus pygmaeus. Mol Biol Evol 18:472-80.
  2. Zhang Y, Ryder OA (2001) Genetic divergence of orangutan subspecies (Pongo pygmaeus). J Mol Evol 52:516-26.
  3. Chen FC, Li WH (2001) Genomic divergences between humans and other hominoids and the effective population size of the common ancestor of humans and chimpanzees. Am J Hum Genet 68:444-56.
  4. Goodman M (1999) The genomic record of Humankind's evolutionary roots. Am J Hum Genet 64:31-9
  5. http://www.genome.gov/Pages/Research/Sequencing/BACLibrary/orangutanBornean.pdf
  6. (en) Carel P. van Schaik, Marc Ancrenaz, Gwendolyn Borgen, Birute Galdikas, Cheryl D. Knott, Ian Singleton, Akira Suzuki, Sri Suci Utami, Michelle Merrill, « Orangutan Cultures and the Evolution of Material Culture », dans Science, 3 January 2003, Vol. 299. no. 5603, pp. 102-105 [(en) lire en ligne].
  7. étude conduite par des chercheurs allemands de Leipsig, à l'institut Max Planck pour l'anthropologie évolutionnaire (voir ce comportement filmée)
  8. Homosexual behavior in wild Sumatran orangutans (Pongo pygmaeus abelii), par Elisabeth Fox ((Wildlife Conservation Society (Bronx, New York, ETATS-UNIS) & Ecology and Evolutionary Biology (Princeton University, Princeton, New Jersey, ETATS-UNIS), in American journal of primatology (Am. j. primatol.) Ed : Wiley-Liss, New York, NY, ETATS-UNIS (1981) (ISSN 0275-2565)
  9. Référence et contact auteur
  10. CNRS, « Disparition des orangs-outans : le génome met en cause la déforestation », 24 janvier 2006.

[modifier] Lien externe