Tatiana Nikolaïevna de Russie

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Tatiana Nikolaïevna de Russie
Tatiana Nikolaïevna Romanova
Dynastie Romanov
Naissance 10 juin 1897
Peterhof
Décès 17 juillet 1918 (21 ans)
Iekaterinbourg
Pays Russie impériale
Titre Grande-duchesse de Russie
Grade militaire
Arme
Service de {{{débutdecarriere}}} à {{{findecarriere}}}
Couronnement
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Investiture
Prédécesseur
Successeur
Conflits
Commandement
Faits d'armes
Distinctions
Hommage
Autres fonctions
Enfant de Nicolas II
et de
Alix de Hesse-Darmstadt
Conjoint
Enfants
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La grande-duchesse Tatiana Nikolaïevna de Russie (Tatiana Nikolaïevna Romanova, en russe : Татьяна Николаевна Романова), née le 10 juin 1897 à Peterhof et décédée le 17 juillet 1918 à Iekaterinbourg, était un membre de la famille impériale de Russie. Elle était la deuxième fille du tsar Nicolas II et de la tsarine Alexandra Feodorovna.

Élevés par leur mère dans une rigueur toute victorienne, tenus à l'écart de la cour de Saint-Pétersbourg, les enfants du couple impérial grandissent dans une relative solitude, que ne feront que renforcer les troubles politiques qui embrasent le pays. Proche de sa mère, la tsarista Alexandra Fedorovna, Tatiana est surnommée « la Gouvernante » du fait de son caractère déterminé et un peu autoritaire.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Enfance

La Grande-duchesse Tatiana en 1904.
La Grande-duchesse Tatiana en 1904.

La grande-duchesse Tatiana est née le 10 juin 1897 au Palais Peterhof. Elle est la seconde fille du tsar Nicolas II et de l'impératrice Alexandra Feodorovna. Elle a une grande sœur, la grande-duchesse Olga Nicolaevna, deux petites sœurs, les grandes-duchesses Maria et Anastasia Nicolaevna et un frère, le tsarévitch Alexei.

Tatiana était grande et mince, le teint foncé, des cheveux auburn et les yeux bleu-gris. Ses contemporains la décrivaient comme une jeune fille élégante, elle était considérée comme la plus belle des filles du tsar par de nombreux courtisans.[1][2][3]

Tatiana avait pour titre "grande-duchesse", autrement dit "grande-princesse", ce qui signifie qu'elle était supérieure hiérarchiquement aux autres princesses d'Europe. Toutefois, ses amis, sa famille et les domestiques l'appelaient plutôt par son prénom et patronyme, "Tatiana Nicolaevna"[4], ou par ses surnoms "Tanya", "Tatya", "Tatianochka" ou "Tanushka".[5][6]

Tout comme ses frères et sœurs, Tatiana a été élevée avec un certain sens de l'austérité. Elle et ses sœurs dormaient sur des lits de camp, prenaient des bains froids dans la matinée[7], et quand elles avaient le temps, elles faisaient du tricot et de la broderie. Puis, elles faisaient don de leur travail à des associations caritatives[8]. D'après un récit, Tatiana, habituée à se faire appeler par son prénom, s'est vu déconcertée lorsque la baronne Sophie Buxhoeveden l'a appelée "Votre altesse impériale", alors qu'elle était à la tête d'une réunion. Elle lui aurait donné un coup de pied par dessous la table et lui aurait dit "Êtes-vous folle de m'appeler ainsi?"[9]

Tatiana et sa sœur aînée, Olga, étaient surnommée "la grande paire" dans la famille[10]. D'après le journal écrit par son cousin, le grand-duc Konstantin Konstantinovitch de Russie, écrit le 29 mai 1897, la jeune fille a reçu le nom de "Tatiana" en hommage à l'héroïne du roman d'Alexandre Pouchkine. Son père aimait l'idée de nommer ses filles Olga et Tatiana, tout comme les sœurs du célèbre roman[11]. À l'instar de leurs deux jeunes sœurs, les deux filles partageaient la même chambre à coucher et étaient très proches l'une de l'autre.

Au cours de printemps de l'année 1901, Olga attrapa la fièvre typhoïde et fut mise en quarantaine dans la crèche pendant plusieurs jours, loin des autres occupants. Lorsqu'elle commença à se rétablir, Tatiana reçut la permission de rendre visite à sa sœur pendant cinq minutes, mais ne fut pas capable de la reconnaître. Sa gouvernante, Margaretta Eagar, la persuada que la petite fille qu'elle venait de voir était bien sa sœur. Tatiana pleura alors et protesta que cette petite fille mince et pâle ne pouvait être sa sœur aînée. Son tuteur suisse, Pierre Gilliard, écrit que les deux sœurs se "préoccupaient énormément l'une de l'autre."[12]

Pierre Gilliard a aussi écrit que Tatiana était une jeune fille « équilibrée », mais moins ouverte et spontanée qu'Olga. Elle avait aussi moins de capacités intellectuelles que sa sœur aînée, mais travaillait plus dur et avait beaucoup plus de projets que celle-ci[13]. Le colonel Kobylinsky, gardien de la famille impériale lors de leur détention à Tsarkoïe-Selo et à Tobolsk, estima que Tatiana « n'avait aucun goût pour l'art » et que « peut-être il aurait été préférable pour elle d'avoir été un homme » [14]. D'autres estimèrent que Tatiana avait plus de talent pour s'habiller et pour se coiffer. Anna Vyrubova, une amie de l'impératrice, écrivit plus tard que Tatiana avait un grand talent pour la fabrication de vêtements, pour la broderie et pour le crochet et qu'elle coiffait sa mère mieux que n'importe quel coiffeur professionnel [15].

[modifier] Relations avec Grigori Raspoutine

(De gauche à droite) Les grandes-duchesses Maria, Olga, Tatiana et Anastasia en 1904.
(De gauche à droite) Les grandes-duchesses Maria, Olga, Tatiana et Anastasia en 1904.

Tatiana, comme tous les membres de la famille impériale, ont souffert de voir le jeune héritier Alexei sujet à de violentes crises d'hémophilie, qui ont failli lui faire perdre la vie à de nombreuses reprises. Tatiana, tout comme ses trois sœurs, était potentiellement porteuses du gène de l'hémophilie, transmis par leur mère, la tsarine Alexandra, qui l'avait hérité de sa grand-mère, la reine Victoria d'Angleterre. Selon la sœur de Nicolas, la grande-duchesse Olga Alexandrovna de Russie, la jeune sœur de Tatiana, la grande-duchesse Maria, aurait eu une hémorragie en décembre 1914 lors d'une opération pour enlever ses amygdales. Le médecin effectuant l'opération était tellement nerveux, que la tsarine dût l'obliger à continuer l'opération. D'après Olga Alexandrovna de Russie, ses quatre nièces saignaient plus que la normale et elle pensait qu'elles étaient, tout comme leur mère, porteuses du gène de l'hémophilie[16]. En effet, les porteurs du gène de l'hémophilie, même s'ils ne sont pas eux-même hémophiles, peuvent présenter une partie des symptômes de cette maladie[17].

La tsarine, désespérée par la maladie de son fils, demanda conseil à Grigori Raspoutine, un paysan russe et starets ou « saint homme », qui a d'ailleurs réussi à sauver la vie du tsarévitch plusieurs fois. Tatiana est ses frères et sœurs sont alors devenus proches du starets, qu'ils surnommaient « Notre ami » et se confiaient parfois à lui. A l'automne 1907, la tante de Tatiana, la grande duchesse Olga Alexandrovna, s'est fait escorter par le tsar à la crèche pour rencontrer Raspoutine. L'amitié que portait Raspoutine pour les enfants impériaux était aussi évidente, grâce aux lettres qu'il envoyait. En février 1909, Raspoutine a envoyé un télégramme adressé aux enfants impériaux, qui disait « Aimez la nature que Dieu a créée, l'ensemble de sa création, en particulier cette terre. La mère de Dieu est toujours occupée avec des fleurs et des aiguilles » [18]. À onze ans, Tatiana a écrit une lettre demandant à Raspoutine de lui rendre visite en lui disant combien il était difficile de voir sa mère malade. « Mais vous savez, parce que vous savez tout », écrit-elle.[19]

Toutefois, l'un des filles d'une gouvernante, Sophie Ivanovna Tyutcheva, a été horrifiée que Raspoutine ait été autorisé à accéder à la chambre des jeunes filles pendant qu'elles y dormaient. Les relations entre les grandes-duchesses et Raspoutine étaient innocentes à tout points de vue, mais Nicolas demanda à Raspoutine de recommencer dans l'avenir. La jeune Tatiana était consciente de la tension qui régnait dans la pièce au moment où la fille de sa gouvernante vit Raspoutine pénétrer dans sa chambre, et dit même à sa mère ce qu'a fait sa nourrice, « Je suis tellement effrayée que S.I (Sophie Ivanovna) puisse dire... quelque chose de mal à propos de notre ami ». Le 8 mars 1910, Tatiana écrit à se mère, « J'espère que notre gouvernante soit plus agréable avec notre ami maintenant » [20]. Alexandra Tyutcheva fut finalement congédiée.

Tyutcheva raconta son histoire aux autres membres de la famille[21]. La sœur de Nicolas, la grande-duchesse Xenia Alexandrovna de Russie fut horrifiée par l'histoire de Tyutcheva. Le 15 mars 1910, elle écrivit dans son journal qu'elle n'arrivait pas à comprendre que la famille impériale voyait Raspoutine comme « presque un saint » lorsque Tyutcheva lui dit que le starets eut rendu visite aux grandes-duchesses Olga et Tatiana dans leurs chambre alors qu'elle se préparaient à aller au lit, leur parla et les « caressa ». Les filles cachaient sa présence à leurs gouvernantes et étaient effrayées de leur parler de Raspoutine[22]. Maria Ivanovna Vishnyakova, une autre nourrice des enfants impériaux, était d'abord dévouée à Raspoutine, mais fut déçue plus tard par lui. Elle a même affirmée qu'elle a été violée par lui en 1910. L'impératrice refusa de la croire, Vishnyakova raconta tout aux enquêteurs, et dit que Raspoutine n'était pas un saint[23]. La grande-duchesse Olga Alexandrovna a dit que Vishnyakova a immédiatement demandé une enquête, mais « ils ont surprit la jeune femme au lit avec un cosaque de la grande impériale ». Vishnyakova a été démis de son poste en 1913 [24].

Les grandes-duchesses Olga et Tatiana en 1913.
Les grandes-duchesses Olga et Tatiana en 1913.

On a murmuré que Raspoutine aurait non seulement séduit la tsarine, mais aussi les quatre grandes-duchesses[25]. Des dessins à caractère pornographique représentant l'impératrice ayant des relations avec Raspoutine, avec en arrière-plan les quatre grandes-duchesses et Anna Vyrubova nues ont d'ailleurs circulé dans la société alimentant les rumeurs les plus folles[26]. Au grand dam d'Alexandra, Nicolas ordonna à Raspoutine de quitter Saint-Pétersbourg pendant un certain temps. Raspoutine se rendit alors en pèlerinage en Israël[27]. L'association de la famille impériale avec Raspoutine dura jusqu'à l'assassinat de celui-ci en 1916. Des rumeurs ont dit que Tatiana aurrait été présente au meurtre de Raspoutine le 17 décembre 1916, « déguisée en un lieutenant, afin qu'elle puisse se venger de Raspoutine qui avait tenté de la violer ». Des rumeurs ont aussi dit que Raspoutine aurait été castré devant Tatiana, écrivit dans ses mémoires Maurice Paléologue, l'ambassadeur de France en Russie. À l'époque, Paléologue était sceptique quant à la vérité des rumeurs et les a attribuées à la haine que la population avait pour le starets[28]. Dans ses mémoires, A. A. Mordvinov a indiqué que les quatre grandes-duchesses semblaient « terriblement glaciales et visiblement boulversées » par le décès de Raspoutine. Mordinov a signalé que les jeunes femmes étaient tristes et qu'elles se rendaient compte du contexte politique qui était sur le point de se déclencher[29]. Tatiana assissta aux funérailles de Raspoutine, le 21 décembre 1916. Il fut enterré avec une icône, signée au verso par Tatiana, sa mère et ses sœurs.[30]

Tatiana a écrit dans un carnet les paroles de Raspoutine : « L'amour est lumière et n'a pas de fin. L'amour est une grande souffrance. Elle ne mange pas, elle de dort pas. Elle est mélangée à parts égales avec le péché. Et pourtant il est mieux d'aimer. En amour on peut se tromper. Si l'amour est fort, les amants sont heureux. La nature elle même et le seigneur leur donne du bonheur. On peut demander au seigneur si il peut apprendre d'aimer la lumière, de sorte que l'amour ne soit pas tourmenté, mais joyeux... »[31].

Tatiana, tout comme sa mère, était profondément croyante et lisait souvent la Bible. Elle a également étudié la théologie et la signification de l'expression « le bien et le mal, la tristesse et le pardon, et de la destinée de l'homme sur la terre ». Elle a décidé que « On a raison de lutter parce que le retour du bien est mal, et le mal règne ». [32]. A. A. Mosolovn, un officier de la Cour, a dit que la nature réservée de Tatiana lui a donné un caractère « difficile », mais avec plus de profondeur spirituelle que sa sœur Olga[33]. Son tuteur anglais, Sydney Gibbes, devenu plus tard un prêtre orthodoxe russe, n'était pas d'accord avec cela, et éstimait que pour Tatiana, la religion était plus devoir pour elle plutôt que quelque chose qu'elle sentait dans son cœur.[34]

[modifier] Début de l'âge adulte et Première Guerre mondiale

Lors du début de son adolescence, Tatiana s'est vu assigner un régiment de soldats, les Vosnsensky hussars, et s'est vu donner le rang honorifique de colonel[35]. Elle et Olga, qui a également son propre régiment, veulent toujours sortir pour inspecter les soldats régulièrement, cela les rendait très heureuses[36]. Quand elle eut presque quatorze ans, lorsqu'elle était malade, Tatiana a suplié sa mère de pouvoir sortir du lit à temps pour assisster à l'examen de deuxième division, pour voir un soldat, duquel elle était tombée amoureuse, « Je voudrai vraiment aller voir l'examen de la seconde division, je suis la deuxième de tes filles et Olga était à la première, c'est mon tour ». a écrit Alexandra le 20 Avril 1911, « ...Oui, maman, en plus dans la deuxième division je dois voir... vous savez qui... »[37].

Les grandes-duchesses Maria, Olga et Tatiana en 1916.
Les grandes-duchesses Maria, Olga et Tatiana en 1916.

Même si elle était contente de la compagnie des soldats qu'elle a recontrés, la jeune Tatiana à trouvé aussi quelques fois leur comportement choquant. Un groupe de soldats a d'ailleurs une fois offert à Olga, à bord du yacht impérial, un portrait découpé dans un journal de Michel-Ange représentant quelqu'un nu, pour l'occasion de sa fête le 11 juillet 1911. « Olga rit », a écrit Tatiana lors de ses quatorze ans à sa tante Olga Alexandrovna. « Et pas un des officiers ne tient à confesser ce qu'il a fait »[38].

Lors de ses quatorze ans, Tatiana connut sa première scène de violence lorsqu'elle assista à l'assassinat du premier ministre, Piotr Stolypine, lors d'une représentation à l'opéra de Kiev. Tatiana et sa grande sœur Olga assistèrent à la fusillade du balcon impérial avec leur père. Nicolas a écrit à sa mère, l'impératrice douairière Marie Feodorovna, le 10 sepembre 1911, que l'événement a bouleversé ses deux filles. Tatiana pleurait énormément et a eu du mal à s'endormir cette nuit-là [39].

Quelques années plus tard, lorsque que la Première Guerre mondiale éclata, Tatiana est devenue infirmière à l'hôpital aménagé au Palais d'hiver de Saint-Pétersbourg, avec sa mère et sa sœur Olga. Selon Vyrubova, « Tatiana était preque aussi habile et dévouée que sa mère, et se plaignait que très rarement »[40]. Tatiana était aussi fortement patriotique et a dû présenter des excuses à sa mère dans une lettre le 29 octobre 1914, pour avoir critiqué les Allemands en présence de la tsarine. Elle explique qu'elle avait oublié que sa mère était née en Allemagne car elle pense quelques fois que sa mère est uniquement russe. L'impératrice répondu à cela, que Tatiana ne l'avait pas du tout blessée car elle se sent parfaitement russe, mais Alexandra fut profondemment blessée pas le peuple qui ne la voyait qu'allemande.[41]

Le 15 août 1915, Tatiana écrit à sa mère une lettre exprimant son désir de l'aider à supporter les charges dues à la guerre: "Je ne peux pas vous dire combien je suis terriblement désolée pour vous, mes parents adorés. Je suis désolée de ne pas pouvoir vous être utile. Je suis désolé de ne pas être un homme."[42] Depuis que Tatiana est devenue une adulte, elle a entrepris plus d'apparitions publiques que ses soeurs. Vyrubova a rappelé qu'elle est devenue plus connue que ses trois soeurs grâce à sa capacité à engager la conversation avec ceux qu'elle rencontre. Dans leurs mémoires Vyrubova et Lili Dehn, ont rappelées que Tatiana, était la plus sociale des filles du tsar, aspirait à des amis de son âge, mais sa vie sociale était restreinte dû à son rang et le dégoût que sa mère a pour la société. Elle a aussi un côté plus introspectif, connu uniquement de ses plus proches amis et de sa famille: "Avec Tatiana, comme avec sa mère, elle était timide et réservée, mais cela donnait une impression de fierté, mais, une fois que vous avez acquis son affection, cette réserve disparaît et on peut alors voir la vraie Tatiana", a dit Dehn, "Elle était très poétique, toujours aspirée à l'idéal, et révait de grandes amitiés."[43]

Chebotareva, qui a vu grandir la "belle" Tatiana comme une mère, a décrit comment la grande-duchesse était nerveuse losque'elle devait marcher en tête d'un groupe d'infirmières[44]. "Je suis tellement embarrassée et effrayée, je ne sais pas qui je dois saluer et qui je ne dois pas", dit Tatiana a Chebotareva[45]. L'informalité de Tatiana a également impressionné le fils de Chebotarevan Gregory. En effet, Tatiana a une fois appelé par téléphone Chebotareva à son domicile, et tomba sur le fils de celle-ci, âgé alors de seize ans. La grande-duchesse lui dit qui elle était par son surnom "Grisha". Il ne réalisa pas alors qui elle était et lui demanda son vrai nom et elle lui répondit, "Tatiana Nicolaevna". Quand il lui demanda de répéter, ne sachant toujours pas qu'il parlait à une Romanov, Tatiana omis de préciser son titre impérial de grande-duchesse, mais répondu qu'elle était "la deuxième soeur des Romanov."[46]

Lors d'une autre occasion pendant la guerre, la dame qui les attendaient généralement pour les racompagner de l'hôpital fut obligée de partir plus tôt et leur envoya une voiture, sans accompagnateur, Tatiana et Olga décidèrent alors d'aller faire du shopping pour la première fois. Elles demandèrent au conducteur de s'arrêter près d'un magasin où elles entrèrent, personne ne les reconnut à cause de leurs uniformes d'infirmières. Elles revinrent sans rien quand elle réalisèrent qu'elles n'avaient pas d'argent avec elles et que même si elles en avaient, elles n'auraient pas su comment l'utiliser. Le lendemain, elles demandèrent à Chebotareva comment utiliser de l'argent[47].

[modifier] Romances

Les grandes-duchesses Tatiana et Anastasia, avec le chien de Tatiana, Ortino, lors de leur captivité à tsarskoïe-Selo en 1917.
Les grandes-duchesses Tatiana et Anastasia, avec le chien de Tatiana, Ortino, lors de leur captivité à tsarskoïe-Selo en 1917.

Tatiana est au moins tombée amoureuse une fois. Dans un article de décembre 2004 du magazine "Royal Digest": Peter Malama a écrit dans son journal que son cousin, Dmitriv Yakovlech Malama, un officier dans la cavalerie russe, a rencontré Tatiana quand il était blessé en 1914. Puis tard, une romance s'est développée entre Tatiana et le jeune homme lorsqu'il fut nommé écuyer à la cour du tsar de Tsarskoïe-Selo[48]. En septembre 1914, Dmitri Malama a donné à tatiana un bulldog français, qu'elle nomma "Ortino"."Pardonnez-moi pour le petit chien", écrit Tatiana à sa mère le 30 septembre 1914. "Pour vous dire la vérité, quand il me demanda si je le voulais, j'ai juste répondu oui. Vous vous rappellez, j'ai toujours voulu en avoir un, et quand nous sommes rentrés à la maison, j'ai soudainement pensé que vous ne voudriez peut pas en avoir. Mais j'étais vraiment heureuse d'avoir tout oublié."[49] Le chien mourra rapidement, mais Malma le remplaça par un chiot. Tatiana le garda avec elle jusqu'à Ekaterinbourg, où il mourut avec le reste de la famille impériale[50]. Malama a rendu visite à la famille impériale dix-huit mois après qu'il a donné le premier chien à Tatiana. "Mon petit Malama est venu une heure hier soir," écrit Alexandra à Nicolas, le 17 mars 1916. "...Il a l'air plus être un adolescent qu'un homme, il est resté un adorable garçon. Je dois dire qu'il serait un gendre parfait si il voulait le devenir, pourquoi choisir un prince étranger beaucoup moins agréable que lui!"[51] Selon Peter de Malama, Malama a été tué en août 1919 alors qu'il commandait une unité de Russes blancs contre les bolchéviques lors de la guerre civile en Ukraine.[52]

Tatiana eu également un faible pour un soldat nommé Vladimir Kiknadze, un homme qu'elle soigna quand il était blessé en 1915 et en 1916, d'après le journal de Valentina Ivanovna Chebotareva, une infirmière qui travailla avec Tatiana pendant la guerre. Chebotareva décrivit comment Tatiana allait s'asseoir quelques fois à côté de "Volodia" quand il jouait du piano avec un doigt et lui parlait à voix basse, en prenant une expression mystérieuse. Chebotareva a également décrit comment Tatiana et sa soeur Olga inventaient des excuses pour venir voir Volodia à l'hôpital[53]. Chebotareva pensait que le fait que les grandes-duchesses et les officiers blessés flirtaient ensemble pouvait causer une mauvaise réputation pour les filles, et la propagation de rumeurs et de ragots.[54]

[modifier] Révolution et captivité

Les grandes-duchesses Anastasia, Maria et Tatiana en captivité à Tsarkoie-Selo, en 1917.
Les grandes-duchesses Anastasia, Maria et Tatiana en captivité à Tsarkoie-Selo, en 1917.

La famille impériale a été arrêtée lors de la révolution russe de 1917 et emprisonnée d'abord à Tsarkoie-Selo, puis plus tard à Tobolsk, et pour terminer à Ekaterinbourg, en Sibérie. L'incertitude quant à leur survie changea radicalement le comportement de Tatiana tout comme pour toute la famille. "C'est étrange de rester assis le matin, d'être en bonne santé et de ne pas aller faire des bandages aux soldats" écrit Tatiana dans une lettre adressée à Valentina Chebotareva. En avril 1918, les bolchéviques ont déplacé Nicolas, Alexandra et Maria à Ekaterinbourg. Les autres enfants étaient restés à Tobolsk en raison de la crise d'hémophilie dont souffrait le jeune tsarévitch. C'est d'ailleurs Tatiana qui persuada sa mère "d'arrêter de se tourmenter" en accompagnant le tsar et laisser Alexei à Tobolsk. Alexandra décida alors qu'elle partirait avec Nicolas et laissa le tsarévitch aux mains de Tatiana.[55]

Durant le mois qu'elles furent séparées de leurs parents et de leur sœur, Tatiana, Olga, Anastasia, et leurs suivantes, cousirent des bijoux et des pierres précieuses dans la doublure de leurs robes, dans l'espoir de les dissimuler aux gardes. Tatiana et ses sœurs ont été traumatisés lors de leur transfert de Tobolsk vers Ekaterinbourg sur le bateau à vapeur "le Rus", en mai 1918. Les grandes-duchesses furent harcelées et bousculée par les gardes à la recherche de leurs bijoux. Le professeur d'anglais des filles, Syndney Gibbes, fut hantée pendant le reste de sa vie par le souvenir des cris des grandes-duchesses et son incapacité à pouvoir les aider.[56]

Pierre Gilliard, précepteur de Tatiana et de ses frère et sœurs, écrit dans son journal la dernière fois qu'il vit les enfants impériaux: « Je voulus sortir, mais je fus brutalement repoussé dans le wagon par la sentinelle. Je revins à la fenêtre. Tatiana s'avançait la dernière, portant son petit chien et traînant péniblement une lourde valise brune. Il pleuvait et je la voyais s'enfoncer à chaque pas dans la boue. Nagorny voulut se porter à son aide : il fut violemment rejeté en arrière par un des commissaires. »[57]

[modifier] Décès

Portrait officiel des grandes-duchesses Olga, Tatiana, Maria et Anastasia en 1916.
Portrait officiel des grandes-duchesses Olga, Tatiana, Maria et Anastasia en 1916.

A Ekaterinbourg, Tatiana allait parfois, avec ses sœurs, discuter avec les gardes, leur posait des questions sur leur famille et leur parlait de sa nouvelle vie en Angleterre une fois qu'elle serait libérée. Une fois, un des gardes a fait une plaisanterie déplacée à la grande-duchesse. Tatiana fut choquée est devint "pale comme un cadavre", sa jeune sœur, Maria, gronda alors le garde pour son mauvais langage[58]. Elle "aurait pu être agréable avec les gardes s'ils avaient eu de meilleures manières", écrit un des gardes dans ses mémoires[59]. Tatiana, estimée comme la plus courageuse de la famille, se faisait envoyer par ses parents pour demander aux gardes les règles ou ce qui allait arriver prochainement à la famille. Elle passait la plupart de son temps assise avec sa mère et son frère malade, faisait la lecture à sa mère et jouait à des jeux pour passer le temps.[60]

Ce poéme écrit par les grandes duchesses Olga et Tatiana, à Ekaterinbourg, fut destiné à un ami, déposé dans un livre, il fut découvert par les fidèles du tsar après la mort de la famille impériale en 1918:

« Seigneur donne nous dans ces journées tumultueuses la patience, afin que nous supportions la famine et la souffrance qui menacent dans notre pays. Dieu de vérité, la force dont nous avons besoin, donne la nous afin que nous pardonnions à ceux qui nous torturent, que nous portions la lourde charge de la croix sur nous, que nous prenions le modèle, le plus grand qui est ton humilité. Lorsqu'ils nous pilleront et nous offenseront, lorsqu'ils nous mutineront et nous exploiteront, nous t'appelons Christ Sauveur, aide nous, afin que nous survivions aux dures épreuves. Seigneur de ce monde, Dieu de toute création, nous te demandons grâce, prête nous la paix de l'âme oh Seigneur dans ces moments les plus durs. Et au seuil de notre tombe, souffle ta puissance éternelle sur nous, tes enfants, qui trouvent la puissance, qui te prient dans l'humilité, aussi pour nos ennemis »

Le 14 juillet 1918, des prêtres d'Ekaterinbourg ont effectué un service religieux privé pour la famille impérial et ont indiqué que, Tatiana et toute sa famille, contrairement à la coutume, tombèrent à genoux au cours de la prière pour les morts[61]. La dernière chose que Tatiana nota dans son journal intime fut un passage qu'elle recopia du livre d'un saint homme russe orthodoxe, Père Ioann de Cronstadt: "Votre douleur est indescriptible, la douleur du Sauveur dans les jardins de Gethsémani pour les pêchés du monde se joint à votre chagrin, vous y trouverez de la consolation."[62] Dans l'après-midi du 16 juillet 1918, la dernière journée de sa vie, Alexandra nota dans son journal qu'elle était restée assise avec Tatiana et qu'elles ont lu les passages de la Bible consacrés à Amos et Abdias. Elles passèrent le reste de la journée à parler.[63]

Tatiana avait vingt-deux ans lorsqu'elle fut assassinée avec sa famille le 17 juillet 1918, dans les sous-sols de la villa Ipatiev à Ekaterinbourg. Les meurtres ont été perpétrés par un escadron sous le commandement de Yakov Yurovsky. D'après les mémoires d'un des assassins, Yourovsky tua lui-même Tatiana après avoir tué la grande-duchesse Olga[64].

Beaucoup de légendes ont alors circulé quant à la survie de certains membres de la famille Romanov. Un auteur de livres sur les Romanov, à écrit que Tatiana avait été expédiée en Angleterre, où elle a épousé un officier britannique et vécu sous le nom de Larissa Tudor[65] [66]. Toutefois, des corps ont été retrouvés en 1991 dans des bois près de Ekaterinbourg, et furent identifiés comme étant ceux du tsar Nicolas II, de la tsarine Alexandra, des grandes-duchesses Olga, Tatiana, Anastasia et des quatre servants qui les suivirent jusqu'au bout de leur tragédie. En août 2007, furent retrouvés deux autres corps près de là où furent retrouvés ceux de la famille impériale seize ans auparavant et furent identifiés le 30 avril 2008, comme étant les deux corps manquants de la famille Romanov, le tsarévitch Alexei et la grande-duchesse Maria

[modifier] Inhumations

Les corps du tsar Nicolas II, de la tsarine Alexandra Feodorovna, de Tatiana et de deux de ses soeurs furent finalement enterrés dans la cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg le 17 juillet 1998, 80 ans jour pour jour après leur assassinat. Plus de cinquante membres de la famille Romanov assistèrent aux funérailles, ainsi que Boris Eltsine et son épouse, le petit-fils du docteur Botkin, Constantin Melnik, le petit-fils du cuisinier, la petite-nièce de la femme de chambre Anna Demidova et un grand nombre de membres du corps diplomatique. Les corps du tsarévitch et de la grande-duchesse Maria devraient rejoindre prochainement ceux de leur famille. Le 17 juillet 2008 aura lieu une cérémonie annniversaire pour le dixième "anniversaire" de l'inhumation de la dernière famille impériale, un grand nombre de membres de la famille Romanov seront présents en la cathédrale Saint-Pierre et Paul de Saint-Petersbourg.

[modifier] Canonisation

Icône de détail Article détaillé : Canonisation des Romanov.

En 1981 et en2000, Tatiana et sa famille furent canonisés par l'Église Orthodoxe de l'étranger et l'Église orthodoxe russe, qui les considèrent comme morts martyrs. Dans la calendrier de l'Église orthodoxe russe et l'Église orthodoxe de l'étranger, Sainte Tatiana est vénéré le 17 juillet, ce même jour est vénéré également les saints martyrs royaux : Saint tsar Nicolas, Sainte Tsaritsa Alexandra, sainte Olga, sainte Anastasia, sainte Maria, saint tsarévitch Alexeï.



[modifier] Bibliographie

Essais
Romans
  • 2007 : Maurice Paléologue, Le crépuscule des Tsars, Éditions Mercure de France.
  • 2008 : Jean des Cars, La saga des Romanov.

[modifier] Notes

  1. Massie, Robert K. Nicholas and Alexandra, 1967, p. 133.
  2. Dehn, Lili, 1922. "The Real Tsaritsa", ISBN 5-3000-2285-3
  3. Vyrubova, Anna. "Memories of the Russian Court". alexanderpalace.org. Retrieved on December 10, 2006.
  4. Massie, Robert, Nicholas and Alexandra, 1967, p. 135
  5. Kurth, p. 23
  6. Gregory P. Tschebotarioff, Russia: My Native Land: A U.S. engineer reminisces and looks at the present, McGraw-Hill Book Company, 1964, p. 193
  7. Massie, p. 132
  8. Zeepvat, Charlotte, The Camera and the Tsars: A Romanov Family Album, Sutton Publishing, 2004, p. 153
  9. Massie, p. 135
  10. Massie, p. 135
  11. Maylunas, Andrei, and Mironenko, Sergei, editors; Galy, Darya, translator, A Lifelong Passion: Nicholas and Alexandra: Their Own Story, 1997, p. 163
  12. Gilliard, Pierre (1970). "Précepteur des Romanov, le destin russe de Pierre Gilliard.", Ayer Company Publishers Incorporated, pgs. 74-76, ISBN 0-4050-3029-0
  13. Gilliard, Pierre (1970). Précepteur des Romanov, le destin russe de Pierre Gilliard, Ayer Company Publishers Incorporated, pp. 74-76, ISBN 0-4050-3029-0
  14. Greg King and Penny Wilson, The Fate of the Romanovs, John Wiley and Sons, Inc., 2003, p. 48
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[modifier] Articles annexes

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