Tanzimat

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Histoire de la Turquie
Armoiries de la république de Turquie
Turquie pré-ottomane
jusqu'au XIIIe siècle
Asie mineure et Thrace
Époque hellénistique
jusqu'en 189 av. J.-C.
Période romaine 189 av. J.-C.1453
Seldjoukides Xe siècleXIIIe siècle
Sultanat de Rûm 10601327
Turque Anatolien Beyliks XIIIe siècle
Armoiries ottomanes
Empire ottoman (1299–1923)
Naissance 12991453
Croissance 14531683
Stagnation 16831827
Déclin 18281908
Dissolution 19081922
Drapeau de Turquie
République de Turquie (1919 – Présent)
Guerre d'indépendance 19191923
Période de l'unipartisme 19231945
Période du multipartisme 1945 – Présent

Les Tanzimat ("réorganisation" en turc osmanli) furent une ère de réformes dans l'Empire ottoman qui durèrent de 1839 à 1876, date à laquelle fut promulguée la Constitution ottomane, suivie de l'élection d'un premier Parlement ottoman, dissous deux ans plus tard par le Sultan Abdülhamid II, qui ne rétablit la constitution et le parlement qu'après la révolution des Jeunes-Turcs en 1908, après trente ans de stagnation et de monarchie absolue.

Cet ambitieux projet fut lancé pour tenter de combattre le lent déclin de l'Empire qui avait vu son assiette territoriale se réduire et sa faiblesse s'accroître par rapport aux autres puissances européennes, faisant de lui "l'homme malade de l'Europe".

Le Sultan Mahmud II avait préfiguré ces réformes, notamment par une déclaration officielle de 1830

Je fais la distinction entre mes sujets, les musulmans à la mosquée, les chrétiens à l'église et les juifs à la synagogue, mais il n'y a pas de différence entre eux dans quelque autre mesure. Mon affection et mon sens de la justice pour tous parmi eux est fort et ils sont en vérité tous mes enfants. (Kaynar 1954, p.100, reprod. in Karal 1982)

Sommaire

[modifier] 1839

La première réforme, le Hatt-i Sharif de Gülhane (noble rescrit de la Maison des roses) de 1839, fut l'œuvre du Sultan Abdülmecid Ier. Cet édit dressait la liste et le cadre général des réformes à venir, qui furent supervisées par des bureaucrates instruits importés d'autres pays européens. Une bonne partie d'entre elles étaient des tentatives de greffer des bonnes pratiques européennes sur l'Empire: la conscription universelle, la réforme de l'enseignement, l'élimination de la corruption, l'égalité entre tous, quelle que soit leur religion. Un Conseil des ordonnances judiciaires (Meclis-i Ahkam-i Adliye) fut mis sur pied pour mettre en œuvre ces objectifs.

Bien que ce rescrit ait été présenté à l'époque dans la presse occidentale, en France notamment, comme une constitution, il en était encore loin. La liberté de religion et de croyance n'était pas instituée d'une manière non équivoque, de même que l'égalité politique entre musulmans et non-musulmans. Dans la pratique, les communautés non-musulmanes reconnues bénéficiaient de la liberté de religion, certains non-musulmans remplissaient des fonctions auxiliaires au sein des institutions ottomanes, interprètes, envoyés spéciaux, mais aussi, d'une manière informelle, des Grecs, des Arméniens et des Juifs travaillaient comme médecins , secrétaires et conseillers pour divers sultans et notables pendant la première moitié du XIXe siècle.

[modifier] 1856

En 1856 fut proclamé le Hatt-i Humayun (rescrit impérial) étendant l'application des réformes en garantissant l'égalité entre tous les citoyens ottomans sans distinction de religion, ce qui permettait dès lors aux non-musulmans d'entrer dans la fonction publique et de s'inscrire dans les écoles publiques tant militaires que civiles.

Concrètement, en une décennie les non-musulmans représentèrent la moitié des diplomates ottomans en poste à l'étranger, des Grecs et des Arméniens furent nommés ambassadeurs à Londres, Paris, Bruxelles, Berlin, Vienne et Saint-Pétersbourg.

[modifier] 1876

Les réformes culminèrent en 1876 avec la rédaction et l'entrée en vigueur d'une Constitution ottomane contrôlant les pouvoirs autocratiques du sultan. Le nouveau Sultan Abdülhamid II la signa, mais ne mit pas longtemps avant de la suspendre, de même que le parlement ottoman, entamant ainsi trois décennies de contre-réformes conservatrices.

[modifier] Bilan

Les Tanzimat ont eu des conséquences durables et étendues (génocide arménien), notamment parce que les futurs leaders des Jeunes-Turcs et les dirigeants de la République de Turquie, mais aussi ceux du mouvement nationaliste arabe, furent instruits dans des écoles mises sur pied grâce à ces réformes. La nahda, renaissance arabe du XIXe siècle, constitua dans une certaine mesure un mouvement culturel parallèle aux Tanzimat, notamment par l'introduction d'un système d'enseignement de type européen qui permit la création d'une élite instruite concurrente des notables féodaux et du clergé et donc ferment révolutionnaire.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Sources

[modifier] Autres ouvrages cités via les sources

  • Reşat Kaynar, Mustafa Paşa ve Tanzimat, Ankara, 1954