Takashi Miike
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Takashi Miike | |
Naissance | 24 août 1960 Yao Japon |
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Nationalité | Japonaise |
Profession(s) | Réalisateur |
Films notables | Audition, Dead or Alive, Visitor Q, Ichi the Killer, La Mort en ligne |
Takashi Miike (崇史 三池 note), né le 24 août 1960 à Yao, petite ville près d'Ōsaka, au Japon, est un réalisateur japonais prolifique et controversé. Il réalisa plus de cinquante œuvres pour le théâtre, le cinéma, ou la télévision depuis ses débuts en 1991[1]. Pour les seules années 2001 et 2002, Miike est crédité de la réalisation de quatorze productions.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Il entre à l'âge de 18 ans à l'Academy of Broadcasting and Film de Yokohama et en ressort diplômé. Il commence par travailler pour la télévision, notamment en réalisant plusieurs téléfilms.
Durant les années 1990, il réalise de nombreux films qui sortent directement en vidéo, appelé au Japon le V-Cinema. Grâce à celui-ci, il pourra réaliser de nombreux films, qui demanderont peu de budget.
C'est avec un film de yakuzas, Les Affranchis de Shinjuku, réalisé en 1994, qu'il se rend célèbre[réf. nécessaire]. Il réalise plusieurs autres films sur les yakuzas, dont la trilogie des Dead or Alive.
Il est très prolifique, puisque ayant réalisé plus de 50 films en un peu plus de dix ans. Beaucoup de ses films peuvent être, à première vue, classés dans un genre spécifique (film de yakuza, de science-fiction, d'horreur, comédie…), mais ces classifications ne peuvent jamais prendre en compte l'intégralité du film tant le mélange des genres est fréquent chez Miike. Sa réalisation est très technique et riche en effets.
Il est principalement connu pour réaliser un cinéma où la violence comme le loufoque ou le fantastique surgissent hors des conventions et où de nombreux tabous sont transgressés, sans toute la mise en condition du spectateur qui a fréquemment lieu en ces circonstances.
Cette attitude décomplexée le fait ainsi apparaitre comme un cinéaste violent, déjanté et provocateur alors qu'il réalise aussi de nombreux films contemplatifs et poétiques tels que The Bird People in China ou La Mélodie du malheur.
Ceux-ci sont cependant moins remarqués par le public et les médias qui, conditionnés à voir (ou montrer) uniquement certaines violences abordées de manière stéréotypée, deviennent hypersensibles à des formes ou des modes de violence sortant des schémas convenus par la morale commune.
[modifier] Controverses
Le style de Miike est souvent considéré par ses détracteurs comme misogyne[réf. nécessaire], bien que les personnages féminins de Miike conservent généralement le pouvoir, qu'elles utilisent pour renverser les principes établis du patriarcat japonais (par exemple dans le film Audition (1999) ou dans Visitor Q (2001).
L'un de ses films les plus controversés est sans conteste l'ultra-violent Ichi the Killer (2001), adapté du manga éponyme avec dans le rôle principal Tadanobu Asano en yakuza sado-masochiste. La violence extrême fut initialement employée pour promouvoir le film : pendant la première internationale au Toronto International Film Festival en 2001, le public reçut des sacs pour vomir incrustés du logo du film comme objet promotionnel (une scène de tuerie particulièrement extravagante met en scène un personnage qui tranche un homme en deux de la tête aux pieds, ainsi que le visage d'un autre homme, qui glisse le long d'un mur proche).
Cependant, la British Board of Film Classification refusa d'autoriser la sortie du film non-censuré en Grande-Bretagne, eut égard du niveau intense de violence sexuelle envers les femmes. Plusieurs personnes considérèrent le film comme incohérent, tout comme elles avaient récemment autorisé le film Irréversible (2002), qui contient une scène de viol de neuf minutes, particulièrement violente. À Hong Kong, 15 minutes du film furent coupées. Aux États-Unis, le film fut projeté non-censuré (bien que la MPAA le classa Unrated). Un DVD non-censuré sorti au Benelux.
En 2005, Miike fut invité à réaliser un épisode la série d'anthologie Les Maîtres de l'horreur. La série, qui contient des épisodes réalisés par nombre de grands noms du cinéma d'horreur tels que John Carpenter, Tobe Hooper ou Dario Argento, était censé laisser aux réalisateurs une relative liberté créative et des restrictions minimes concernant le contenu violent ou sexuel (certaines scènes violentes furent modifiées, comme dans l'épisode Jenifer réalisé par Dario Argento). Cependant, quand la chaîne câblée Showtime obtint les droits sur la série, l'épisode réalisé par Miike La Maison des sévices (titre original : Imprint) fut apparemment trop cru et dérangeant pour la chaîne. Showtime annula la diffusion de cet épisode, même après des négociations ; le film fut cependant retenu pour figurer sur le coffret DVD de la série. Mick Garris, créateur et producteur exécutif de la série, décrivit l'épisode comme « incroyable, mais difficile à regarder, même pour moi... c'est définitivement le film le plus violent que j'ai jamais vu »[2].
Ainsi La Maison des sévices n'a toujours pas été diffusée sur une chaîne télévisé aux États-Unis, elle a été diffusée sur la chaîne Bravo au Royaume-Uni, sur FX en Argentine, en Bolivie, au Chili, en Colombie, au Costa Rica, en Équateur, au Salvador, au Guatemala, au Honduras, au Mexique, au Nicaragua, au Panama, au Paraguay, au Pérou, en République dominicaine, en Uruguay, au Venezuela et en France. Anchor Bay Entertainment, qui assure la diffusion du coffret DVD de la série Les Maîtres de l'horreur aux États-Unis, a sorti La Maison des sévices en DVD 26 septembre 2006.
[modifier] Vie privée
- Miike porte presque toujours des lunettes de soleil.
- Il a écrit la préface du livre Iron Man: The Cinema of Shinya Tsukamoto de Tom Mes ainsi qu'un commentaire de la partie Box qu'il réalisa pour le film 3 extrêmes pour le DVD sorti en zone 1.
- Miike déclare que Starship Troopers est son film favori[3]. Il admire les réalisateurs David Lynch, David Cronenberg, et Paul Verhoeven[4].
[modifier] Filmographie sélective
- 1992 : A Human Murder Weapon (Ningen kyôki: Ai to ikari no ringu)
- 1993 : Bodyguard Kiba (Bodigaado Kiba)
- 1994 : Les Affranchis de Shinjuku (Shinjuku autoroo)
- 1995 : Shinjuku Triad Society (Shinjuku kuroshakai: Chaina mafia sensô)
- 1996 : Fudoh: The New Generation (Gokudô sengokushi: Fudô)
- 1997 : Young Thugs: Innocent Blood (Kishiwada shônen gurentai: Chikemuri junjô-hen)
- 1997 : Rainy Dog (Gokudô kuroshakai)
- 1997 : Full Metal Yakuza (Full Metal gokudô)
- 1998 : The Bird People in China (Chûgoku no chôjin)
- 1998 : Andromedia (Andoromedeia)
- 1998 : Young Thugs: Nostalgia (Kishiwada shônen gurentai: Bôkyô)
- 1999 : Audition (Ôdishon)
- 1999 : Ley Lines (Nihon kuroshakai)
- 1999 : Dead or Alive (Dead or Alive: Hanzaisha)
- 1999 : Salaryman Kintaro (Sarariiman Kintarô)
- 1999 : Man, Next Natural Girl: 100 Nights in Yokohama (Tennen shôjo Man next: Yokohama hyaku-ya hen)
- 2000 : The City of Lost Souls (Hyôryû-gai) (également connu sous les titres The City of Strangers et The Hazard City)
- 2000 : The Guys from Paradise (Tengoku kara kita otoko-tachi)
- 2000 : Dead or Alive 2 (Dead or Alive 2: Tôbôsha)
- 2001 : Family
- 2001 : Visitor Q (Bizita Q)
- 2001 : Ichi the Killer (Koroshiya 1)
- 2001 : Agitator (Araburu tamashii-tachi)
- 2001 : La Mélodie du malheur (Katakuri-ke no kôfuku)
- 2002 : Dead or Alive 3 (Dead or Alive: Final)
- 2002 : Graveyard of Honor (Shin jingi no hakaba)
- 2002 : Shangri-La (Kinyû hametsu Nippon: Tôgenkyô no hito-bito)
- 2002 : Deadly Outlaw: Rekka (Jitsuroku Andô Noboru kyôdô-den: Rekka)
- 2003 : The Man in White (Yurusarezaru mono)
- 2003 : Gozu (Gokudô kyôfu dai-gekijô: Gozu)
- 2003 : Yakuza Demon (Kikoku)
- 2003 : La Mort en ligne (Chakushin ari)
- 2004 : Zebraman
- 2004 : 3 extrêmes (segment Box)
- 2004 : Izo
- 2005 : The Great Yokai War (Yôkai daisensô)
- 2005 : Masters of Horror (série TV) (épisode La Maison des sévices, dont le titre original est Imprint)
- 2006 : Big Bang Love, Juvenile A (46億年の恋, 46-okunen no koi)
- 2007 : Sukiyaki Western Django
- 2007 : Crows Zero (Kurōzu Zero)
[modifier] Bibliographie
- (en) Tom Mes, Agitator, The Cinema of Takashi Miike, FAB Press, 2006, 427 p. (ISBN 1903254418)
[modifier] Notes et références
[modifier] Liens externes
- (fr+en) Takashi Miike sur l’Internet Movie Database
- (ja) Takashi Miike sur la Japanese Movie Database
- (fr) Site consacré à Takashi Miike
- (en)Interview de Takashi Miike par Midnight Eye, 2001