Takamori Saigō

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La statue Takamori Saigō à Tōkyō
La statue Takamori Saigō à Tōkyō

Takamori Saigō (隆盛 西郷 note; 1827-1877) est né en 1827 à Kagoshima, dans le domaine de Satsuma. Issu d'une modeste famille de samouraïs, il obtient une place importante auprès de Shimazu Nariakira, daimyō de Satsuma. Son opposition au shogunat, son obstination et sa position pro-occidentale lui vaut d'être exilé en 1859. Mais il est rappelé en 1864 et entraîne des armées.

Sommaire

[modifier] La guerre du Boshin (1868-69)

Il mène les troupes impériales lors de la guerre du Boshin et devient un des fervents leaders de la révolution Meiji. Avec d'autres commandants, il parvient à rendre le pouvoir à l'empereur.

[modifier] Le débat du Seikanron (1873)

Cependant, il se retrouve plus tard opposé à la politique d'ouverture et de modernisation du pouvoir qu'il a contribué à mettre en place. En effet, ces changements annonçaient la fin du pouvoir des samouraïs, mettant en place des structures de gouvernement civiles. En 1873, pour canaliser les révoltes vers l'extérieur et "occuper" ses samourais, Saigo souhaitait lancer ses troupes à la conquête de la Corée (Seikanron). De plus, la Corée refusait de reconnaitre la légimité de l'Empereur et semblait une proie facile. Mais les conseillers impériaux, Hirobumi Itō, Okubo Toshimichi et Tomomi Iwakura jugent cette option trop coûteuse et s'y opposent.

[modifier] La rébellion de Satsuma (1877)

Saigo démissionne alors pour rentrer dans son pays natal, Kagoshima, où il fonde une école (privée 私学校). Ses "disciples" prennent alors le contrôle de cette région qui devient pratiquement indépendante.

Pour calmer la fronde, les conseillers impériaux approchent Saigo pour lui proposer un retour à la capitale mais, au même moment (mars 1877), ses partisans s'opposent violemment au désarmement d'un arsenal local du gouvernement considéré comme une tentative de désarmement de la région. L'insurrection, menée par les troupes de Saigo contre les forces impériales, comptait près de 40 000 hommes. Pour mater la « rébellion de Satsuma » (西南戦争, Seinan senso, la guerre du Sud-Ouest), Tokyo mobilise 70 000 hommes de l'armée de terre mais aussi des forces navales. La défaite qui s'ensuit sonne le glas des samourais. Acculé, Saigō est blessé au combat le 24 septembre 1877. Il décide alors de faire seppuku (suicide rituel japonais) et demande à un de ses lieutenants de l'assister.

Cette guerre a fait plus de 15 000 morts, 25 000 blessés et coûté plus de 42 000 000 de yens.

C'est sa mort héroïque qui a fait la grande célébrité de Takamori Saigō. Ce dernier est reconnu comme la figure emblématique du « dernier samouraï ». Une fameuse statue en bronze de Saigō, exécutée en 1898 par Takamura Ko, un célèbre sculpteur japonais, se trouve à Tōkyō dans le parc d'Ueno.

[modifier] Voir aussi

Culture populaire

La dernière bataille de Takamori Saigō et des samouraï contre le gouvernement Meiji a servi de base historique au film Le Dernier Samouraï sorti en 2003, avec Tom Cruise.

[modifier] Bibliographie

  • La noblesse de l'échec Héros tragiques de l'histoire du Japon , Ivan Morris, Ed. Gallimard