Tōkyō

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35° 41′ 00″ N 139° 46′ 00″ E / 35.683333, 139.766667

Tōkyō (東京)
Pays
drapeau du Japon
     Japon
Région Kantō
Préfecture Tōkyō
District 1
Code postal 163-8001
Maire Shintaro Ishihara
Longitude 35° 41′ 00″ N
Latitude 139° 46′ 00″ E
Superficie 2 187,08 km²
Population 32 millions hab.
Densité 5 796 hab./km²
Emplacement de Tōkyō
Emplacement de Tōkyō
Tōkyō
Tōkyō

Tokyo (東京 en japonais, romanisé Tōkyō avec la méthode Hepburn) est la capitale de facto du Japon depuis 1868. Elle forme l'une des 47 préfectures du Japon, mais dispose d'un statut administratif particulier. L'agglomération de Tōkyō toutefois s'étend au-delà des limites territoriales de la préfecture, rayonnant sur une large frange de la baie de Tōkyō, ainsi que sur la plaine du Kantō. Tōkyō forme l'aire urbaine la plus densément peuplée au monde, et celle dont le PIB total est le plus élevé.[1]

Tōkyō signifie littéralement « capitale de l’est  » (par opposition à 京都, Kyōto, littéralement « ville capitale », la précédente capitale, située plus à l'ouest) ; son ancien nom est Edo (江戸), « porte de la rivière », en référence à la rivière Sumida qui la traverse. En français, les habitants de Tōkyō sont appelés les « Tokyotes » ou les « Tokyoïtes ».

Sommaire

[modifier] Transcription du nom de la ville

Un panneau de la gare de Tōkyō
Un panneau de la gare de Tōkyō

En japonais, le nom de la ville s'écrit 東京 (et se prononce ainsi écouter). La transcription phonétique en alphabet latin selon la méthode Hepburn donne Tōkyō, le ō dénotant un o long. Cette méthode de transcription est utilisée dans les transports japonais[2] et dans certaines publications francophones comme l'Encyclopædia Universalis ou les Cahiers du Japon. La méthode Kunrei donne Tôkyô et la méthode JSL, Tookyoo. Le gouvernement japonais autorise également l'utilisation de la graphie « Tohkyoh » sur les passeports, reprenant une représentation des voyelles longues familière aux anglophones.

En français, on ne prononce pas le nom de la ville comme en japonais et l'on écrit généralement « Tokyo », ce qui correspond à la prononciation française /tɔ.kjo/. L'ancienne graphie Tokio qui était utilisée en français au début du XXe siècle, est toujours utilisée en allemand et en espagnol, ainsi qu'en espéranto (entre autres).

Pour la France, l'arrêté du 4 novembre 1993 relatif à la terminologie des noms d'États et de capitales, pris conjointement par les ministres des Affaires étrangères et de l’Éducation nationale, « recommande » la seule graphie Tokyo. Il en va de même de la commission de toponymie de l'Institut géographique national français[3] et du code de rédaction interinstitutionnel de l'Union Européenne[4].

Enfin, les japonais eux-mêmes utilisent parfois la graphie Tokyo dans leur retranscription en rōmaji du nom de la ville[5].

[modifier] Définitions de Tōkyō

Les 23 arrondissements de l’ancienne ville de Tōkyō
Les 23 arrondissements de l’ancienne ville de Tōkyō
  • Les 23 arrondissements spéciaux (特別区, Tokubetsu-ku) remplacent l'ancienne municipalité de Tōkyō, dissoute en 1943. Sur le plan administratif, ils forment chacun des villes et municipalités distincts comparables aux autres villes-municipalités japonaises (shi), si ce n’est qu’elles ne se regroupent pas en districts autrement que par la préfecture-métropole à laquelle ces municipalités appartiennent désormais. Ces arrondissements spéciaux (les actuelles municipalités) réunissent plus de 8 millions d'habitants sur 617 km2, soit environ 13 000 hab/km2.
  • Par centre de Tōkyō, on peut entendre les 23 arrondissements spéciaux. Dans un sens plus restrictif, l'expression peut désigner les arrondissements desservis par la Yamanote, une importante ligne de train circulaire. Plus étroitement encore le centre peut faire référence aux trois arrondissements les plus centraux, Chūō, Minato et Chiyoda. C'est dans ce dernier que se trouvent le palais impérial et la plupart des grandes institutions politiques nationales.
Carte de la préfecture de Tōkyō
Carte de la préfecture de Tōkyō
  • La métropole de Tōkyō (東京都, Tōkyō-to) comprend les 23 arrondissements spéciaux et d'autres territoires. Elle ne se superpose pas à l'agglomération de Tōkyō : elle comprend des zones rurales, dans sa partie ouest alors que l'agglomération s'étend largement dans des préfectures voisines. La préfecture de Tōkyō dispose d'une plus grande autonomie que les autres. Depuis 1999, le gouverneur de la métropole de Tōkyō est Shintarō Ishihara (石原 慎太郎), écrivain, et homme politique très controversé.
  • Il existe de nombreuses manières de délimiter l'agglomération de Tōkyō[6]. Au sens de l'ONU, l'aire urbaine de Tōkyō-Yokohama est la plus peuplée du monde. Elle s'étend de larges parties des préfectures Chiba, Kanagawa, Saitama, et quelques parties d'autres préfectures. Elle compte 34,3 millions d'habitants sur 7 835 km2, soit environ 4 400 hab/km2. Il s'agit donc de l'agglomération la plus peuplée de la planète.
  • Dans un sens statistique courant, l'aire métropolitaine de Tōkyō englobe la totalité des préfectures de Chiba, Kanagawa, Saitama. Elle comprend donc l'essentiel de l'agglomération de Tōkyō ainsi que des régions environnantes moins urbanisées. Elle compte environ 34 millions d'habitants et s'étend sur près de 14 000 km2.

[modifier] Histoire

[modifier] Le développement d'Edo

Après la bataille de Sekigahara en 1600, Ieyasu Tokugawa, devenu shogun, transforme le petit village d’Edo en capitale militaire et administrative. Kyōto reste la capitale officielle mais n'est que la résidence d’un empereur aux pouvoirs réduits. Il inaugure ainsi la période Edo, appelé également l’ère des shoguns. En 1657, un grand incendie détruisit une grande partie de la ville et tua près de 100 000 personnes. La ville compta près d’un million d’habitants dès le XVIIIe siècle (sur trente millions de japonais).

[modifier] Résumé chronologique

Ieyasu Tokugawa
Ieyasu Tokugawa
Edo
  • 1457 Construction du Château d'Edo
  • 1603 le shogun Ieyasu Tokugawa, transforme le petit village d’Edo en centre militaire et administratif national. Kyōto reste la capitale officielle mais n'est que la résidence d’un empereur aux pouvoirs réduits. Il inaugure ainsi la période Edo, appelé également l’ère des shoguns. En 1657, un grand incendie détruisit une grande partie de la ville et tua près de 100 000 personnes. La ville compta près d’un million d’habitants dès le XVIIIe siècle (sur trente millions de japonais).
  • 1855 : tremblement de terre
Tōkyō

[modifier] Climat

Tōkyō vue par le satellite Landsat
Tōkyō vue par le satellite Landsat

Tōkyō bénéficie d’hivers relativement doux, avec peu ou pas de neige (moyenne minimale de 5 à °C en janvier et février). En revanche, les étés sont chauds (moyenne de 26 °C mais régulièrement plus de 30 °C) et surtout très humides. C’est principalement en raison de ces fortes chaleurs qu’une multitude de distributeurs de boissons (Jidohanbaiki) sont disséminés un peu partout dans la ville.

La baie de Tōkyō subit également une saison des pluies (tsuyu) de début juin à mi-juillet et peut subir des tempêtes tropicales ou des cyclones : par exemple le 10 octobre 2004, le typhon Ma-on a fait une dizaine de morts. On a mesuré des vents de 140 km/h et des précipitations importantes (70 mm en une heure). Ce cyclone était le vingt-deuxième de l’aire Asie-Pacifique et le neuvième à frapper directement le Japon depuis juin 2004. La semaine précédente, le typhon Meari avait fait 22 morts et 6 disparus.

[modifier] Sismicité

La région de Tōkyō est au carrefour de trois plaques tectoniques (la plaque philippine, la plaque eurasienne, et la plaque nord-américaine) et constitue l'une des zones sismiques les plus actives du monde, la Ceinture de Feu. On recense en moyenne un tremblement de terre ressenti par jour d'après les enregistrements mondiaux des séismes (voir la Japan Meteorological Agency ou l'USGS)[réf. nécessaire]. La quasi-totalité d'entre eux a des conséquences négligeables.

Certains sont en revanche extrêmement virulents : le 1er septembre 1923, un séisme emporte plus de 140 000 victimes et met près de 2 millions de personnes sans abris. Sa magnitude à été évaluée à 7,9 sur l'échelle de Richter. Ce phénomène peut s'expliquer lorsqu'une des trois plaques tectoniques manque d'inertie, favorisant une accumulation excessive d'énergie : une fois en mouvement, elle est à l'origine d'un tremblement de terre. Si les trois plaques se figeaient, ce qui est peu réaliste mais possible, l'énergie libérée serait telle que rien ne résisterait à la destruction totale.

Selon le groupe de recherche Team tokyo, un séisme très violent se produit tous les 400 ans environ. Il n'y aurait que 0,5 % de chances qu'un tel séisme se produise dans les 30 années à venir. Il y aurait en revanche 30 % de chances qu'un séisme moins violent mais provoquant toutefois d'importants dégâts survienne dans la même période[7]. Le plus violent séisme de ces dernières années a eu lieu en 2005 et s'est déclenché dans sa baie d'une magnitude de 5,9 sur l'échelle ouverte de Richter, engendrant des mouvements de panique mais n'ayant causé aucune victime et uniquement des dégâts modérés.

Tōkyō s'est dotée des dernières avancées technologiques en matière de prévention sismique, à l'image de ces immeubles high-tech reposant sur de gigantesques ressorts d'acier qui absorbent la majeure partie des ondes sismiques, et limitent ainsi considérablement le risque d'effondrement.

En dépit de ces dispositifs, un séisme de magnitude 7 qui se déclencherait provoquerait de gigantesques pertes, tant humaines que matérielles.[réf. nécessaire]

Il existe à Tōkyō des gratte-ciels de plus de 200 mètres de haut. Les ingénieurs affirment qu'ils peuvent faire face aux plus violentes secousses ; toutefois, dans la crainte d'un hypothétique cataclysme, de grands exercices d'alerte en grandeur nature sont programmés régulièrement.

[modifier] Structure urbaine et architecture

Panorama urbain de Tōkyō
Panorama urbain de Tōkyō

Tōkyō s'est développée sans planification publique centralisée[8]. Le plan de la ville est donc très complexe et semble manquer d'unité. Ses rues à l'aspect hétérogène, et sans nom pour la plupart, sont un mélange de constructions ultra modernes et de bicoques sans âge. Tous les arrondissements se décomposent en quartiers qui s'entrecroisent, tous dotés d'une atmosphère bien spécifique.

La densité humaine est considérable sur près de 65 kilomètres. L'urbanisme de la ville est la synthèse entre le design contemporain et l'héritage historique. Il règne dans cette immense agglomération une impression de désordre où les immeubles de verre et d'acier côtoient les frêles maisons de papier, et où les autoroutes suspendues forment un inextricable lacis d'asphalte.

À Tōkyō, plus de la moitié des parcelles constructibles font moins de 100 m2. Ceci explique la multiplication, depuis l'an 2000, de « maisons bonsaïs » occupant 50 à 70 m2 au sol.

Il reste très peu de bâtiments anciens à Tōkyō à cause de la destruction par le tremblement de terre du 1er septembre 1923 et des bombardements américains de la Seconde Guerre mondiale.

Les quartiers les plus en vogue, densément peuplés et plantés de gratte-ciels se trouvent dans le cœur névralgique de Tōkyō.

Tōkyō est née de la mer. Le rôle de la mer y est donc vital : on y trouve plusieurs des grands ports japonais.

Les plaines représentent seulement un tiers des terres émergées de l'archipel. Accaparé le plus souvent par l'exploitation agricole ou sylvicole, l'espace devient un enjeu crucial : le seul recours envisagé a été de gagner des terres sur la mer avec la création de polders.

D'après un classement 2007 réalisé par le groupe immobilier Knight Frank et Citi Private Bank, filiale de Citigroup, Tōkyō est la cinquième ville la plus chère du monde en ce qui concerne les prix de l'immobilier résidentiel de luxe : 17 600 euros par mètre carré[9]. Lors du pic de la bulle immobilière de 1991 - 1992, le prix du mètre carré à Ginza, centre commerçant et d’affaires, dépassait 100 000 dollars.

Que Tōkyō, la capitale la plus peuplée du monde, ne soit pas depuis longtemps en état de nécrose avancée, ni en congestion permanente, a de quoi étonner. Or elle « fonctionne » même mieux que d'autres grandes cités. Le soir, pour rentrer chez eux, la plupart des salariés tokyoïtes font 1 ou 2 heures de voyage dans des trains bondés, qui se succèdent à une fréquence maximale.

[modifier] Transports

[modifier] Aéroports

[modifier] Transport ferroviaire

Gares principales 
bien que la gare de Tōkyō soit la gare interurbaine principale de Tōkyō, la station la plus grande est celle de Shinjuku. Cette dernière est non seulement la plus fréquentée du Japon, mais également du monde. Les gares de Shibuya, Ikebukuro, Akihabara, Ueno et Shinagawa constituent également des plaques importantes dans le réseau ferroviaire de Tokyo.
Lignes dans le cœur de Tōkyō 
la ligne circulaire appelée Yamanote délimite officieusement le « centre » de Tōkyō. Ligne Yamanote, ligne Chuo Main, ligne Chuō-Sōbu, réseau Tōkyō Métro, réseau Toei.
Lignes intérieures aux 23 arrondissements spéciaux 
Lignes desservant la « zone Tama » (zone ouest) de Tōkyō 
  • Réseau JR : ligne Chūō Rapid, ligne Ōme, ligne Itsukaichi, ligne Hachikō, ligne Musashino, ligne Nambu, ligne Yokohama.
  • Réseaux de transports ferroviaires privés : Ligne Tama Toshi Monorail, Ligne Keiō Sagamihara, Ligne Keiō Keibajō, Ligne Keiō Dōbutsuen, Ligne Keiō Takao, Ligne Odakyū Tama, Ligne Seibu Kokubunji, Ligne Seibu Tamagawa, Ligne Seibu Tamako, Ligne Seibu Haijima.
Lignes de longues distances 
Autres lignes 
Ligne Tōkyō Monorail Haneda, Ligne Keikyū Airport, Ligne Tōkyū Ikegami, Ligne Tōkyū Ōimachi, Ligne Tōkyū Setagaya, Ligne Tōkyū Tamagawa, Ligne Keiō Shin, Ligne Seibu Yūrakuchō, Ligne Tōbu Kameido, Ligne Tōbu Daishi, Ligne Keisei Oshiage, Ligne Keisei Kanamachi, Ligne Toden Arakawa, Ligne Tōkyō Rinkai Kōsoku, Ligne Yurikamome.

[modifier] Jumelages et partenariats

Contrats économiques ou culturels (Paris,Lyon et Rome ne sont véritablement jumelées qu'entre elles) :

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Livio Sacchi, Tokyo : Architecture et urbanisme traduit de l'italien par Odile Menegaux, Paris, Flammarion, 2005, 247 pages
  • Philippe Pons, D'Edo à Tokyo. Mémoires et modernités, Gallimard, Paris, 1988, 455 pages.
  • Donald Richie, Tokyo : extravagante et humaine, photographies de Joel Sackett, préface de Philippe Pons ; traduit de l'anglais (américain) par Geneviève Brzustowski, Paris : Éd. Autrement, 1999

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Tōkyō.

[modifier] Notes et références

  1. De Babylone à Tōkyō : Les grandes agglomérations du monde / François Moriconi-Ebrard, Ed. Ophrys, 2000, p. 330.
  2. par exemple dans le métro de Tōkyō[pdf]
  3. (fr) Tableau des pays indépendants et de leurs capitales 2007[pdf], Conseil national de l'information géographique (CNIG).
  4. Office des publications — Code de rédaction interinstitutionnel — Annexe A5 — Liste des États.
  5. (en)Tokyo Metropolitan Government
  6. (en) Japanese Gouvernment, Proposal for International Workshop on Defining and Measuring Metropolitan Regions[pdf], 20 novembre 2006, en fait la présentation.
  7. Richard. A. Kerr, (en)The Earthquake that will eat Tokyo[pdf], Science 315, 37b (2007).
  8. Natacha Aveline, « Tôkyô, métropole japonaise en mouvement perpétuel », site géoconfluences.
  9. (en) Citi, Knight Frank '07 Annual Wealth Report. Prime Resdential Property[pdf].
    voir un compte-rendu du Figaro : « À Londres, le mètre carré atteint des sommets », Le Figaro du 08/05/2007, [lire en ligne], Le Figaro du 08 mai 2007


Représentation de la préfecture de Tokyo Préfecture de Tōkyō Symbole de la métropole de Tokyo
Arrondissements : Adachi | Arakawa | Bunkyō | Chiyoda | Chūō | Edogawa | Itabashi | Katsushika | Kita | Kōtō | Meguro | Minato | Nakano | Nerima | Ōta | Setagaya | Shibuya | Shinagawa | Shinjuku | Suginami | Sumida | Taitō | Toshima
Villes : Akiruno | Akishima | Chōfu | Fuchū | Fussa | Hachiōji | Hamura | Higashikurume | Higashimurayama | Higashiyamato | Hino | Inagi | Kiyose | Kodaira | Koganei | Kokubunji | Komae | Kunitachi | Machida | Mitaka | Musashimurayama | Musashino | Nishitōkyō | Oume | Tachikawa | Tama
Districts (avec bourgs) et sous-préfectures (avec villages) : Nishitama (Hinohara - Hinode - Akiruno - Mizuho - Okutama) | Sous-préfecture de Hachijo (Aogashima - Hachijojima) | Sous-préfecture de Miyake (Mikurajima - Miyakejima) | Sous-préfecture d'Ogasawara | Sous-préfecture d'Izu Ōshima (Kozushima - Niijima - Izu Ōshima - Toshima)