Shaolin quan

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Shaolin quan
Shaolin quan

Le Shaolin quan ou « boxe de Shaolin » désigne des arts martiaux qui s'apparentent par leurs systèmes ou leurs origines aux différents monastères de Shaolin. Ce sont des styles qui appartiennent au grand ensemble des arts martiaux chinois, c'est-à-dire au wushu gong fu.

Le terme « Shaolin » désigne un monastère se situant sur le Mont Songshan de la province du Henan. C'est celui que la légende retient en priorité, mais il a existé historiquement différents temples portant ce nom et qui ont développé des boxes spécifiques.

Sommaire

[modifier] La « légende » de Bodhidharma

Il s'agit d'un moine bouddhiste venant d'Inde et se rendant, vers 475 après JC, au temple de Shaolin, récemment construit dans le sud de la Chine, mais les moines refusent de le laisser entrer. Bodhidharma s'assoit alors et médite durant neuf années, fixant les murs d'enceinte du temple jusqu'à y faire des trous, ce qui entraîne le respect de moines qui lui permettent d'entrer. Là, il découvre les moines, qui passent leur vie à recopier des textes sacrés, dans un état physique épouvantable. Il les soumet alors à un régime d'exercices martiaux, techniques qui seront à l'origine des différentes écoles de Shaolin quan.

Cette « légende » est encore aujourd'hui largement perçue comme une « vérité historique » par de nombreuses publications d'arts martiaux. Sans doute faut-il rappeler :

  • Une légende est la ré-écriture sur un mode symbolique, allégorique ou poétique de faits historiques.
  • La transmission orale ou écrite d'une légende obéit à des considérations philosophiques, religieuses, morales ou idéologiques variables selon les époques.

La tendance est aujourd'hui, autant en Chine qu'en Occident, d'accoler le terme Shaolin à n'importe quel style. Les raisons en sont souvent commerciales, de prestige supposé ou idéologique (cela permet aux autorités Chinoises de montrer un visage de tolérance vis à vis du bouddhisme qui fait contrepoids à la persécution des moines qui se réclament du bouddhisme du Grand Véhicule, c'est-à-dire du bouddhisme tibétain dirigé par le Dalaï Lama).

Actuellement, les médias chinois tentent d'accréditer l'idée que l'ensemble des arts martiaux chinois (tant internes qu'externes) viendraient de Shaolin. Le Révérend Shi Yong Xin, nouvellement nommé comme administrateur du monastère par le Bureau des Affaires Religieuses du Henan, aurait l'intention de déposer le terme « shaoilin » comme marque commerciale protégée par un copyright. En 2004, le monastère accueillait 2 millions de visiteurs et les nombreuses écoles dans lesquelles s'enseignent des versions « modernisées » du Shaolin hébergeaient environ 20 000 élèves.

[modifier] Les styles de Shaolin

Shaolin quan est un terme générique ancien qui désigne plusieurs styles n'ayant pas forcément tous un rapport historique avec le monastère de Shaolin et ses légendes. Pour s'y retrouver, en attendant des études « sérieuses », on distingue les styles :

[modifier] Shaolin du Nord

  • Beishaolin quan, Erlang quan, Luohan quan, Shaolin shisan Zhua, Shaolin wuxingbafa quan, etc...

Spécificités : les postures sont larges, les déplacements amples, les techniques s'enchaînent sans temps mort, la force alternant à la souplesse à l'instant de l'impact. L'accent est mis sur la coordination des mouvements avec la taille (la taille dirige les bras et les hanches dirigent les jambes).

[modifier] Shaolin du Sud

Les styles Shaolin du Sud (sous réserve d'études historiques sur la généalogie de ces styles) :

  • Hung Gar, Mo Gar, Choy Lee Fut (ou choy lay fut), etc.

Spécificités : les postures sont souvent hautes sauf pour certains styles tels que le Hung Gar, les mouvements plutôt courts, l'accent est mis sur la force physique et la vitesse.

[modifier] Autres styles

Dans les environs du monastère on trouve aussi des écoles se réclamant du Shaolin quan :

  • Shaolin quan de la famille Jiu
  • Shaolin quan de la famille Liang
  • Shaolin luohan quan de Zhu Tianxi (style récent)
  • Shaolin chan Men de Wang Ziren (style récent)

Si on analyse et recoupe la gestuelle des styles de Shaolin, on peut constater des correspondances avec de nombreux autres styles n'ayant aucun lien avec le Shaolin. Il semblerait que les styles de Shaolin se soient construits sur un mode syncrétiste, empruntant largement aux styles déjà existants.

[modifier] À noter

Le moine Lei Fei, un personnage de jeu vidéo de la série Virtua Fighter, pratique cet art.

[modifier] Liens externes