Bodhidharma

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Bodhidharma (Sanskrit ; chinois : Pútídámó 菩提達摩 ou simplement Dámó 達摩; EFEO Tamo; japonais Bodaidaruma ou Daruma ; tibétain : Dharmottara) (? - 536) d'origine brahmane du sud de l'Inde, est le 28e patriarche du courant contemplatif (dhyāna) du bouddhisme mahāyāna, premier patriarche et fondateur de l'école bouddhiste Chan (Chán 禪) en Chine, - Chan est connu au Japon et en Occident sous le nom de Zen - , personnage très connu en Chine, en Corée, au Japon et au Vietnam, le monastère de Shaolin et son école de kung fu sont liés à son histoire.

[modifier] Biographie

Rouleau calligraphique japonais de Hakuin Ekaku (1685-1768) représentant Bodhidharma : « Le zen va droit au cœur. Vois ta véritable nature et deviens Buddha. »
Rouleau calligraphique japonais de Hakuin Ekaku (1685-1768) représentant Bodhidharma : « Le zen va droit au cœur. Vois ta véritable nature et deviens Buddha. »

Bodhidharma est né dans le sud de l'Inde, peut-être dans la ville de Kânchîpuram vers 440. Il se rend en Chine vers 475 (certaines sources indiquent 520). Là, il visite plusieurs monastères, enseignant la méthode contemplative et donnant parfois des sermons. La tradition dit qu'il serait invité à une audience avec l'empereur Wu Di de la dynastie Liang des dynasties du Sud en 520. Lorsque l'empereur lui demande combien de mérites il a engrangés par la construction des monastères et par la copie des soutras, Bodhidharma répond : « Sans mérites ». L’empereur : « Quels sont les vrais mérites ? » Bodhidharma : «  La sagesse pure est merveilleuse et parfaite, son essence est vide et paisible. De tels mérites, on ne peut pas les acquérir par des méthodes mondaines. » L’empereur : « Quel est le sens suprême de la noble vérité ? » Bodhidharma : « La vaste vacuité sans noblesse ». L’empereur : « Qui est devant moi? » Bodhidharma : « Je ne connais pas ».

L’empereur Wu des Liang étant incapable de comprendre la signification profonde du dharma, alors Bodhidharma traverse le fleuve Yangzi et entre dans le royaume des Wei, il s’arrête au monastère Shaolin du mont Song à Henan où il médite pendant neuf ans devant un mur, d’où est venu son surnom de « Brahmane contemplant un mur ».

Il a transmis son enseignement contemplatif à Hui Ke (487-593) en lui confiant les quatre volumes du Soutra de l’Entrée sur l’Ile (sk. Lankāvatārasūtra, ch. Léngjiā ābāduōluó bǎojīng 《楞伽阿跋多羅寶經》) qu’il jugeait convenable pour délivrer les Chinois, Hui Ke est devenu le deuxième patriarche de l’école de la méditation en Chine.

On dirait qu'il découvre les moines de Shaolin, qui passent leur vie à recopier des textes sacrés, dans un état physique épouvantable. Il les soumet alors à un régime d'exercices martiaux, techniques qui seront à l'origine des différentes écoles de kung fu. Ceci est la légende sur laquelle s'est bâtie l'extraordinaire technique des moines de Shaolin. Bodhidarma a mis au point une synthèse entre le bouddhisme indien et le taoïsme chinois. Son enseignement se formalise dans les Koans, ces aphorismes énigmatiques que les moines sont priés de résoudre pour en découvrir les fondements conceptuels. Ces mêmes fondements sont mis en œuvre dans les arts martiaux dont Shaolin devint le centre. Si certains historiens doutent que Bodhidarma ait mis les pieds au Temple de Shaolin, il n'en reste pas moins que la doctrine, dont il est le fondateur, est considérée en Chine comme un édifice historique, dont elle est l'héritière.

[modifier] Voir aussi

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1
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