Scepticisme scientifique

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Le scepticisme scientifique, nommé aussi scepticisme rationnel ou encore scepticisme moderne[1], est un mouvement international qui cherche à promouvoir la science, la pensée critique et à soumettre à la méthode expérimentale (lorsque c'est possible) les affirmations d'existence de phénomènes paranormaux (notamment ceux étudiés par l'ufologie, la parapsychologie et la cryptozoologie). Ce mouvement critique aussi vivement les théories du complot, les médecines non conventionnelles et, de manière plus générale, ce que la majorité de la communauté scientifique considère comme des pseudo-sciences.

Le mouvement sceptique contemporain place une emphase particulière sur l'importance de la pensée critique dans la science. Il ne s'agit donc pas ici du scepticisme radical tel qu'on le trouve en philosophie chez Pyrrhon d'Élis par exemple, qui consiste à dire qu'on ne peut se déterminer sur la possibilité d'une accession à un savoir certain. Il s'agit plutôt d'une forme dérivée du doute méthodique, tel qu'il fut conceptualisé par René Descartes.

Les publications principales de ce mouvement sont Skeptical Inquirer publié par le Committee for Skeptical Inquiry et Skeptic Magazine, publié par la Skeptics Society.

Le scepticisme scientifique se distingue du mouvement Fortéen[2] très populaire dans le monde anglo-saxon, particulièrement en Angleterre, même s'il s'intéresse plus ou moins aux mêmes sujets.

Sommaire

[modifier] Le mouvement

[modifier] Les origines

Bien avant la constitution formelle du mouvement, des personnes peuvent être qualifiées de sceptiques quant à l'existence des phénomènes paranormaux. Au XIXe siècle, par exemple, alors que le débat faisait rage à propos du spiritisme et de l'existence des esprits, l'illusionniste Harry Houdini, fut un critique de la métapsychique. Il dénonça les trucs d'illusionnismes utilisé par les médiums spirites afin de faire croire qu'ils étaient capables de communiquer avec les morts. Au XXe siècle, James Randi reprit cette tradition en exposant entre autres Uri Geller.

La première organisation sceptique à avoir vu le jour est le Comité pour l'Investigation Scientifique des Phénomènes Réputés Paranormaux, dit Comité Para, en 1947 en Belgique. Ce groupe s'est constitué à la fin de la seconde guerre mondiale pour lutter contre les voyants, astrologues et sourciers qui prétendaient pouvoir retrouver les disparus. En Amérique du Nord, ce sont les ouvrages de Martin Gardner qui seront les fondements du mouvement sceptique ultérieur. La publication de son premier ouvrage, Fads and Fallacies in the name of Science[3] (1957), peut donc être considéré comme la date de naissance de la communauté sceptique anglo-saxonne.

Néanmoins, il faudra attendre que le philosophe Paul Kurtz crée le Committee for Skeptical Inquiry[4] aux USA, suite au débat autour de l'Effet Mars (censé prouver l'influence astrologique), pour que le mouvement sceptique contemporain prenne de l'importance internationalement. Paul Kurtz étant aussi une figure prééminente de l'humanisme séculier, forme de laïcité, le mouvement sceptique contemporain est fort proche de cet autre mouvement. Là où l'humanisme séculier examine de manière critique les affirmations des religions, le mouvement sceptique contemporain examine de manière critique les affirmations des pseudo-sciences.

The Skeptic's Dictionnary[5] est un site dont l'auteur est Robert Todd Caroll fournissant des informations sceptiques sur les divers sujets critiqués par le mouvement sceptique contemporain (pour rappel: l'ufologie, la parapsychologie, la cryptozoologie, les médecine non-conventionnelles et, de manière plus générale, les pseudo-sciences). Le Dictionnaire Sceptique[6] en est la version francophone. C'est une traduction partielle de la version anglophone, réalisée par les Sceptiques du Québec[7].

[modifier] Organisations américaines

L'association sceptique la plus importante à l'heure actuelle est le Committee for Skeptical Inquiry, qui publie le magazine Skeptical Inquirer. D'autres organisations importantes sont la Skeptics Society et la James Randi Educational Foundation[8]. Michael Shermer, fondateur de la Skeptics Society, tient la rubrique sceptique du prestigieux journal Scientific American.

[modifier] La Zététique

Icône de détail Article détaillé : Zététique.

La zététique est une variante française du mouvement sceptique contemporain, initiée par Henri Broch fondateur avec Gérard Majax (prestidigitateur célèbre en France) du Défi zététique international.

Pour une discussion sur la relation entre le scepticisme scientifique et la zététique, voir l'article d'Eric Déguillaume Zététique Vs Scepticisme[9]. Eric Déguillaume écrit dans sa conclusion: Qu’est-ce qui différencie, selon nous, la zététique estampillée « Observatoire Zététique » (OZ) du scepticisme moderne tel qu’il est pratiqué par le CSICOP ? La réponse est : très peu de choses.

[modifier] Le mouvement sceptique contemporain aujourd'hui

Il y a actuellement un débat interne au mouvement sceptique contemporain sur l'orientation qu'il doit prendre: continuer à critiquer les sujets classiques (Uri Geller, les fantômes, les ovnis, etc.) ou s'ouvrir à des nouveaux sujets. Certains penchent vers une implication plus politique à un niveau américain (afin de faire la promotion de la science), d'autres vers l'humanisme séculier. Dans son article Were do we go from here? - Has classic scepticism run its course?, Daniel Loxton, auteur de la rubrique Junior Skeptic dans le magazine Skeptic, argumente qu'il faut au contraire revenir au base, au scepticisme classique à la James Randi par exemple.

[modifier] Listes de sceptiques célèbres

[modifier] Idées défendues par le scepticisme

[modifier] Critique de l'ufologie

[modifier] Critique de la psychanalyse

Icône de détail Article détaillé : Critique de la psychanalyse.

[modifier] Lien avec l'athéisme

Le mouvement sceptique contemporain est le plus souvent matérialiste, car il rejette l'existence de tout arrière monde comme celui des esprits dans le spiritisme. La majorité des sceptiques sont ainsi athées. Le Committee for Skeptical Inquiry est par ailleurs étroitement lié au Council for Secular Humanism, un groupement ayant pour objectif de promouvoir l'humanisme séculier, une forme d'athéisme insistant sur l'importance de la séparation de l'église et de l'État. Le philosophe Paul Kurtz est une figure éminente des deux mouvements (scepticisme scientifique et humanisme séculier) et il insiste dans des articles récents sur le fait que le scepticisme devrait aussi s'appliquer aux religions. Fondamentalement, le consensus dominant dans le mouvement sceptique est que science, matérialisme et athéisme sont trois positions philosophiques intimement liées, c'est-à-dire que l'une ne va pas sans les autres[10].

[modifier] Critiques du scepticisme

  • Les ufologues reprochent au scepticisme de faire du debunking, c'est à dire d'utiliser des procédés de désinformation dont le but est de dénigrer et ridiculiser les témoins ou chercheurs ufologues, au lieu de chercher une possible explication rationnelle à un événement :
    «  On nous surnomme "debunker", ce qui est un terme connoté péjorativement. Néanmoins, regardons les choses en face, il y a beaucoup de foutaises (angl.: bunk). » Michael Shermer, éditeur de "Skeptic Magazine"[11]
  • Il est reproché de ne pas être une discipline à part entière. Cependant, le mouvement sceptique contemporain n'a jamais prétendu être une discipline. Au contraire, le scepticisme se définit bien plutôt comme étant l'application de la méthode scientifique, avec l'application en sus du doute méthodique cartésien et de la pensée critique. Le magazine Skeptical Inquirer se définit par exemple comme étant le magazine pour la promotion de la science et de la raison, et pas du tout comme relevant d'une discipline particulière, qui serait le scepticisme. Le scepticisme est de fait posture philosophique, et pas une discipline...
  • Certains, comme l'ingénieur Dean Radin, reprochent aux sceptiques de ne pas appliquer leurs principes à leurs propres pensées, et de faire preuve de dogmatisme. Selon lui :
    « Une bonne partie des arguments lancés contre les expériences psi relèvent de motivations parfaitement non scientifiques, telles que l’arrogance, le parti pris et l’idéologie. »[12] Cependant, certains sceptiques ont développé cette auto-critique, comme le sociologue Marcello Truzzi, qui n'hésite pas à taxer certaines conduites de ses collègues de pseudo-scepticisme.

[modifier] Bibliographie indicative

[modifier] Revues

[modifier] Bibliographie indicative

Liste d'ouvrages considérés comme des classiques de la littérature sceptique :

[modifier] Notes et références

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Vidéos

[modifier] Podcasts