Sapaudie

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La Sapaudie (en latin Sapaudia) est un territoire correspondant à la partie méridionale de la Maxima Sequanorum (région comprise entre Jura et les Alpes[1] sinon entre l'Ain, le Rhône, le lac Léman, le Jura et l'Aar). Il est possible que le territoire comprenne également une partie du bassin de l'Aar jusqu'au Rhin, parmi lesquelles les cités de Genève, Nyon et Avenches.

Sommaire

[modifier] Toponymie

Le terme Sapaudia, littéralement "pays des sapins", est à l'origine du nom moderne Savoie (cf. cet article pour l'étymologie).

L'usage du nom est attesté uniquement à partir de Ammien Marcellin, en 354, et les quelques lignes s'y rapportant. Parlant ainsi du fleuve Rhône, il indique « De là (du lac Léman), sans avoir rien perdu de ses eaux, il passe entre la Sapaudie (l'Allobrogie) et le pays des Séquanes, poursuit son cours laissant à sa gauche la Viennoise (l'Allobrogie), à sa droite la Lyonnaise. »[2] La Sapaudia se confond donc avec les pays des Allobroges, mais aussi une partie de l'Helvétie jusqu'à Eburodunum (Yverdun). Contrairement à ce qu'on pensé certains historiens, le Rhône ne faisait pas figure de frontière, mais, bien plus au nord, le Jura.

À partir de cette période l'Allobrogie perd son nom au profit de Sapaudia, jusqu'à faire disparaître l'expression antique vers le haut-moyen âge. La Chronique de Prosper Tyro[3] fait mention de la Sabaudia (455). Lors du partage de l'empire de Charlemagne en 806, on parle de la Saboja ou Saboia, distinguée de la Maurienne et de la Tarentaise[4], d'ailleurs dès le VIe siècle, le territoire est divisé cinq pagus major :

[modifier] Histoire

Vers 443, la Sapaudia est offerte par le général romain Aetius, avec l'aval de l'empereur Valentinien III à un peuple germain, les Burgondes qu'il vient de soumettre. En réalité ceux-ci sont transportés de force vers cette contrée, depuis le Palatinat. Gondicaire devient le premier roi de cette contrée. (Voir l'article Royaumes burgondes) Toutefois, jusqu'à l'Empire carolingien, ce territoire n'a jamais été considéré une province d'ailleurs le nom de Burgundia Sabaudica indique bien cette dénommination d'une contrée et non d'une province]][5].

Les limites de la Sapaudie, bien que difficile à tracer, semblent être redéfinis lors de la succession de Charlemagne et correspondre dorénavant au territoire compris entre le Mâconnais et le Lyonnais à l'ouest (perdant l'évêché d'Avenches) et la Tarentaise et la Maurienne à l'Est et au Sud[6]. Elle comprend désormais, outre l futur comté de Savoie, l'évêché de Belley, le Bugey septentrionnal, le Valromey et peut être le Chablais. L'absence de sources ne permet pas de dire à qui revennait ce territoire avant le Xe siècle, simplement que s'érige un certain nombre de comtés sur les pagus, notamment autour des villes de Genève, Grenoble et Belley. Les quelques certitudes sont qu'aux environs de 880, la partie nord de cette contrée appartenait à second royaume de Bourgogne et le sud au second royaume de Provence ou Royaume d'Arles (voir Histoire d'Arles)[7], mais là encore, le partage est incertain.

Toutefois, il est affirmé que sous le règne de Rodolphe III de Bourgogne (888) la Sapaudia lui appartient entièrement mais divisée en plusieurs comtés, exception faite de la partie méridionale devenant le comté de Grenoble qui passe définitivement au royaume de France en 890. La Sapaudia n'est plus que la province de Savoie Propre, futur comté de Savoie, entrée dans les territoires contrôlés par la maison de Savoie.

[modifier] Notes et références

  1. Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, 1828, p.303.
  2. Ammien Marcellin, Res Gestae, Liv. XV, cap.II, p.105, « Per Sapaudiam fertur et Sequanos.. »
  3. Prosper d'Aquitaine (Prosper Tyro ou Prosper Tiro) écrit une Chronique de la Gaule
  4. Cette distinction reprend d'ailleurs le fait que les peuples Médulles et Centrons n'ont jamais fait partie de l'Allobrogie
  5. Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, 1828, p.307.
  6. Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, 1828, p.307.
  7. P. Poupardin, 1901, Le royaume de Provence, Paris, pp. 33-35

[modifier] Voir aussi

[modifier] Source

  • LOT (Ferdinand), « Les limites de la Sapaudia », Revue savoisienne, 1935, pp.146-156.

[modifier] Liens internes

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