Lac Léman

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Léman (homonymie).
Lac Léman
Vue d'Épesses vers l'ouest
Administration
Pays Suisse Suisse - France France
Province {{{province}}}
District forestier {{{district forestier}}}
Statut {{{statut}}}
Géographie
Type Lac naturel
Origine {{{origine}}}
Bioclimat {{{bioclimat}}}
Superficie 582,4 km²
Longueur Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Largeur Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Altitude 372 m
Profondeur 309,7 m
Volume Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Hydrographie
Bassin versant 7 395 km²
Alimentation {{{alimentation}}}
Émissaire(s) Le Rhône
Durée de rétention {{{durée de rétention}}}
Nombre d'îles {{{nombre d'îles}}}
Île(s) principale(s) {{{îles principales}}}
Peuplement piscicole {{{peuplement piscicole}}}
Peuplement avifaune {{{peuplement avifaune}}}
Commentaire {{{commentaire}}}

Le lac Léman ou lac de Genève est un lac d'Europe occidentale. Son nom, probablement d'origine celtique, nous est parvenu via le latin. Il a souvent varié au fil du temps : lacus Lemanus, ou encore lac de Genève, puis enfin Léman.

En forme de croissant (ou virgule), le rivage nord et les deux extrémités sont suisses, le rivage sud est français. La frontière passe au milieu du lac.

Le Léman est traversé d'est en ouest par le Rhône. Sa formation a des origines multiples : plissement tectonique pour la partie du Grand-Lac et action du glacier du Rhône pour le Petit-Lac (entre Genève et Yvoire). Il s'est constitué lors du retrait du glacier du Rhône après la dernière période glaciaire, il y a près de 15 000 ans.

Sommaire

[modifier] Caractéristiques

Carte générale du Léman
Carte générale du Léman
  • Longueur dans l'axe : 72,8 km
  • Largeur maximale : 13,8 km
  • Superficie : 582,4 km², 348,4 km² en Suisse et 234 km² en France
  • Altitude : 372 m
  • Profondeur maximale : 309,7 m, cote plus 62,3 m entre Lausanne et Évian
  • Volume total d'eau  : 89 milliards de m3
  • Température minimum de l'eau : 6 °C

[modifier] Origine du nom et appellations

Le Léman apparaît dans la littérature aux environs de 50 av. J.-C. sous le terme d'origine grecque lemanè limnè (ou lemanos limnè). Ce nom est même utilisé et popularisé par Jules César qui, en 58 av. J.-C., part de Genava et du lacus lemanus pour combattre les Helvètes. Avec le développement de la cartographie, les noms se multiplient entre le IIe siècle et le IVe siècle : lacu lausonio, lacus losanetes ou encore lac de Lozanne.

En conséquence de la nouvelle renommée internationale de Genève, la dénomination lac de Genève apparaît et coexiste avec les termes existants (XVIe siècle). À cette époque, le lac de Genève désigne le Petit-Lac (79 km²) et le lac de Lausanne (503 km²) le Grand-Lac. Au fil du temps, le lac de Lausanne disparaît et le nom de lac Léman est adopté par les Savoyards, les Vaudois et les Valaisans. Cette appellation est généralisée dans les cartes géographiques et complète plusieurs noms de lieux situés le long de la rive savoyarde du lac (Maxilly-sur-Léman, Chens-sur-Léman, etc.). Le nom du Léman, particulièrement à la mode durant le siècle des Lumières, la Révolution française et le Premier Empire, est utilisé par des auteurs comme Jean-Jacques Rousseau ou Voltaire et sert de prête-nom à l'ancien département du Léman qui regroupe alors le nord de la Savoie, le pays de Gex et Genève.

François-Alphonse Forel, médecin et scientifique suisse de la fin du XIXe siècle, dit que « l'usage tend à s'établir en géographie, et cela avec raison, de préférer, partout où il en existe, le nom personnel d'un lac au nom de la ville située sur ses bords. Un lac est un individu géographique en lui-même et par lui-même ».

De nos jours, dans les dictionnaires francophones, la partie du lac proche de Genève est normalement appelée lac de Genève, une désignation souvent utilisée par les étrangers. Elle est la version favorite des traductions dans les langues étrangères (Genfersee en allemand, Lake Geneva en anglais). En italien, on dit Lago Lemano.

Les termes de Petit-Lac et Grand-Lac sont encore parfois utilisés, surtout dans la région proche de Genève, comme Haut-Lac à son autre extrémité vers Villeneuve (Vaud).

[modifier] Climat

Bien que situé à la bordure des Alpes, le lac Léman, par la masse d'eau qu'il contient, crée autour de lui un microclimat. En particulier à Montreux, et à ses abords immédiats où l'on peut observer pousser des palmiers, des agaves ou d'autres plantes exotiques. En hiver, le lac restitue la chaleur mise en réserve durant l'été et adoucit le rude hiver montagnard. En été, il rafraîchit tout son pourtour.

Cependant en hiver, lorsque certaines conditions climatiques particulières sont réunies — de l'air sec froid et stagnant en haute et moyenne atmosphère — l'humidité plus chaude qui s'élève des eaux du lac, stagne et se transforme en épais brouillard qui s'accumule sur deux ou trois cent mètres de haut, pouvant stagner 100 mètres au-dessus du sol, durant deux à trois semaines. Cette mer de nuage de plus en plus épaisse déborde du bassin lémanique et envahit les vallées adjacentes jusqu'à une altitude de 800 à 1000 m.

[modifier] Hydrographie

Le lac reçoit de l'eau de plusieurs rivières provenant des cantons limitrophes et du département de la Haute-Savoie. Le Rhône est l'apport le plus important car il regroupe toutes les rivières et torrents des versants du canton du Valais et de Vaud. Il faut une douzaine d'années pour que les eaux du lac soient complètement brassées. La pollution était préoccupante dans les années 1980 mais la situation s'est stabilisée avec une diminution des algues et un meilleur apport en oxygène. Toutefois, des déchets chimiques comme les phosphates et les engrais continuent à se déverser dans le lac.

[modifier] CIPEL

La Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL) est une commission transfrontalière franco-suisse qui travaille depuis 1962 à l'amélioration de la qualité des eaux du Léman. En 2001 a débuté le nouveau plan décennal avec comme objectif principal l'amélioration de l'alimentation en eau potable du bassin.

Les études en paléo-environnement, faites à partir des restes de végétaux, par la station d'hydrologie lacustre de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), basée à Thonon-les-Bains, avaient révélé que le bassin lémanique a connu de fortes variations climatiques et biologiques depuis un demi-siècle. De nombreuses espèces végétales ont disparu, car les concentrations excessives de phosphore, d'herbicides, de pesticides et de métaux lourds — on trouve encore, au fond des lacs alpins, les traces de la métallurgie au plomb de l'époque romaine — issues des activités urbaines et agricoles — un mètre carré de berge pollué pollue lui-même 12 m³ d'eau — ont permis à l'excès la production des algues qui ont surconsommé l'oxygène contenu dans l'eau : c'est l'eutrophisation.

Cette densification de la matière solide en suspension, fragilise le phytoplancton, car il ne reçoit plus assez de lumière — la baisse de la masse de phytoplancton a entraîné, à son tour, la disparition d'espèces de poissons comme l'épinoche, disparue en 1922 mais que l'on trouvait encore en petit nombre jusque dans les années 1970, et la méduse d'eau douce disparue en 1962. De plus, la disparition du phytoplancton fournit un terrain propice aux cyanobactéries ou micro-algues (Planktothrix rubescens), qui rendent l'eau, par création de toxines hépatiques, nocive à la consommation des poissons, et même à la baignade.

L'observation, le suivi des cycles saisonniers et annuels des écosystèmes limniques, l'étude des incidences du climat et des pollutions (herbicides, pesticides, métaux lourds), le suivi des concentrations de protozoaires ciliés, des rotifères et autres espèces zooplanctoniques herbivores qui filtrent l'eau, la connaissance des espèces nouvelles apparues, a permis au fil des années d'établir des plans de sauvegarde et de prévention, qui passent d'abord par l'amélioration de l'alimentation en eau potable du bassin et donc du lac Léman.

La raréfaction des brassages complets du lac, qui nécessitent des hivers très froids lors desquels l'eau de surface apporte son oxygène en profondeur, le réchauffement climatique, qui modifie les dates des périodes de frai des poissons, vont être à l'origine de nouvelles adaptations de l'écosystème du lac.

[modifier] Territoires et communes riveraines

Le lac est notamment bordé des communes suivantes : Allaman, Anières,Anthy-sur-Léman, Bursinel, Corsier, Collonge-Bellerive, Cologny, Genève, Hermance,Port-Valais,Nyon, Gland, Perroy, Rolle, Morges, Lausanne, Vevey, Montreux, Villeneuve, Saint-Gingolph, Saint-Prex, Saint-Sulpice Évian-les-Bains, Thonon-les-Bains, Tolochenaz, Préverenges Excenevex, Versoix, Pully, Lutry, Cully et Yvoire.

Le lac comprends plusieurs îles : Ile de Peilz, Château de Chillon, Ile de Salagnon, Ile de la Harpe.

[modifier] Environnement, faune et flore

La qualité de l'eau s'est globalement améliorée depuis les années 1970. Le 2 avril 2008, les préfets de Savoie et de Haute-Savoie ont dû interdire la pêche pour consommation et commercialisation de l'omble chevalier (Salvelinus alpinus) dans le lac Léman en raison de taux très élevés de polychlorobiphényles (PCB) et de dioxines « supérieurs aux normes réglementaires » pour deux échantillons de ces poissons, « les rendant impropres à la consommation humaine et animale »[1], « jusqu’à ce qu’il soit établi par des analyses officielles que ces mesures ne s’avèrent pas utiles à la maîtrise du risque pour la santé publique » en attendant qu'une enquête de l’Agence française de sécurité sanitaire de aliments (Afssa) précise l'ampleur du problème (la pêche sans consommation du poisson reste autorisée, ainsi que la baignade et les sports nautiques, les PCB étant faiblement solubles dans l’eau).

[modifier] Poissons

La perche est commune dans le Lac Léman.
La perche est commune dans le Lac Léman.

En 2006, il y avait 146 pêcheurs professionnels (151 en 2005), avec une moyenne d'âge de 42 ans, et 7 340 pêcheurs de loisirs (6 086 en 2005) sur le Léman. Le total des prises se monte à 650 tonnes (soit 11 kg de poissons pêchés par hectare).

De nos jours, une trentaine d'espèces de poissons cohabitent dans le Léman, dont :

  • le corégone, appelé localement féra, 360 tonnes pêchées en 2006 (310 tonnes en 2005) ;
  • la perche dont on fait des filets, 224 tonnes pêchées en 2006 (234 tonnes en 2005);
  • le brochet, 35 tonnes pêchées en 2006 (47 tonnes en 2005, 29 tonnes en 2004). Un brochet de 1,34 m a été retiré du lac en 1996, un autre de 20,5 kg a été pêché en mars 2004 dans le canton de Vaud ;
  • la truite lacustre, 11 tonnes pêchées en 2006 (17 tonnes en 2005, 27 tonnes en 2004) ;
  • le très recherché omble chevalier, 14 tonnes pêchées en 2006 (14 tonnes en 2005, 9 tonnes en 2004), cependant ce poisson est très sensible au réchauffement car sa reproduction nécessite de l'eau très froide ;
  • l'écrevisse américaine relâchée par erreur dans le lac dans les années 1980 a aujourd'hui colonisé ses eaux. Ce petit crustacé, très apprécié pour sa chair succulente, est aujourd'hui pêché pour fournir des restaurants.

En 2007, au total 1,2 millions d'ombles chevaliers (de 5 à 9 mm) et 500 000 truites (de 5 à 10 mm) ainsi que des féras ont été lâchés autant du côté français que suisse, mais, selon l'INRA, « la reproduction naturelle a repris le dessus, grâce à la meilleure santé du lac qui offre une qualité de planctons accrue ». Cependant, « le brochet, grand prédateur du lac, fait des ravages » en particulier chez l'omble chevalier et la truite. Du coup, les captures de cette espèce sont passés en quelque temps de 4 avec un but de 50 tonnes par an, mais cela ne semble pas suffire.

[modifier] Oiseaux

Se trouvant sur un courant migratoire entre les Alpes et le Jura, le lac est une zone de prédilection pour de nombreux oiseaux. En provenant de Scandinavie ou même de Sibérie, 150 000 volatiles viennent y prendre leur quartier d'hiver, dont le Grand cormoran, le harle bièvre, le grèbe huppé ou la foulque macroule.

[modifier] Tourisme

[modifier] Bateaux du Léman

À peu près 20 000 embarcations sont amarées au bord le lac, pour la plaisance, les déplacements et la pêche.

Un service de bateaux à aubes (dont la flotte est appelée Belle Époque), dessert depuis le XIXe siècle les principales localités entourant le lac. Sa gestion est confiée à la Compagnie générale de navigation (CGN).

On peut également naviguer à l'ancienne avec des barques traditionnelles telles que la Savoie ou la Vaudoise.

[modifier] Événements sportifs

Chaque année a lieu durant le mois de juin la plus importante compétition de voile au monde sur plan d'eau fermé (lac) : le Bol d'or. Près de 600 bateaux y prennent part en moyenne. Le but est de réaliser le plus vite possible l'aller-retour entre Genève (extrémité ouest du lac) et Le Bouveret (extrémité est du lac).

À la mi-septembre chaque année, une régate similaire est organisée mais en solitaire appelée la Translémanique en Solitaire.

Une autre régate importante a également lieu : les 5 jours du Léman. C'est la plus longue course d'endurance en bassin fermé d'Europe. Au cours de l'année, de nombreuses autres régates se disputent sur le lac, les séries multicoques étant très bien représentées.

Au début de juin, une randonnée cycliste a pour objet de faire le tour du lac.

La motomarine est interdite sur l'ensemble du lac Léman.

[modifier] Attraits touristiques

En dehors des villes du bassin lémanique, on trouve sur la côte suisse le château de Chillon (Vaud) dans son cadre romantique unique popularisé par Jean-Jacques Rousseau dans La nouvelle Héloïse et Lord Byron dans Le prisonnier de Chillon.

Il faut aussi noter l'île de la Harpe, appelée aussi île de Rolle, à 100 mètres environ du bord ; on y accède en été à la nage, ou en toute saison en bateau car il y a un quai.

Sur la côte du Chablais haut-savoyard, on trouve le village fortifié (et fleuri) d'Yvoire, aussi appelé « la perle du Léman », situé sur un éperon rocheux, la grande plage d'Excenevex et le château de Ripaille avec ses tours, son parc et son vignoble.

Le musée du Léman à Nyon, en Suisse, a pour but de faire prendre conscience des défis actuels du Léman : lutte contre la pollution, maintien de la faune et de la flore aquatique ainsi que la qualité de l'eau du lac.

[modifier] Galerie de photographies

[modifier] Notes et références

  1. Arrêté préfectoral du 2 avril 2008 relatif (la mesure concerne également le Lac du Bourget et le Lac d'Annecy)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Lac Léman.


Liste des lacs de Suisse

Lac de Bienne | Lac Brenet | Lac des Brenets | Lac de Bret | Lac de Brienz | Lac de Constance | Lac de la Gruyère | Lac de Hallwil | Lac de Joux | Lac Léman | Lac de Lugano | Lac de Lungern | Lac Majeur | Lac de Morat | Lac de Neuchâtel | Lac Noir | Lac des Quatre Cantons | Lac de Saint-Moritz | Lac de Sarnen | Lac de Schiffenen| Lac de Sempach | Lac de Sils | Lac de Silvaplana | Lac des Taillères | Lac de Thoune | Lac de Walenstadt | Lac de Zoug | Lac de Zurich