Rue de la Ville-l'Évêque

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La rue de la Ville-l'Évêque se situe dans le 8e arrondissement de Paris. Elle commence boulevard Malesherbes et se termine place des Saussaies.

Sommaire

[modifier] Histoire

Au XVIIIe siècle, la rue Saint-Honoré franchissait les remparts de Paris par une porte monumentale située approximativement au niveau de l'actuelle rue de Castiglione. Au-delà de cette porte se développa, à partir du XVIe siècle, un faubourg connu d'abord sous le nom de Culture l'Évêque puis de Ville l'Évêque (Villa Episcopi ou « ferme de l'évêque ») car il était placé sous la suzeraineté de l'évêque de Paris, qui y possédait une ferme, depuis une concession remontant au roi Dagobert Ier. Il ne fut annexé à Paris qu'en 1722.

La rue de la Ville l'Évêque, indiquée sur le plan de Gomboust en 1652, affectait à l'origine la forme d'un L dont le second côté a été détaché sous le nom de rue Cambacérès au XIXe siècle. Le percement du boulevard Malesherbes vers 1860 l'a en outre amputée de ses premiers numéros.

[modifier] Bâtiments remarquables

  • n° 16 : Hôtel Alexandre, 1763, [1] : Œuvre de jeunesse, et la seule construction conservée, du célèbre architecte Étienne-Louis Boullée, construite pour le financier André-Claude-Nicolas Alexandre dans un style qui rappelle le Petit Trianon. La façade sur cour comprend un ordre de colonnes au sol et la façade sur jardin un ordre de pilastres colossal élevé sur un rez-de-chaussée en soubassement. L'hôtel a ensuite appartenu au marquis de Collonge, puis au maréchal Soult, propriétaire de 1802 à 1818, qui lui a également laissé son nom.

[modifier] Bâtiments détruits

Les transformations du quartier, jointes à une renumérotation des immeubles et à d'importantes destructions au XXe siècle, rendent difficile de se figurer le passé de cette rue, peuplée, au XVIIIe siècle, d'hôtels construits pour de riches financiers et où ont habité plusieurs personnages célèbres.

  • Le couvent des bénédictines de la Ville l'Évêque avait été fondé par Catherine d'Orléans-Longueville et sa sœur, Marguerite d'Orléans d'Estouteville, qui avaient fait don de 13 arpents de terre sur lesquels on avait construit deux maisons où s'installèrent dix religieuses de l'abbaye de Montmartre. Le couvent fut érigé en prieuré indépendant en 1647 et le nombre des religieuses augmenta progressivement jusqu'à une cinquantaine environ. Pour y entrer, il fallait accomplir une année de noviciat et six mois de postulation, revenant à 460 livres, et apporter une dot de 5 à 6 000 livres. L'arcade de la rue de l'Arcade reliait les deux jardins du couvent.
  • n° 12 : Un hotel particulier ayant appartenu, au 19ème siècle, aux Marquis de Latour-Maubourg. Le numéro 12 a, de nos jours, disparu.
  • n° 15 : Hôtel des Modes créé en 1907 par l'industriel Michel Manzi (1849-1915) : « Manzi a imaginé d'offrir un hôtel aux abonnés de sa revue, Les Modes. Un immeuble a été acheté, près de la Madeleine, dans la rue de la Ville-l'Evêque, aux souvenirs aristocratiques. Cette maison avait l'aspect lugubre d'une caserne. Sa façade a été ingénieusement transformée ; il semble que ce soit une jolie demeure du XVIIIe. [...] Un vaste hall dans lequel se renouvelleront des expositions et où seront donnés des concerts ou des conférences, une suite de salons plus petits, de pièces pour la lecture, pour la correspondance, le thé ; voilà tout ce que la magnificence du directeur offre à ses abonnés. Mais que propose-t-il à leur admiration ? Tout ce qui peut orner un intérieur ; des meubles, des tableaux, des statuettes, des gravures, des livres, des tapis, et aussi tout ce qui peut parer la femme : des bijoux, des chapeaux, des robes. » (Anatole France) L'hôtel des Modes a fermé en 1921.
  • n°s 20-22 : Hôtel d'Arenberg, construit par Ernest Sanson pour le prince Auguste Louis Albéric d'Arenberg (1837-1924) et la princesse née Jeanne Greffulhe sur un terrain de 1.580 m2 acquis par cette dernière en 1888. Style Louis XVI. Détruit dans les années 1960.
  • n° 26 : Hôtel ayant appartenu au maréchal Suchet, puis au banquier Bartholdi.
  • n° 35 : Hôtel ayant appartenu à M. Pajot de Froncé, au comte de Saint-Florentin, cédé en 1769 à Alexis Janvier Lalive de La Briche (1735-1785), introducteur des ambassadeurs, passé en 1785 à sa veuve, Adélaïde Prévost (1755-1844) puis au comte Molé (1781-1855). Détruit.
  • n° 38 : Hôtel habité sous le Premier Empire par Louis Engelbert Marie Joseph Augustin, 6e duc d'Arenberg (1750-1820) et la duchesse née Louise de Brancas-Villars de Lauragais (1755-1812) (au 1er étage) et par Madame de Balbi, ancienne favorite du comte de Provence (au 2e étage).

[modifier] Habitants célèbres

[modifier] Liens externes