Rite français

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Le Rite français, également appelé parfois rite « moderne », est un rite maçonnique pratiqué sous différentes formes et par plusieurs obédiences françaises.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le Rite français est intimement lié à la naissance de la franc-maçonnerie en France[1]. Les exilés britanniques apportent le rite des Modernes qui sera traduit, progressivement, en français. Mais si cette forme hybride ne connaît encore le nom de Rite Français, c'est bien pour se distinguer des systèmes dits "écossais" que celui-ci se forme.

Afin d'assurer une franc-maçonnerie à dimension nationale, le Grand Orient de France organise l'uniformisation des rites « modernes » hexagonaux dès 1782. En 1785, le modèle est fixé pour les trois premiers degrés en « loge bleue » qui connaissent une forte influence anglaise en distinction toujours des rites écossais.

Mais ce n'est qu'en 1801 que le Grand Orient de France imprime le rite au titre du Régulateur du Maçon qui contient d'ailleurs de nombreux rajouts et rectifications par rapport à la version précédente qui circulait sous forme manuscrite et discrète au sein des loges.

Plusieurs réformes du rite vont être entreprises.

En 1858 s'impose le Rite français dit Murat qui revient aux fondements des Constitutions d'Anderson sans pour autant transformer durablement le rite[réf. nécessaire].

Après la rupture de 1877, le Grand Collège des Rites du Grand Orient de France décide d'une nouvelle réforme. Celle-ci aura lieu en 1879 où sont évincés du Rite français les formules à connotations religieuses dont, par exemple, la référence au Grand Architecte de l'Univers et les devoirs envers Dieu.

La commission dirigée par Louis Aimable en 1886 concluera la forme adogmatique du rite en lui donnant une teinte positiviste. On parlera après cette date du Rite français dit Aimable. Ce dernier connaîtra quelques rectifications de moindre importance en 1907 pour rester tel quel jusqu'en 1938.

1938 voit l'initiative du Grand Maître Arthur Groussier du Grand Orient de France pour une nouvelle réforme du rite. Elle est une tentative d'un retour aux sources après la somme des rajouts et des suppressions qui rendirent le Rite français quelque peu illisible et surtout dénué de son âme[2]. La version définitive du Rite français dit Groussier sera achevée en 1955 sous l'autorité de Paul Chevalier.

Dans les années 1960-70, plusieurs maçons - dont René Guilly[3] - en quête de l'essence originelle du rite opéreront une nouvelle tentative afin de réanimer le caractère initiatique et symbolique de celui-ci. René Guilly sera à l'origine de la création d'un chapitre de Rite Français Traditionnel, chapitre toujours existant aujourd'hui au sein de la Loge Nationale Française. En 1974, naitra, un autre chapitre à Paris sous l'impulsion d'un membre de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra. Ce dernier conduira par ses antennes, à la création du Souverain Collège du Rite Français Traditionnel à vocation pluri-obédientielle. Les recherches d'autres maçons les conduisent au Brésil et c'est le Suprême Conseil du Rite Moderne pour le Brésil qui leur accordera une patente afin d'établir le Grand Chapitre français en 1989. C'est la renaissance du Rite français dit moderne rétabli ; qui prendra le nom de Rite Français Traditionnel et qui avait disparu de France depuis plus d'un siècle et demi. La volonté de pratiquer ces rituels sans aucun 'ajout' ultérieur, sans modification ni influences externes, a fait la spécificité de ce rite. Comme disait Roger Girard, "la spécificité du rite français, c'est justement de ne pas en avoir". On peut ainsi penser que ce rite est sans doute le plus conforme à celui qui était pratiqué en France dans la 2e moitié du XVIIIe siècle.

[modifier] Pratique du rite

[modifier] Au sein des obédiences

Le Rite Français est pratiqué par différentes obédiences maçonniques dont le Grand Orient de France où il est majoritaire à 80 % mais également : à la Grande Loge Nationale Française, à la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra, à la Grande Loge Mixte de France, à la Loge Nationale Française,etc ... En 1973,le GODF a remis la patente du Rite Français à la Grande Loge Féminine de France. L'obédience féminine a donc développé une version du rite français adaptée à ses spécificités

On le trouve sous ses diverses dénominations et réformes au sein de ces obédiences dont le Rite Français de 1801, Amiable, Groussier, Traditionnel...

Hors de l'hexagone, le Rite français est diffusé en Belgique, au Brésil, aux Pays-Bas et en Suisse. Il existe de manière plus minoritaire dans d'autres pays, surtout ceux dans lesquels le Grand Orient de France a implanté des loges.

[modifier] Degrés

Le système du Rite français est un régime en sept grades ou degrés :

En « loge bleue » :

  • 1 Apprenti
  • 2 Compagnon
  • 3 Maître

Quatre ordres  :

  • Premier ordre (4e degré) : Elu secret
  • Deuxième ordre (5e degré) : Grand Elu écossais
  • Troisième ordre (6e degré) : Chevalier d'Orient
  • Quatrième ordre (7e degré) : Souverain Prince Rose-croix, Parfait Maçon libre, Grand commandeur du Temple

Il existe un cinquième Ordre, prévu dès l'origine du Rite. Ce cinquième Ordre est mentionné dans la première version du "Régulateur" en 1801. Il est pratiqué au Grand Orient de France, à la Grande Loge Nationale Française et au Grand Chapitre Général Féminin de France. Son rituel principal (sur les 80 rituels qui sont soumis à l'étude des Maçons de cet Ordre) est très proche de celui du 28e degré du Rite écossais ancien et accepté correspondant au Chevalier du Soleil.

[modifier] Spiritualité

Le Rite français est souvent considéré comme le rite maçonnique le plus « laïque » dans sa version pratiquée au Grand Orient de France. Le Rite Français est en fait le plus fidèle à celui de la Grande Loge de Londres, rite fondateur de la Franc-maçonnerie spéculative. Il perpétue notamment quelques fondamentaux, dont la position des colonnes J et B, la disposition des chandeliers autour du tapis de loge, les batteries en 2 coups brefs et un plus long ), l'entame du pied droit, etc... toutes choses que la loge des "Anciens", changea, par la suite.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Yves Hivert Messeca, Le Rite français in Encyclopédie de la Franc-Maçonnerie, ed. La Pochothèque (LDP).
  2. cf. article internet Le Rite français sur le site de la GLTSO
  3. Hervé Vigier (présenté par), La Renaissance du Rite français traditionnel, Ed. Télètes.
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