Querelle du Filioque

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On appelle « querelle du Filioque » la querelle théologique entre l'Église romaine (future Église catholique romaine) et l'Église orientale (future Église orthodoxe), à propos du dogme de la Trinité, à partir du VIIIe siècle. Cette querelle, ainsi que des différends d'ordre culturels et politiques, conduisit au Grand Schisme d'Orient de 1054, séparant le catholicisme de l'orthodoxie.

Sommaire

[modifier] Définition

La querelle porte précisément sur la "procession" du Saint-Esprit, c'est-à-dire le rapport entre le Saint-Esprit d'une part, le Père (Dieu) et le Fils (Jésus-Christ) d'autre part. Le symbole du Ier concile œcuménique de Constantinople (381) affirme :

« Nous croyons dans l'Esprit Saint, qui est seigneur et qui donne la vie. Il procède du Père. »

À partir du VIIIe siècle, la liturgie latine a augmenté la formule initiale : « Il procède du Père et du Fils », en latin Filioque (ex Patre Filioque procedit). L'introduction du Filioque dans le credo occidental fut proposé sous le règne de Charlemagne, empereur d'Occident et inséré dans le Credo romain au XIeme siecle. Il était déjà employé notamment en Espagne, afin de réfuter l'arianisme. La source de cette introduction proviendrait donc :

Cet écart par rapport à la formule œcuménique se fit unilatéralement, sans l'avis des églises d'orient, qui le considérèrent comme le signe d'une volonté de rupture.

Ultérieurement, on trouva une justification théologique à la nouvelle formulation, la donnant comme héritière d'une tradition alexandrine et latine, professée par exemple par le pape Léon en 447, soit avant la réception par l'Église romaine du symbole de Constantinople au concile œcuménique de Chalcédoine (451). Les orientaux, eux, ont toujours refusé l'adjonction du Filioque au Credo, s'en tenant à sa formulation originale.

La querelle autour de cette nouvelle formulation reflète deux conceptions différentes du dogme de la Trinité :

  • pour les orthodoxes, l'Esprit est issu du Père par le Fils, c'est le Père qui est premier par rapport au Saint-Esprit : Monopatrisme.
  • pour les catholiques, le Filioque exprime la communion consubstantielle entre le Père et le Fils : Filioquisme.

Il existe un lien entre cette querelle et une querelle antérieure sur la grâce : entre l'augustinisme et le semi-pélagianisme.

[modifier] Procédure de non réception

Actuellement, l'Église catholique romaine introduit une procédure de non réception contre ce Filioque. [réf. nécessaire] La procédure intervient à l'occasion des multiples tentatives de rapprochement de l'Église occidentale avec les patriarcats orientaux, intervenus depuis 2000.

La déclaration Dominus Jesus témoigne de ce rapprochement et introduit la procédure de non réception de la façon suivante :

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

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