Philippe Le Bas

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Philippe Le Bas, né le 18 juin 1794 à Paris où il est mort le 19 mai 1860, est un helléniste, archéologue et traducteur français.

Fils de Philippe Le Bas et d’Elisabeth Duplay, la fille de Maurice Duplay, le logeur de Maximilien de Robespierre, rue Saint-Honoré à Paris, Philippe Le Bas n’avait que six semaines lorsque son père se suicida d’un coup de pistolet lors de la chute de Robespierre le 9 thermidor.

Le Bas entame une carrière militaire, tout d’abord dans la marine, puis dans la garde impériale.

Après avoir, dès l’âge de seize ans, servi dans la marine impériale sur le lougre le Vigilant et le vaisseau le Diadème, puis dans la garde impériale, au troisième régiment des gardes d’honneur, après avoir rempli ensuite les fonctions de sous-chef de bureau à la préfecture, de la Seine, Le Bas, qui avait appris le grec avec Boissonade, fut, en 1820, remarqué par Hortense de Beauharnais qui lui proposa de devenir le précepteur de son fils Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III. Celui-ci accepta cette fonction qu’il remplira jusqu’au 1er octobre 1827.

Au cours de ce séjour à Rome à titre de tuteur au sein de la famille de la reine Hortense, Le Bas fit la connaissance d’archéologues italiens et allemands. De retour en France, il prit près de la faculté des lettres de Paris les grades de licencié et de docteur, fut reçu en 1829 agrégé des classes supérieures et devint, l’année suivante professeur au lycée Saint-Louis, puis maître de conférences d’histoire à l’École normale supérieure en 1830, titre qu’il échangea quatre ans plus tard contre celui de maître de conférences de langue et littérature grecques à la même école.

Chargé, le 17 novembre 1842, par Abel Villemain, alors ministre de l’Instruction publique d’une mission scientifique en Grèce et en Asie Mineure, il s’y rendit à la tête d’une expédition scientifique, au cours de laquelle il dirigea des fouilles dans la région.

Les deux années de sa mission, essentiellement épigraphique, qui devait durer un an, mais fut prolongée de onze mois, jusqu’en novembre 1844 furent consacrées à la collecte de dessins de monuments anciens et d’inscriptions encore inédites, en restituant d’après un examen sur les lieux celles qui sont mutilées, en recherchant dans les îles les moins explorées jusqu’alors tout ce qu’il y avait de monuments épigraphiques non seulement inédits, mais même inconnus.

Le Bas revint chargé d’un butin énorme : ayant pu emmener un dessinateur, il ramena 450 dessins et 5 000 inscriptions, inscriptions presque toutes grecques, dont 2 000 au moins copiées et estampées à Athènes, et 3 000 autres recueillies dans les autres parties du monde grec. Il a, de surcroit, raconté les diverses expériences qu’il vécut lors de cette mission dans un ouvrage publié en 1847-8, Voyage archéologique en Grèce et en Asie mineure.

Il remplit les fonctions de bibliothécaire-administrateur de la bibliothèque de la Sorbonne de 1844 à 1860. Il a également traduit du grec ancien et de l’allemand en français.

Opposé au coup d'État du 2 décembre 1851 de Napoléon III, il resta, malgré tout, en bons termes avec son ancien et illustre élève, refusant néanmoins toute faveur de sa part.

De 1838 à 1860, membre des Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. En 1858, président de l’institut de France.

[modifier] Publications principales

  • Explication des Inscriptions grecques et latines recueillies en Grèce, par la commission de Morée, in-8° ; Paris, 1er cahier, 1835 ; 2e cahier, 1837 ;
  • Explication de quelques inscriptions latines trouvées par l’armée d’Afrique à Tlemcen ; Paris, 1836, in-8° (extrait du Journal général de l’Instruction publique ) ;
  • Commentaire sur Tite-Live ; Paris, grand in-8° à 2 col. ; 1840 ;
  • Restitution et explication des inscriptions grecques et latines de la grotte de la Vipère de Cagliari, avec quelques observations sur les inscriptions latines du même monument ; Paris, 1840, in-8° ;
  • Historiens occidentaux des Croisades, t. 1er : Guillaume de Тут ;
    Le texte latin a été revu et annoté par Le Bas, depuis le cahier 105 jusqu’à la fin du volume ; Paris, 1844.
  • Voyage archéologique en Grèce et en Asie Mineure ; Paris, 1847 et ann. suiv. ;
  • Mémoire sur une Inscription métrique trouvée, à Athènes vers la fin du siècle dernier, près le temple d’Érechthée, dans les Mémoires de. l’Acad. des Inscript. et Belles-Lettres, t. XXI1I, 2e partie  ;
  • « Explication d’une Inscription grecque de l’île d’Égine, et Sur deux bas-Reliefs provenant, l’un de Gortyne dans l’ile de Crète, et l’autre d’Athènes », Nouvelles Annales de l’Institut de Correspondance Archéologique de Rome, t. II et t. XVIII ;
  • Fragments inédits de deux romans grecs, Bibliothèque de l’École des Chartes (1841)  ;
  • Articles archéologiques et historiques dans la Revue de l’Instruction publique, Dictionnaire de la Conversation ;
  • Aventures de Hysminé et Hysménias, par Eumathe le Macrombulite, trad. du grec avec remarques ; Collection des Romans grecs : 1828, in-8° ;
  • Aventures de Drusitla et Chariclès, par Nicétas Eugenianus, trad, du grec, avec des remarques et variantes ; 1841, in-8°  ;
  • Édition collationnée sur dix-sept manuscrits se trouvant à Munich, à Milan et à Paris, Bibliothèque des Auteurs grecs, Amb.-Firmin Didot, 1856  ;
  • « Suède et Norvège » ; l’Univers pittoresque, 1838, 1 vol. in-8° ;
  • « Allemagne » ; l’Univers pittoresque ; 1838, 2 vol. in-8° ;
  • « États de la Confédération Germanique » ; 1842, in-8° ;
  • « L’Asie Mineure » ; l’Univers pittoresque ; l vol. in-8°.

Le Bas est l’un des auteurs du Dictionnaire encyclopédique de l’Histoire de France ; l’Univers pittoresque ; 12 vol. in-8°. Il a publié pour l’usage des classes plusieurs ouvrages historiques, qui ont eu un grand succès : Précis de l’Histoire Ancienne ; 2 vol. in-12 ;

  • Précis d’Histoire Romaine ; 2 vol. in-12 ;
  • Histoire du Moyen Age, 2 vol . in-1 2 ;
  • Plusieurs éditions (texte grec et trad, franc.) d’historiens, orateurs et poètes tragiques grecs. Il a également composé, en collaboration avec Ad. Régnier, plusieurs ouvrages pour l’enseignement de la langue allemande, qui devinrent des classiques.

[modifier] Liens internes

[modifier] Références

  • Les Grandes Heures de l’Histoire de France. Napoléon III de Georges Bordonove, Paris, Pygmalion, 1998.
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