Philippe Froguel

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Philippe Froguel, né en 1958, est un médecin et chercheur français en endocrinologie, biologie moléculaire et génétique, professeur à l'Imperial College de Londres et directeur de recherche au CNRS au sein de l'Institut Pasteur de Lille en France, dans le domaine de la médecine et de la génomique.

Sommaire

[modifier] Biographie

Philippe Froguel a fait ses études de médecine au CHU de l'Hôpital Saint-Antoine à Paris et a passé sa thèse de médecine en 1984. Il a également obtenu une thèse de sciences en 1991 de l'Université Paris 7. Il a passé le concours de l'Internat de Paris en 1983 et est devenu chef de clinique en endocrinologie à l'Hôpital Saint-Louis à Paris en 1989. Il est devenu maître de conférences en génétique, praticien hospitalier en endocrinologie en 1993 à l'Hôpital Saint-Louis puis CHU de Lille. Il est professeur à l'Université de Londres depuis 2000, tout d'abord à Queen Mary College, puis depuis 2003 à l'Imperial College, la plus grande faculté de médecine du Royaume-Uni.

Philippe Froguel a jusqu'à présent consacré sa carrière à l'élucidation des bases génétiques du diabète et de l'obésité. Il a été ainsi chargé en 1990 de créer au Centre d'étude du polymorphisme humain (CEPH), présidé par Jean Dausset, et dirigé à l'époque par Daniel Cohen, un laboratoire d'étude génétique des diabètes. Après la découverte en 1992-1995 des premiers gènes impliqués dans le diabète de type 2, il profite des mouvements de décentralisation de la recherche française pour diriger le département de génétique humaine du nouvel Institut de Biologie de Lille du CNRS situé au sein de l'Institut Pasteur de Lille. Il y crée en 1995 une nouvelle unité de recherche centrée sur la « Génétique des maladies multifactorielles », actuellement Unité mixte de recherche CNRS/Lille 2/Institut Pasteur 8090, qu'il dirige depuis cette date. En 2000, devant le refus du gouvernement français de créer la chaire de Biochimie de la nutrition qui avait été demandée par l'Université Paris 6 pour lui, Philippe Froguel accepte une offre londonienne de créer un Centre Génomique, puis un département de médecine génomique dans la capitale britannique, en tant que professeur de l'Université de Londres. Il a été nommé en 2003 directeur du Centre de génomique et de protéomique de l'Hôpital Hammersmith (Imperial College). Philippe Froguel habite à Londres avec sa famille depuis 2000 et, à la demande conjointe de la direction du CNRS, de l'Institut Pasteur de Lille et de l'Université de Londres anime un Laboratoire Européen Franco-Britannique, situé à la fois à Lille et à Londres. Il passe en moyenne deux jours par semaine à Lille où il est depuis 2002 directeur de recherche au CNRS.

[modifier] Apports scientifiques

Ses travaux portent tout particulièrement sur les prédispositions génétiques au diabète et à l'obésité. Il a été l'un des auteurs les plus cités sur le diabète (étude de l'ISI sur la période 1991-2001[1]).

Philippe Froguel a publié à ce jour environ 200 articles scientifiques, et, est le chercheur le plus cité au monde pour ses travaux sur le diabète [2]. Il a publié des articles dans les plus grandes revues scientifiques (Nature, PNAS, NEJM, The Lancet…) et a reçu plusieurs prix scientifiques dont le prestigieux Prix Minkowski de Diabetologie remis en 1997 au congrès mondial de diabétologie d'Helsinki.

Philippe Froguel avait pris la defense des anciens ministres incriminés dans l'affaire du sang contaminé[3].

Dans un article publié dans Le Monde le 19 avril 2007[4] il expose ses vues sur les effets de la génétique sur la santé humaine. Repondant à Nicolas Sarkozy, critiqué pour ses propos sur le déterminisme de la pédophilie et du suicide, il compare du point de vue de la génétique l'obésité et le diabète à la pédophilie et au suicide. Il écrit : « Je suis plutôt reconnaissant du fait qu'un candidat à la présidence ait osé s'intéresser à ces problèmes complexes de l'inné et de l'acquis et à leurs conséquences sur la santé d'une manière finalement si humaine. Les personnes que je connais qui souffrent, car elles sont impuissantes à aider leurs proches, terriblement déprimés depuis leur enfance, ont forcément un jugement moins tranchant sur ces questions que les donneurs de leçons du bien-penser. La réalité est complexe. Arrêtons de juger sommairement et de diaboliser ceux qui osent s'interroger un peu de travers sur les mystères de la vie et de la maladie au risque de transformer les Français en moutons de Panurge lobotomisés. Et, surtout, n'utilisons pas la science et la maladie à des fins politicardes : les accusations de nazisme des pourfendeurs du "tout-génétique" sont ridicules et ne sont pas dignes des débats de l'heure. »

[modifier] Notes et références

  1. Diabetes
  2. source : ISI Thomson http://www.esi-topics.com/diabetes/authors/b1a.html
  3. [www.monde-diplomatique.fr/1999/02/SMADJA/11634]
  4. Génétique, sexe et psychiatrie : arrêtons les procès en diabolisation par Philippe Froguel dans Le Monde du 19 avril 2007.

[modifier] Liens externes