Petrus Borel

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Petrus Borel
Petrus Borel
Petrus Borel. Gravure d'après Charles-François Lebœuf
Pseudonyme Le lycanthrope
Naissance À Lyon, le 30 juin 1809
Décès À Mostaganem , le 14 juillet 1859
Activité Écrivain, poète et traducteur.
Nationalité France France
Mouvement Romantisme frénétique
A influencé Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Jules Barbey d'Aurevilly
Œuvres principales Champavert. Contes immoraux., Rhapsodies, Madame Putiphar

Joseph-Pierre Borel d’Hauterive, dit Petrus Borel ou encore « le lycanthrope », né à Lyon le 30 juin 1809 et mort à Mostaganem (Algérie) le 14 juillet 1859, est un poète, traducteur et écrivain français.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Débuts

Douzième des quatorze enfants d'un homme qui avait dû se cacher en Suisse après avoir combattu dans les armées de la Convention. Petrus Borel est le fils d'un immigré ruiné et doit, dès sa sortie du collège, s'initier à l'art architectural dans un souci d'obéissance à sa famille. Il fréquente ainsi Antoine-Martin Garnaud puis Bourlat. Établi à son propre compte dès 1829, il éprouve paradoxalement de grandes difficultés à s'intéresser à l'architecture de son temps, cultivant une passion puissante pour le Moyen Âge. Son style nouveau lui ayant valu quelques procès, il délaisse l'architecture pour s'adonner au dessin, donnant libre cours à son amour pour les formes et les couleurs, auprès d'Eugène Devéria. Mais il se rend vite compte qu'il n'est pas fait pour le dessin, et sa foi dans son mérite, son désir de s'imposer auprès des grands hommes de son temps, le poussent vers le journalisme en 1830. Il se révèle, lors de la révolution de cette année, farouche républicain, « faute, comme il le précisera lui-même plus tard, non sans humour, de pouvoir être caraïbe ».

[modifier] Le Lycanthrope

Tout en souffrant affreusement de la pauvreté, au point de se voir dans l'impossibilité de manger à sa faim (cf. son poème Misère), il s'affuble du surnom excentrique qui caractérise si bien son caractère tourmenté, et versifie à cœur-joie. Ayant quelque talent pour la poésie, il est vite accepté dans le Petit Cénacle dont il devient l'âme. Le 25 février 1830, il assiste, à la demande de Victor Hugo, à la première d'Hernani, qu'il défend vigoureusement lors de la bataille éponyme.

En 1832, il publie son premier recueil de vers, intitulé Rhapsodies, et dès l'année suivante paraît une compilation de nouvelles très particulières, Champavert, Contes immoraux. En 1836 sort sa traduction du Robinson Crusoë de Daniel Defoe, si admirable qu'elle est encore éditée aujourd'hui. En 1839, ce sera Madame Putiphar, son grand roman.

[modifier] L'Algérien

Bien que travaillant fort laborieusement, il ne parvient pas à subvenir à ses besoins, et accepte en 1846, lassitude oblige, un poste d'inspecteur de la colonisation en Algérie, sollicité pour lui par Théophile Gautier. Sous un prétexte qui ne peut manquer d'apparaître obscur, il est destitué en 1848, et se voit rétabli à son poste le 20 octobre 1851. Nommé maire de Blad-Touaria, près d'Aboukir, il se révèle excellent administrateur mais, victime des idées romantiques qui ne l'ont jamais quitté, il emploie aussi bien les deniers publics que les siens pour sauver ses administrés de la faim et des fièvres. Sa popularité auprès des autorités françaises ne cessant de décliner, il se voit perdu lorsque le 27 août 1855 il est révoqué définitivement après avoir accusé un supérieur hiérarchique de malversations. Tombant dans une indigence plus profonde encore, Borel se voit obligé de se livrer au travail de la terre, et finit par décéder suite à une insolation.

Il connaît une gloire posthume grâce aux surréalistes et à André Breton qui sortirent de l'oubli des œuvres qui leur semblaient révolutionnaires.

Il est considéré aujourd'hui comme le représentant par excellence du frénétisme.

[modifier] Jugements d'auteurs

  • Théophile Gautier : « Une individualité pivotale autour de laquelle les autres s'implantent et gravitent. »
  • Charles Baudelaire : « Sans Pétrus Borel, il y aurait une lacune dans le Romantisme. »
  • Charles Baudelaire : « J'avoue sincèrement, quand même j'y sentirais un ridicule, que j'ai toujours eu quelque sympathie pour ce malheureux écrivain dont le génie manqué, plein d'ambition et de maladresse, n'a su produire que des ébauches minutieuses, des éclairs orageux, des figures dont quelque chose de trop bizarre...altère la naïve grandeur. »
  • Tristan Tzara : « La Lycanthropie de Pétrus Borel n'est pas une attitude d'esthète, elle a des racines profondes dans le comportement social du poète [...] qui prend conscience de son infériorité dans le rang social et de sa supériorité dans l'ordre moral. »
  • André Breton : « Le style de l'écrivain, auquel s'applique comme à aucun autre l'épithète « frénétique » et son orthographe attentivement baroque, semblent bien tendre à provoquer chez le lecteur une résistance relative à l'égard de l'émotion même qu'on veut lui faire éprouver, résistance basée sur l'extrême singularisation de la forme et faute de laquelle le message par trop alarmant de l'auteur cesserait d'être perçu. »

[modifier] Œuvres

s:Accueil

Voir sur Wikisource : Petrus Borel.

  • Rhapsodies, 1832 (poésies)
  • Champavert, contes immoraux, 1833
  • Daniel Defoe : Robinson Crusoë (traduction), 1833
  • L'Obélisque de Louqsor, pamphlet
  • Madame Putiphar, 1839

[modifier] Bibliographie

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes


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