Paul Scheerbart

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Paul Karl Wilhelm Scheerbart (né le 8 janvier 1863 à Danzig en Prusse, décédé le 15 octobre 1915 à Berlin), également connu sous le pseudonyme de Kuno Küfer, est un dessinateur, un illustrateur, un humoriste et un écrivain allemand qui publia de la littérature fantastique et de la science-fiction.

Sommaire

[modifier] Notice biographique

Paul Scheerbart naît le 8 janvier 1863 à Danzig, dernier rejeton d'une famille de onze enfants. Sa mère décède en février 1867 et son père se remarier deux ans plus tard en 1869. Son père, un charpentier, décède en 1873. En 1880, Paul Scheerbart commence des études de théologie et prend des cours de grec classique, avec le projet de devenir missionnaire.[1] Mais Paul Scheerbart connaît quelques échecs et doit changer souvent d'écoles. Pendant ce temps, il se forme en philosophie et en histoire de l'art. À partir de 1885, il gagne sa vie en écrivant des articles sur l'art dans le Berlin Börsen Courier et déménage pour Berlin en 1887. Paul Scheerbart déménage à plusieurs reprises, Munich, Vienne, Königsberg et Danzig. En 1887, sa situation financière s'améliore, car il hérite d'une somme de 1.100 DM. Entre avril 1887 et août1888, il écrit son roman Das Paradies. Die Heimat der Kunst (Le Paradis. La Patrie de l'art) et sa belle-mère lui prête la somme de 1.000 DM pour l'impression de l'ouvrage qui paraît en 1889. En 1890, Paul Scheerbart travaille comme critique d'art pour le Berliner Tageblatt, puis pour le Danziger Courier. L'écrivain revient à Berlin en octobre 1890. En 1892, Paul Scheerbart fonde avec quelques amis le Verlag deutscher Phantasten (Les éditions des fantaisistes allemands) qui publie deux de ses œuvres, puis s'effondre sous le poids des dettes. Les critiques spécialisées de l'époque considère ses œuvres avec un certain mépris et Paul Scheerbart ne trouve que peu de soutien.[2] Il commence alors à s'adonner à la boisson. Ne pouvant plus supporter les charges de son logement à Berlin, Paul Scheerbart et sa femme Anna Sommer déménagent sur l'île de Rügen. L'écrivain décide ensuite d'écrire des romans plus populaires et publie non sans difficultés son roman Die große Revolution. Ein Mondroman (La Grande Révolution. Un roman lunaire.) aux éditions Insel-Verlag. Si l'ouvrage ne connaît pas un grand succès, il contribue cependant à la reconnaissance de son auteur dans certains milieux littéraires. Après une lecture de son recueil de poésie intitulé Kater-Poesie (Poésie féline), le critique Maximilian Harden, de l'hebdomadaire Die Zukunft, compara Paul Scheerbart à Lawrence Sterne ou Jean Paul Richter. En 1903, Paul Scheerbart et l'écrivain allemand Erich Mühsam décident de créer un nouvel journal intitulé Das Vaterland (La Patrie) qui traiterait de tous les aspects des sociétés de toutes les étoiles du cosmos.[3] Scheerbart et Mühsam trouvent bientôt un éditeur qui s'intéresse à leur projet de magazine antimilitariste. Malheureusement, Eißelt, l'éditeur, se rétracte quelques jours plus tard, après avoir racheté deux journaux destinés aux cercles militaires. Eißelt publie en contrepartie un ouvrage de chacun des deux écrivains. Paul Scheerbart se lia d'amitié avec l'éditeur allemand Ernst Rowohlt qui appréciait beaucoup sa poésie. Mais son œuvre restait trop révolutionnaire ou trop incompréhensible pour le public et après sa mort, le 15 octobre 1915, elle sombra dans l'oubli.

Paul Scheerbart se considérait non seulement comme un écrivain, mais également comme un grand créateur et un visionnaire.[4] L'écrivain publia ainsi une étude visionnaire sur le développement de la guerre aérienne et sur la dissolution de l'armée de terre et de la marine ainsi qu'un traité sur l'architecture en verre qui eut des répercussions jusque dans les réalisations architecturales d'Albert Speer deux décennies plus tard. À partir de 1907, Paul Scheerbart consacre toute son énergie et tout son argent à l'invention d'un perpetuum mobile grâce auquel il espérait faire fortune. L'écrivain documente et illustre son travail sous la forme d'un journal technique qui est publié en 1910 par Ernst Rowohlt qui croyait sincèrement à son génie.[5] Pendant cette période, c'est sa femme Anna Sommer qui s'occupe du foyer. L'autorité dont fait preuve Anna conduit Paul Scheerbart à la surnomme « Bär » (Ourse).

[modifier] Œuvres

[modifier] Titres parus en français

  • « Perpetuum mobile », traduit de l'allemand par Odette Blavier, in Bizarre, Revue trimestrielle des éditions Jean-Jacques Pauvert, Nouvelle Série, n°IX, juillet 1951 ;
  • L'Architecture de verre, traduit de la l'allemand par Pierre Galissaire, précédé de « La sobriété "barbare" de Paul Scheerbart » de Daniel Payot, Circé, 1995, 147 pages, ISBN 978-2908024876 ;
  • « L'Architecture de verre », dans Intouchable : l'idéal transparence – l'architecture de verre, Éditions Xavier Barral, 2006, 146 pages, ISBN 978-2915173130 ;
  • L'Évolution du militarisme aérien et la dissolution des infanteries, forteresses et flottes maritimes européennes, introduit, annoté et traduit de l'allemand par Philippe Guilbert, Lulu.com, 2007, 76 pages, ISBN 978-1-84799-941-2.

[modifier] Titres originaux

  • 1889 : Das Paradies. Die Heimat der Kunst (Le paradis, patrie des arts)
  • 1893 : Ja... was... möchten wir nicht Alles!, ein Wunderfabelbuch
  • 1897 : Ich liebe Dich!, ein Eisenbahn-Roman mit 66 Intermezzos (Je t'aime ! Un roman de chemin de fer avec 66 intermezzos)
  • 1897 : Bagdads berühmte Köchin, arabischer Kulturroman (La célèbre cuisinière de Bagdad. Un roman culturel arabe)
  • 1897 : Der Tod der Barmekiden, arabischer Haremsroman (La mort des Barméquides. Un roman de harem arabe)
  • 1898 : Na prost!, fantastischer Königsroman (À votre santé. Un roman fantastique et royal)
  • 1900 : Die wilde Jagd, ein Entwicklungsroman in acht anderen Geschichten (La chasse sauvage. Un roman évolutif en huit histoires différentes)
  • 1901 : Rakkóx der Billionär, ein Protzenroman (Rakkox le milliardaire. Un roman plastronneur)
  • 1901 : Die Seeschlange Ein See-Roman (Le serpent de mer. Un roman marin)
  • 1902 : Die große Revolution, ein Mondroman (La grande révolution. Un roman lunaire)
  • 1902 : Immer mutig!, fantastischer Nilpferdroman (Courage ! Un roman fantastique d'hippopotames)
  • 1902 : Liwûna und Kaidôh, Ein Seelenroman (Liwûna et Kaidôh. Une roman psychique)
  • 1902 : Weltglanz, ein Sonnen-Märchen (Brillance du monde. Un conte solaire)
  • 1903 : Kometentanz, astrale Pantomime in zwei Aufzügen (Danse des comètes. Un pantomime astral en deux actes)
  • 1903 : Der Aufgang zur Sonne, Hausmärchen (L'ascension vers le soleil. Un conte domestique)
  • 1904 : Der Kaiser von Utopia, ein Volksroman (L'empereur d'Utopia. Un roman populaire)
  • 1904 : Machtspäße, arabische Novellen (Farces de pouvoir. Nouvelles arabes)
  • 1904 : Revolutionäre Theater-Bibliothek, Sammlung von Theaterstücken (La bibliothèque théâtrale révolutionnaire. Recueil de pièces de théâtre)
  • 1906 : Münchhausen und Clarissa, Berliner Roman (Münchhausen et Clarissa. Un roman berlinois)
  • 1909 : Die Entwicklung des Luftmilitarismus und die Auflösung der europäischen Land-Heere, Festungen und Seeflotten (L'Évolution du militarisme aérien et la dissolution des infateries, forteresses et flottes maritimes européennes)
  • 1909 : Kater-Poesie, Gedichte (Poésie à la gueule de bois. Poèmes)
  • 1910 : Das Perpetuum mobile, Die Geschichte einer Erfindung (Le mouvement perpétuel. L'histoire d'une invention)
  • 1912 : Das große Licht, Ein Münchhausen-Brevier (La grande lumière. Un bréviaire de Münchhausen)
  • 1912 : Flora Mohr, eine Glasblumen-Novelle (Flora Muhr. Une nouvelle de fleurs de verre)
  • 1913 : Lesabéndio, ein Asteroiden-Roman (Lesabéndio. Un roman d'astéroïdes)
  • 1914 : Das graue Tuch und zehn Prozent Weiß, ein Damenroman (Le foulard gris et les dix pour cent de blanc. Un roman pour dames)
  • 1914 : Glasarchitektur (Architecture de verre)
  • 1912 : Von Zimmer zu Zimmer, Briefe an seine Frau (De pièce en pièce. Lettres à sa femme)

[modifier] Bibliographie

  • (de) Mechthild Rausch, Von Danzig ins Weltall. Paul Scheerbarts Anfangsjahre (1863 - 1895), Ed. Text und Kritik, 1997. ISBN 3-88377-549-5
  • (de) Uli Kohnle, Paul Scheerbart. Eine Bibliographie, Edition Phantasia, 1994. ISBN 3-924959-92-7
  • (de) Paul Kaltefleiter, Berni Lörwald et Michael M. Schardt (éd.): Über Paul Scheerbart. 100 Jahre Scheerbart-Rezeption, 3 volumes, Igel-Verlag 1998. ISBN 3-927104-23-X (Volume 1); ISBN 3-927104-88-4 (Volume 2); ISBN 3-89621-055-6 (Volume 3).

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Voir la lettre que Paul Scheerbart envoya à Franz Brûmmer, le 3 décembre 1895, sur scheerbart.de.
  2. Voir la notice biographique de Semjon Feuerstack sur le site scheerbart.de.
  3. Voir les souvenirs d'Erich Mühsam sur le site scheerbart.de.
  4. Voir les souvenirs de Walter Kiaulen à propos d'Ernst Rowohlt sur le site scheerbart.de.
  5. Voir les souvenirs de Walter Kiaulen à propos d'Ernst Rowohlt sur le site scheerbart.de.
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