Péplum

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Cléopâtre (1963) : L'arrivée de Cléopâtre à Rome
Cléopâtre (1963) : L'arrivée de Cléopâtre à Rome

Le péplum (mot latin emprunté au mot grec ancien peplon signifiant « tunique »), sans doute en référence au film La Tunique (1953), est l'un des genres du cinéma.

Depuis le milieu des années 1950, grâce aux péplums italiens et américains, ce mot désigne les films de reconstitution historique de l'Antiquité et en particulier de la Rome Antique, de la Grèce antique et mythologique et de l'Égypte antique. Il existe aussi des péplums bibliques basés sur l'Ancien ou le Nouveau Testament.

Le mot péplum a sans doute été attribué pour la première fois par des habitués du Ciné-Club Nickelodéon dans les années 1950 pour désigner le genre cinématographique du même nom.

Selon Claude Aziza, maître de conférences honoraire de langue et littérature latines à l'université La Sorbonne Nouvelle-Paris III, les recherches des occurrences du mot dans la presse et la littérature indiquent une apparition en 1963 dans un milieu cinéphile lié au metteur en scène Bertrand Tavernier (émission Concordance des temps - France Culture, 4 août 2007).

À noter que dans le numéro 68 de la revue CinémAction (3{{}}e trimestre 1993) consacré au Panorama des genres au cinéma, Claude Aziza proposait une ébauche de définition du péplum :

« On surnommera péplum tout film dont le sujet se passe dans une Antiquité qu'on fera commencer à la période biblique et terminer à l'aube du Haut Moyen Âge ».


Sommaire

[modifier] Le péplum italien

[modifier] Avant guerre

C'est au cinéma italien que l'on doit l'invention du péplum. Dans les années 1910, les péplums muets italiens recréent une antiquité mythique et mythologique. Deux réalisateurs se distinguent : Enrico Guazzoni, auteur de Quo Vadis (1913) et Giovanni Pastrone, auteur de Cabiria (1914). Dans ce film on découvre le personnage de Maciste, interprété par Bartolomeo Pagano. Ce personnage fera l'objet de nombreux films dont la plupart sont situés à une époque contemporaine (Maciste chasseur alpin (1916) ou encore Maciste contre le Scheik (1926)). Ce premier âge d'or du péplum italien prend fin au milieu des années 1920 avec l'arrivée de Benito Mussolini au pouvoir. Malgré la construction de Cinecittà et la propagande fasciste construite en partie sur la grandeur de la Rome antique, la période n'est guère favorable aux péplums, hormis le spectaculaire Scipion l'Africain de Carmine Gallone à la gloire de la reconquête africaine. En France, Julien Duvivier se distingue dans le genre en réalisant le biblique Golgotha avec Jean Gabin en Ponce Pilate (1935).

[modifier] Années 50-60 : l'âge d'or du péplum italien

C'est Riccardo Freda qui fait renaître le péplum en 1952 avec Spartacus. En 1954, Kirk Douglas est l'Ulysse de Mario Camerini. En 1955, Carlo Ludovico Bragagilia réalise Sémiramis esclave et reine. La fin des années 1950 est marquée par le succès des Douze travaux d'Hercule (1957) de Pietro Francisci et La Bataille de Marathon (1959) de Jacques Tourneur et Mario Bava. À cette époque, les Américains viennent profiter des studios de Cinecittà et de la qualité des techniciens italiens comme Mario Bava pour venir tourner en Italie de grandes fresques antiques telles que Ben Hur ou Cléopâtre (1963) de Joseph Mankiewicz. Anthony Quinn prêtre ses traits au Barabbas de Richard Fleischer en 1962. La mode est désormais aux péplums et le cinéma italien va en bénéficier.

Maciste est ressuscité et avec lui tous les gros bras de la mythologie antique : de nombreux culturistes américains incarnent, torse nu, des héros légendaires comme Hercule. Le genre connaît une production très importante de 1960 à 1964. Les films parfois avec un budget très limité sont construits autour d'intrigues très simples dominées par la figure du héros, incarnation du bien et doté d'une force physique surhumaine. Riccardo Freda et Vittorio Cottafavi y excellent. Hercule à la conquête de l'Atlantide en 1961 de Vittorio Cottafavi, Romulus et Rémus en 1962 de Sergio Corbucci, Maciste en enfer en 1962 de Riccardo Freda, sont bien représentatifs du genre. En 1963, les variations fantastiques de Jason et les Argonautes de Don Chaffey, grâce aux trucages de Ray Harryhausen vont initier la Fantasy au cinéma, ancêtre des futurs Conan le Barbare et autres Kalidor des années 1980. Des déclinaisons humoristiques se singularisent avec deux coproductions européennes : en 1956, Les Week-ends de Néron de Steno et, en 1961, L'Enlèvement des Sabines de Richard PottierFrancis Blanche s'essaye pour la seule fois dans ce domaine dans un rôle de Romain myope.

Mais avec la sortie de Pour une poignée de dollars en 1964, le western italien remplace le péplum et le genre pourtant prolifique disparaît brusquement des écrans italiens.

Peut-être inspirée par la fresque antique amorale du Satyricon de Fellini de 1969, la vague à succès de films érotiques des années 1970 permet une résurrection du genre : les orgies romaines sont le cœur de ces films et Caligula y est souvent mis en scène. Messaline, Impératrice et putain de Sergio Corbucci sort en 1977 et en 1979, le festival de Cannes découvre Caligula de Tinto Brass. De nombreux péplums érotiques sont produits jusque dans les années 1980.

[modifier] Quelques péplums célèbres de référence

[modifier] Liens externes


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