Ordre moral

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L'Ordre moral est le nom donné au gouvernement d'Albert de Broglie formé par le Maréchal Patrice de Mac-Mahon à partir du 27 mai 1873. L'objectif de ce gouvernement était de préparer la société à la troisième restauration^[1]. L'expression est employée dans le discours de Mac-Mahon le 28 avril 1873 : « Avec l'aide de Dieu, le dévouement de notre armée, qui sera toujours l'esclave de la loi, avec l'appui de tous les honnêtes gens, nous continuerons l'oeuvre de la libération de notre territoire, et le rétablissement de l'ordre moral de notre pays. Nous maintiendrons la paix intérieure et les principes sur lesquels repose notre société ».

Concrètement il s'agit d'une politique visant à imposer un mode de vie jugé plus conforme à la morale, ou plus précisément aux valeurs du christianisme, quitte à diminuer la liberté de l'individu.

Les historiens emploient également l'expression pour désigner la politique du Maréchal Pétain durant le régime de Vichy. ^[2] Lui-même se défendait pourtant d'une telle intention dans son discours du 11 octobre 1940. « L'ordre nouveau ne peut, en aucune manière, impliquer un retour, même déguisé, aux erreurs qui nous ont coûté si cher, on ne saurait davantage y découvrir les traits d'une sorte “d'ordre moral” ou d'une revanche des événements de 1936. » Malgré cela, la volonté de contrôle des mœurs du régime de Vichy lui vaut l'emploi de l'expression jusque dans le titre d'essais^[3].

En France, durant toute l'époque de la cinquième République, le terme est employé comme terme péjoratif pour désigner une politique qu'on juge trop intrusive dans le domaine des mœurs. Ainsi les défenseurs du mouvement de Mai 68 considèrent qu'il s'agissait d'une révolte contre une tentative d'imposition d'un nouvel ordre moral^[4]. L'élection présidentielle de 2007 en France voit l'expression être utilisée aussi bien comme critique à l'encontre de Nicolas Sarkozy^[5], qui s'en défend^[6], que de Ségolène Royal^[7].

En pratique, on peut qualifier, péjorativement ou non (en fait, le caractère péjoratif de l'expression dépend surtout de celui qui l'emploie), de défense de l'ordre moral, les tentatives de restriction de la pornographie, ou même les politiques cherchant à combattre l'homosexualité.