Nikolaï Nikolaïevitch Ioudénitch

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Nikolaï Nikolaïevitch Ioudénitch
Naissance : 30 juillet 1862
Moscou
Décès : 5 octobre 1933 61 ans)
Saint-Laurent-du-Var
Origine : Russe
Allégeance : Russie impériale
Russe blanc
Arme : Armée impériale russe
Armées blanches
Grade : Général
Conflits : Guerre russo-japonaise
Première Guerre mondiale
Guerre civile russe

Nikolaï Nikolaïevitch Ioudénitch (Николай Николаевич Юденич) : 30 juillet 1862, Moscou (Russie) - 5 octobre 1933, Saint-Laurent-du-Var (France) est considéré comme l'un des généraux russes ayant obtenu le plus de succès pendant la Première Guerre mondiale. Plus tard, lors de la guerre civile ayant suivi la Révolution russe, il a été à la tête des armées blanches sur le front de la Baltique.

Sommaire

[modifier] Début de carrière

Né à Moscou, Ioudénitch a fait ses classes au Collège militaire d'Alexandrovski où il a gradué en 1881. Lors de la guerre russo-japonaise en 1904, il commande un régiment sur le front. Il est nommé chef d'état-major dans le district militaire de Kazan en 1912, puis dans celui du Caucase en 1913. Au début de la guerre, en 1914, il est nommé chef d'état-major de l'armée du Caucase sous les ordres du général Vorontsov mais celui-ci, battu dès les premiers combats, est destitué. Ioudénitch est alors promu commandant de l'armée du Caucase et responsable du front.

[modifier] Ioudénitch et la Première Guerre mondiale

Profitant des revers de Vorontsov, Enver Pacha tente une offensive vers Kars en passant par les montagnes mais Ioudénitch parvient à le vaincre lors de la bataille de Sarikamis. Il essaie ensuite d'exploiter la défaite turque en envahissant l'Arménie, près du lac Van. Ses armées investissent Van le 20 mai 1915. Deux mois plus tard, une riposte turque le force cependant à évacuer la ville. Les Russes sont refoulés d'environ 100 kilomètres sur la frontière.

Ioudénitch rassemble alors toutes ses réserves (20 bataillons) en un groupement qu'il lance sur le flanc gauche de l'armée turque Prise entre deux feux, celle-ci retraite vers la frontière. À la fin d'août, les Russes ré-occupent Van. Les armées tsaristes ont alors pû compter sur la sympathie de la population civile du pays, ce qui est à l'origine du génocide arménien de l'automne 1915.

En septembre, Ioudénitch perd son poste de commandant en chef au profit du grand-duc Nicolas, qui se retrouve en charge du front du Caucase après que Nicolas II l'ait remplacé comme commandant suprême des armées.Il donne cependant carte blanche à Ioudénitch, qui organise une nouvelle offensive pour 1916. Il commence par renforcir ses positions sur Van, puis lance son armée vers Erzeroum et Trabzon.

À l'hiver 1916, il remporte la bataille d'Erzeroum et s'empare de la ville de Trabzon, en avril. À l'été, ses armées obtiennent de nouveaux succès en écrasant les Turcs à Erzincan et ce, malgré la présence au front du général Mustapha Kemal.

La Révolution russe sonne le glas de ses victoires. Le gouvernement provisoire, n'ayant pas confiance en lui, le destitue, ce qui met fin aux victoires russes en Arménie.

[modifier] Ioudénitch et la guerre civile

En 1918, peu après la prise du pouvoir par les Bolchéviks, Ioudénitch émigre en France puis en Estonie. En juillet 1919. il joint les rangs de la guerre civile en y devenant commandant en chef de l'Armée blanche sur le front de la Baltique. Il devient également membre du gouvernement contre-révolutionnaire du nord-ouest.

Avec l'aide des Britanniques, il passe les trois mois suivants à organiser et à entraîner son armée. Il a bientôt 20,000 hommes sous ses ordres basés à Narva et à Pskov. Certains d'entre eux sont des transfuges de l'Armée rouge et ne sont donc pas tout à fait sûrs. L'Estonie et la Finlande lui promettent leur aide s'il leur garantit l'indépendance après la guerre. Il ne le fait pas, ce qui a été une erreur car ce renfort lui aurait probablement assuré la victoire.

Coordonnant son attaque avec celle de Dénikine en Ukraine et celle de Koltchak en Sibérie, Ioudénitch se met en route le 10 octobre 1919. Il remporte d'abord des victoires, occupant tour à tour Iambourg, Gatchina, Krasnoïe Selo. Le 20, il est à Tsarskoïe Selo, à 30 kilomètres de Petrograd. Il commence alors à perdre le contrôle de son armée car chacun de ses généraux veut être le premier à entrer dans l'ancienne capitale tsariste.

Le 20 octobre, Trotski, chef de l'Armée rouge, donne le signal d'une contre-attaque victorieuse. Le 1er novembre, Ioudénitch ordonne la retraite. Ses troupes trouvent refuge en Estonie où elles sont ensuite évacuées par les Britanniques.

Ioudénitch s'installe en France où il joue un rôle minime chez les émigrés de l'Armée blanche. Il décède le 5 octobre 1933 à Saint-Laurent-du-Var.

[modifier] Sources

  • Venner, Dominique, Les Blancs et les Rouges, Pygmalion, 1997.