Michel Chasles

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Michel Chasles
Naissance : 15 novembre 1793
Épernon (Eure-et-Loir)
Décès : 18 décembre 1880
Paris (France France)
Nationalité : France France
Champs : mathématiques
Institution : École polytechnique
Diplômé : professeur
Célèbre pour : La relation de Chasles
Distinctions : Son nom est inscrit sur la Tour Eiffel

Michel Chasles, né à Épernon (Eure-et-Loir) le 15 novembre 1793 et mort à Paris le 18 décembre 1880, inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 17), est un mathématicien français.Son père était un habile marchand de bois, et devint même président de la chambre de commerce. Chasles fut baptisé Floréal par ses parents, avant qu'il ne change de prénom vers ses 16 ans.

Sommaire

[modifier] Biographie

Après de brillantes études secondaires, Chasles entre à l'École polytechnique en 1812. Il y devient professeur en 1841. En 1846, une chaire de géométrie supérieure est créée pour lui à la Sorbonne. Il est élu en 1851 membre de l'Académie des sciences, dont il était correspondant depuis 1839.

En 1837, il publie un ouvrage intitulé Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géométrie.

Son nom est attaché à la relation de Chasles mais cette propriété était déjà utilisée longtemps avant lui. On lui doit aussi le théorème de Chasles, qui stipule que toute fonction harmonique, c'est-à-dire toute fonction qui est une solution de l'équation de Laplace, peut se représenter par un potentiel de simple couche sur l'une quelconque de ses surfaces équipotentielles.

Il a inventé le terme homothétie, qu’il prononçait /omoteti/ au lieu de /omotesi/ comme aujourd’hui. Il a travaillé aussi sur les homographies et la géométrie projective. Il a introduit le rapport anharmonique appelé aussi birapport de 4 points alignés.

Michel Chasles est devenu membre étranger de la Royal Society le 15 juin 1854. Ses travaux de géométrie lui valurent la Médaille Copley en 1865.

[modifier] Une triste affaire

Dans son Apologie pour l'Histoire[1], Marc Bloch rappelle une mésaventure humiliante survenue à Michel Chasles, éminent homme de sciences mais qui avait voulu se mêler d'histoire, un domaine où il n'entendait rien.

En juillet 1857, le mathématicien présenta à l'Académie des sciences une série de lettres inédites de Pascal, que le faussaire Vrain-Lucas venait de fabriquer. Elles établissaient qu'avant Newton, l'auteur des Pensées avait découvert le principe de l'attraction universelle. Un savant anglais fit observer qu'on y trouvait des mesures astronomiques bien postérieures à la mort de Pascal. Approvisionné une nouvelle fois par Vrain-Lucas, Chasles montra alors des lettres où Galilée communiquait à Pascal les résultats de ses observations.

Le savant anglais remarqua cette fois que dans une lettre de 1641, Galilée se plaignait de sa mauvaise vue, alors qu'il était complètement aveugle depuis près de quatre ans. Surgit alors une nouvelle lettre, postérieure à la précédente et datée de décembre 1641, dans laquelle un autre savant italien apprenait à Pascal que Galilée, dont la vue n'avait cessé de baisser, avait fini par la perdre entièrement.

Ses collègues de l'Institut prirent la chose avec bonne humeur, mais à l'étranger — à Londres en particulier — on fit des gorges chaudes du manque d'esprit critique des scientifiques français. Quant à Chasles, il se montra désespéré de s'être fait ainsi mystifier. D'autant que, comme on l'apprit plus tard, il avait acheté à Vrain-Lucas d'autres lettres, d'Alexandre le Grand à Aristote, de Jules César à Vercingétorix, de César à Cléopâtre, toutes rédigées dans un faux vieux français.

[modifier] Œuvres

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Michel Chasles.

  • Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géométrie (1837), impr. Hayez, Bruxelles
  • Mémoire de géométrie sur deux principes généraux de la science : la dualité et l'homographie (1837), impr. Hayez, Bruxelles
  • Traité de géométrie supérieure (1852), 1 vol. in-8° (XLII-585 p.-12 p. de pl.), Bachelier, Paris (2e édition par Gauthier-Villars en 1880)
  • Les Trois Livres de Porismes d'Euclide, rétablis pour la première fois, d'après la notice et les lemmes de Pappus (1860), 1 vol. in-8° (IX+324 p.), impr. Mallet Bachelier, Paris
  • Traité des sections coniques, faisant suite au Traité de géométrie supérieure (1865), éd. Gauthier-Villars, Paris

[modifier] Hommages

Son nom est inscrit sur la Tour Eiffel.

[modifier] Notes et références

  1. Texte en ligne. Cette mésaventure est au cœur de Mystification à l'Académie des Sciences de Jean-Paul Poirier, pour un public adolescent.