Manicouagan (réservoir)

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51° 23′ 29″ N 68° 42′ 55″ W / 51.391296, -68.715363

Pour les articles homonymes, voir Manicouagan (homonymie).
Manicouagan
Réservoir Manicouagan. Photographie gracieuseté de la NASA
Administration
Pays Canada Canada
Province Québec
District forestier {{{district forestier}}}
Statut {{{statut}}}
Géographie
Type Lac de cratère, lac de barrage
Origine {{{origine}}}
Bioclimat {{{bioclimat}}}
Superficie 1 942 km²
Longueur Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Largeur Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Altitude 342 à 359 m (1980 à 2005)
Profondeur
 · Moyenne
 
73 m
Volume Erreur d'expression : caractère de ponctuation « { » non reconnu
Hydrographie
Bassin versant {{{bassin}}} km²
Alimentation {{{alimentation}}}
Émissaire(s) Manicouagan
Durée de rétention
Îles
Nombre d'îles
Île(s) principale(s) Île René-Levasseur
Peuplement piscicole {{{peuplement piscicole}}}
Peuplement avifaune {{{peuplement avifaune}}}
Commentaire {{{commentaire}}}

Le réservoir Manicouagan (aussi appelé lac Manicouagan) est un cratère météoritique qui a été inondé par l'édification du barrage Daniel-Johnson sur la rivière Manicouagan. D'une superficie de 2000 km2 et d'une profondeur moyenne de 73 mètres, le réservoir Manicougan est un des plus gros réservoirs du monde en volume et en profondeur. Le réservoir alimente les centrales hydroélectriques de Manic 5 et Manic 5-PA.

L'Île René-Levasseur, au centre, est née lors du remplissage du réservoir et l'ensemble, île plus réservoir, est parfois appelé l'œil du Québec.

Sur l'image ci-contre, on peut apercevoir le massif des monts Groulx (les taches plus claires en haut à droite).

Sommaire

[modifier] Cratère d'impact de la Manicouagan

Le cratère aurait été formé suivant l'impact d'un astéroïde d'environ 5 km de diamètre. La diamètre originale du cratère est évaluée à 100 km, mais suite à l'érosion et au dépôt de sédiments, sa taille apparente aujourd'hui est réduite à 72 km. Parmi les cratères d'impact reconnus scientifiquement, il s'agit actuellement du 5ième plus grand répertorié sur Terre (Earth Impact Database). Comme pour le mont des Éboulements au centre de l'astroblème de Charlevoix, le mont Babel au centre du réservoir est interprété comme le vestige du pic central du cratère.

L'âge estimé de l'impact est de 214 ± 1 millions d’années, donc durant le Trias. Précédant de 12 millions d'années l'extinction du Trias-Jurassique, l'impact de la Manicouagan ne peut être la cause de cette catastrophe.

[modifier] La catena Rochechouart-Manicouagan-Saint-Martin

Impacts probables de la catena, en trois salves, il y a 214 millions d'années
Impacts probables de la catena, en trois salves, il y a 214 millions d'années

Après avoir daté l'impact de Rochechouart-Chassenon, en France, à 214 millions d'années, Spray, Kelley et Rowley[1] ont remarqué que d'autres impacts avaient eu lieu à la même époque que celui de la Manicouagan (aux intervales d'erreur près) :

  • Cratère de la Manicouagan, Québec, Canada (214 ± 1 Ma, Ø 100 km)
  • Cratère de Rochechouart-Chassenon, France (214 ± 8 Ma, Ø 22 km)
  • Cratère de Saint-Martin, Manitoba, Canada (219 ± 32 Ma, Ø 40 km)

En reportant ces impacts sur une carte représentant le globe terrestre à cette époque, ils ont constaté qu'ils se trouvaient alignés sur la même paléolatitude de 22°8' dans l'hémisphère nord.

Ils pourraient avoir été formés en même temps par la chute d'un ensemble d'astéroïdes, dont les blocs seraient tombés les uns derrière les autres en formant une chaîne, ou une catena, un peu comme les fragments de la comète Shoemaker-Levy 9 sur Jupiter en juillet 1994.

En 2006, Carporzen et Gilder[2] effectuent une comparaison de la localisation du pôle Nord géomagnétique au moment des impacts de Manicouagan et de Rochechouart. Aux intervalles d'erreur près, les deux pôles sont superposés, ce qui renforce l'hypothèse de la simultanéité de ces deux impacts.

D'autres cratères seraient peut être liés à cette catena[3] :

  • Red-Wing, É.-U. (200 ± 25 Ma, Ø 9 km)
  • Obolon, Ukraine (215 ± 25 Ma, Ø 15 km)
  • Puchezh-Katunki, Tadjikistan (220 ± 10 Ma, Ø 80 km)
  • Kursk, Russie (250 ± 80 Ma, Ø 6 km)
  • Wells-Creek, É.-U. (200 ± 100 Ma, Ø 14 km)

Toutefois, l'incertitude sur la datation des trois derniers listés permet de douter de leur participation dans la catena.

[modifier] Images

[modifier] Sources

[modifier] Lien externe


[modifier] Références

  1. (en) J.G. Spray, S.P. Kelley, D. Rowley, Evidence for a Late Triassic Multiple Impact Event on Earth, 1998, 29th Annual Lunar and Planetary Science Conference, March 16-20, Houston, TX, abstract no. 1806.
  2. (en) L. Carporzen, S.A. Gilder, Evidence for coeval Late Triassic terrestrial impacts from the Rochechouart (France) meteorite crater, 2006, Geophysical Research Letters, Vol. 33
  3. Certains auteurs annoncent même qu'on ne voit plus aujourd'hui à Rochechouart-Chassenon que le fond d'un cratère bien plus grand, de 200 km (ce qui en aurait fait le troisième plus grand cratère terrestre connu à ce jour). C'est l'hypothèse avancée en 1998 par R. Blanke dans son mémoire de DEUG, soutenu en cela par G. Tamain, à partir de l'observation de photos prises par un satellite Landsat. Ils auraient aussi relevé les traces d'un astroblème encore plus grand, 300 kilomètres de diamètre, centré sur la commune de Bizeneuille dans l'Allier. Les centres de ces deux cratères sont alignés selon le même axe que les chutes associées à la catena. Ils justifient, par la taille de ces impacts, l'origine des quartz clivés que l’on trouve à Saint-Paul-la-Roche en Dordogne. Faute de moyens scientifiques et financiers, ils n'ont pas pu poursuivre cette étude (entre autre par des analyses de géochimie, des observations au microscope électronique...), et les études se sont arrêtées là (Communication de R. Blanke, les 2 et 6 décembre 2002.). L'étude n'a pas fait l'objet de publication scientifique, même si elle fit l'objet d'un article à sensation dans le périodique Sciences et avenir (C. Idoux, Découverte en France, dans le Limousin : La plus grande météorite du monde, Sciences & Avenir, no 628, 01/06/1999. Cet article a valu un droit de réponse très virulent de la communauté scientifique, représentée par le professeur Ann Thérriault de la Commission géologique du Canada , Science & Avenir, no 629, juillet 1999). Toutefois, les traces encore visibles dans le Limousin (extension des quartz choqués, anomalies gravimétriques, extension des cataclases, arrangement des brèches, géologie des alentours) conduisent toutes à dire que le cratère faisait environ 20 km de diamètre, mais pas 10 fois plus.