Maladie de Minkowski-Chauffard

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Maladie de Minkowski-Chauffard
Autre nom Sphérocytose héréditaire
Référence MIM 182900
Transmission Dominante
Chromosome 8p11.2
Gène  ?
Empreinte parentale  ?
Mutation  ?
Mutation de novo  ?
Nombre d'allèles pathologiques  ?
Anticipation  ?
Porteur sain  ?
Incidence  ?
Prévalence  ?
Pénétrance  ?
Nombre de cas  ?
Maladie génétiquement liée  ?
Diagnostic prénatal  ?
Article principal -
Liste des maladies génétiques à gène identifié

La maladie de Minkowski-Chauffard ou microsphérocytose héréditaire ou sphérocytose héréditaire est une maladie génétique autosomale dominante, caractérisée par une anomalie des protéines constituant la membrane des globules rouges qui deviennent sphériques et fragiles, avec destruction intrasplénique, entrainant une anémie hémolytique chronique, un subictère et une splénomégalie.

Sommaire

[modifier] Étiologie

Il s'agit d'une maladie fréquente. Elle est familiale et héréditaire, et les deux sexes sont également affectés : gène autosomial réglant la synthèse d'une protéine de la membrane des globules rouges.

[modifier] Pathogénie

  • Le défaut essentiel réside dans la forme anormale des globules rouges, qui sont des microsphérocytes. D'un diamètre globulaire trop petit, mais aussi d'une épaisseur globulaire trop grande, ces cellules ont une surface trop petite pour leur volume et sont dès lors très vulnérables à l'hémolyse osmotique : le moindre abaissement de la pression osmotique du milieu extérieur les fait éclater.
  • Cette anomalie morphologique doit reconnaître une base biochimique, peut-être enzymatique, mais la nature du défaut primaire nous échappe. On sait seulement que les globules rouges normaux, exposés à un agent hémolysant (hémolysines + complément) et sur le point d'éclater, prennent également la forme sphérocytaire. Il est clair aussi que dans la sphérocytose héréditaire seuls les globules rouges d'un certain âge montrent cette anomalie : les réticulocytes et les globules rouges jeunes paraissent normaux. Il pourrait donc s'agir d'un vieillissement globulaire prématuré.
  • La maladie de Minkovski-Chauffard pourrait être liée à une spectrine (protéine membranaire du globule rouge) anormale. Cette protéine est un dimère associant une chaine α et une chaine β enroulées en double hélice. Ce dimère est relié de facon mobile à l'ankyrine, elle même reliée à la bande III ( deux autres protéines membranaires). Cet ancrage assure la déformabilité du globule rouge, lui conférant sa capacité de se faufiler dans des capillaires dont le diamètre est inférieur au volume globulaire. Une spectrine anormale est incapable de se fixer à l'ankyrine, provoquant l'apparition de cette maladie.
  • La rate, qui est toujours augmentée de volume, a jadis été incriminée comme principale responsable de l'hyperhémolyse. Il est vrai que c'est elle qui a la fonction de détruire les sphérocytes, mais son hypertrophie paraît secondaire au surcroît de travail qui lui incombe. La splénomégalie à son tour entraîne une hyperhémolyse, à laquelle peut mettre fin la splénectomie.

[modifier] Symptômes cliniques

  • L'ictère est le symptôme dominant. (Le malade est plus jaune qu'anémique). Son intensité varie d'un jour à l'autre, et il peut manquer par moment, ou pendant de longues périodes chez les sujets dont le foie épure très bien la bilirubine.
  • La splénomégalie est évidente dans 70% des cas. D'habitude modérée, elle augmente pendant les poussées d'hémolyse ; dans ce cas la rate peut être douloureuse spontanément et à la pression.
  • Le foie est parfois augmenté de volume et la région vésiculaire peut être le siège de douleurs spontanées ou provoquées.
  • L'anémie est minime dans la majorité des cas et ne compromet généralement pas l'activité professionnelle du sujet. L'anémie est toutefois sujette à des poussées d'agravation (voir complications).
  • Des ulcères des jambes constituent un symptôme assez exceptionnel. Il existe parfois des taches pigmentaires au niveau des malléoles.
  • Certaines anomalies de développement du squelette et notamment le crâne en forme de tour se rencontrent assez fréquemment.

[modifier] Examens de laboratoire

[modifier] Examen hématologique

[modifier] Mesures courantes

Le nombre de G.R. est à peine réduit, sauf en période de poussée. Le taux d'Hb indique que l'anémie est normochrome ou légèrement hyperchrome. L' Hct montre que le VGM est soit normal, soit légèrement diminué (77 - 87 microns³) ; si la réticulocytose est très élevée le VGM peut même être accru. La concentration moyenne en Hb globulaire est d'habitude un peu supérieure à la normale (37% au lieu de 34%).

[modifier] Examen du frottis sanguin

La microsphérocytose frappe immédiatement : beaucoup de globules rouges (mais non tous) ont un diamètre globulaire très petit (6,0 - 7,2 microns au lieu de 7,5) et sont intensément colorés, sans présenter l'éclaircissement central habituel (à cause de la perte de la forme biconcave). Comme les réticulocytes et les G.R. les plus jeunes ne présentent pas cette anomalie, la distribution des diamètres globulaires montre de l'anisocytose.

La réticulocytose intense (20 - 30 %) est le second trait caractéristique du frottis. Quelquefois on aperçoit l'un ou l'autre érythroblaste. Il n'y a pas de poïkilocytose.

[modifier] Résistance globulaire osmotique

La résistance osmotique est extrêmement abaissée. La courbe d'hémolyse se déroule entre 0,50 et 0,70 % de NaCl (normalement entre 0,40 et 0,45 % de NaCl). C'est là le trait le plus caractéristique de l'affection et il a une grande valeur diagnostique. L'autohémolyse à 37°C est accrue.

[modifier] Réaction de Coombs

La réaction de Coombs directe (RCD), appelée également test direct à l'antiglobuline (TDA), à la recherche d'auto-anticorps, est négative.

[modifier] Globules blancs

Les globules blancs ou leucocytes sont normaux ou légèrement augmentés. Pendant les crises d'hyperhémolyse il existe souvent une certaine leucopénie, qui fait place à de l'hyperleucocytose neutrophile pendant les phases de régénération.

[modifier] Examen de la moelle osseuse

Elle est fortement érythroblastique comme dans toutes les anémies hémolytiques.Cet examen est inutile pour le diagnostic de la maladie.

[modifier] Données métaboliques

L'hyperbilirubinémie et l'urobilinurie sont celles de tout ictère hémolytique. L'haptoglobine sérique est d'habitude absente ou très abaissée. L'hyperhémolyse n'est généralement pas assez aiguë pour donner lieu à de l'hémoglobinurie.

[modifier] Évolution et complications

La sphérocytose héréditaire est en général une maladie bénigne compatible avec une expectative de vie à peu près normale. L'ictère est fluctuant et s'aggrave dans certaines circonstances, notamment à l'occasion de la grossesse, du surmenage physique, de l'exposition au froid et des émotions.

Le malade est toutefois exposé à certaines complications :

  • des crises d'hyperhémolyse grave peuvent peuvent survenir spontanément ou à l'occasion des circonstances énumérées plus haut. Les symptômes sont ceux de toute crise hémolytique (frissons, haute température, dyspnée, palpitations, douleur et gonflement de la rate et du foie, chutes importantes des globules rouges qui peuvent tomber en dessous d'un million par mm³). L'une des crises peut devenir fatale, mais la régénération est habituelle.
  • Le blocage médullaire est caractérisé par l'aggravation de l'anémie, la rétrocession de l'ictère et la diminution de la réticulocytose. Cette complication est fréquemment fatale.
  • La lithiase biliaire par calculs pigmentaires est quasi inévitable. Elle peut rester latente mais souvent elle imposera la cholécystectomie.
  • La décompensation cardiaque peut survenir par suite de l'anémie chronique.

[modifier] Traitement de la sphérocytose héréditaire

  • La splénectomie est le seul traitement valable. Elle ne supprime pas le défaut intrinsèque des globules rouges mais elle prolonge notablement la survie des sphérocytes. De ce fait, le poucentage de ceux-ci dans le sang circulant s'accroît après l'opération. On verra également apparaître dans le frottis sanguin les stigmates habituels de l'absence de fonction splénique : la présence de sidérocytes et d'hématies à corps de Jolly. Les résultats cliniques sont excellents : les crises hémolytiques cessent en général de se produire, l'ictère diminue et l'anémie rétrocède et souvent disparaît. On tiendra compte d'une possibilité de récidive par suite du développement vicariant de rates accessoires ou d'autres suppléances du système réticulo-endothélial (S.R.E.). Les indications de la splénectomie doivent être larges lorsque la maladie compromet l'activité normale du sujet et sont formelles dès qu'il existe des complications. On aura intérêt à ne pas retarder l'intervention chez des sujets jeunes. La laparotomie sera mise à profit pour enlever en même temps la vésicule biliaire, de toute façon promise à une lithiase biliaire.
  • On évitera ou espacera tant que possible les transfusions de sang et on considérera le fer comme nettement contre-indiqué.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes