Locus de contrôle

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Sommaire

[modifier] Définition

Le locus de contrôle également appellé lieu de contrôle et contrôle interne - externe est un concept (attribution causale) proposé par Heider (1958) et théorisé par Rotter (1966) pour décrire le fait que pour une tâche donnée, les sujets se comportent très différemment selon qu’ils croient que leur performance dépend d’eux-mêmes ou pas. Il est alors possible de distinguer des individus internes des individus externes. Les personnes croyant que leur performance dépend d’eux-mêmes ont un « locus de contrôle interne », celles persuadées que leur performance est avant tout déterminée par un fait externe ont un « locus de contrôle externe ».

Par exemple: Un sujet ratant un examen (permis de conduire) attribuera une cause externe à son échec (examen difficile; manque de chance ou correcteur sévère). Dans le cas d'une réussite, celui-ci aurait invoqué une cause interne (sa forte motivation, son intelligence, etc.).

De manière consensuelle, il est admis que le locus de contrôle est considéré comme une variable générale de la personnalité. En effet, les sujets ont souvent tendance à présenter un score d'internalité (ou d'externalité) de manière assez stable dans le temps.

[modifier] Locus Externe

Un individu externe aura tendance à attribuer une causalité externe aux événements qu'il subira. Par exemple, un sujet externe ayant eu une mauvaise note à un examen attribuera très facilement une cause externe à son échec; ce sera par exemple « la malchance ». Nous parlerons alors d'un sujet ayant un « locus de contrôle externe ».

On distingue divers types de locus de contrôle externe selon que le contrôle des évènements est attribué:

  1. au hasard;
  2. à la chance;
  3. à la fatalité;
  4. à un autre tout-puissant;

Les individus externes sont plus confiants lorsqu'ils sont confrontés à des problèmes graves comme la maladie. En effet, ceux-ci peuvent y attribuer une raison (externe) et accepter l'évènement qu'ils subissent. Un individu interne cherchera probablement une cause (interne) qui sera inexistante, ce qui pourrait entrainer un état de stress et d'anxiété.

[modifier] Locus Interne

Un individu interne aura tendance à attribuer une causalité interne aux évènements qu'il subira. Dans ce cas de figure là, le sujet croit qu'il existe un lien de causalité entre son activité et sa performance. Par exemple, un sujet interne ayant eu une bonne note à un examen attribuera très facilement une cause interne à sa réussite. Ainsi, il justifiera sa réussite grâce à ses multiples efforts. Nous parlerons alors d'un sujet ayant un « locus de contrôle interne ». Le sujet croit alors simplement à l’existence d’un lien entre son activité et sa performance.

Les sujets internes sont plus enclins à se remettre en cause en cas de crise interpersonelle (ou organisationelle). De plus, ils éprouvent plus de satisfaction personelle que les individus externes. En effet, les sujets internes ont une image d'eux-même plus positive.

Toutefois, Averill (1973) montre qu'un fort contrôle de la situation peut être néfaste pour le sujet; par exemple dans le cas de la maladie (voir locus externe).

[modifier] Dimensions supplémentaires

[modifier] Stabilité

Plus tard, Weiner (1972) ajoutera la dimension de « stabilité » des attributions.

[modifier] Contrôle

La dimension « contrôle » peut être croisée avec la dimension de stabilité.

[modifier] Schéma récapitulatif

[modifier] Tableau de synthèse

Classification des catégories d'attributions causales de Weiner (1984):

Locus de contrôle
Interne Externe
Stable Instable Stable Instable
Contrôlable Stratégies d'apprentissage Efforts Organisation de la tâche Perception de la tâche
Incontrôlable Aptitudes intellectuelles Maladie Difficulté de la tâche Chance, Hasard, Destin

[modifier] Attribution forcée

Un sujet ayant une peur de l'échec sera amené à justifier son comportement de manière peu orthodoxe. Ainsi, un étudiant ayant peur de rater un examen sera amené à retarder son travail de révision au maximum jusqu’à estimer qu’il soit trop tard pour le faire. Ainsi, il disposera alors d'un prétexte à l'échec. Nous voyons bien ici, que le sujet essaye d'externaliser son échec de manière à être déresponsabilisé de la tâche en question. Puisque l'attribution sera externalisée, cela lui permettra de justifier qu'il n'avait aucune prise sur son examen; donc, que sa motivation personnelle n'y aurait rien changé.

Cet exemple illustre le syndrome de l'étudiant qui se caractérise par le concept de procrastination.

[modifier] Liste des biais

Le locus de contrôle varie fortement d'un sujet à l'autre. Toutefois, il existe des « biais » qui peuvent accentuer le score d'internalité d'un sujet.

[modifier] Biais d'internalité

Dubois (1994) nous fait remarquer qu'il existerait un « biais d'internalité » qui consisterait à mettre en avant des explications internes. En effet, de manière générale, la culture occidentale à tendance à privilégier les individus internes, plutôt que les individus externes. C'est pourquoi, les sujets voulant se montrer sous un angle favorable à autrui auront plutôt tendance à présenter une attitude interne. Ce biais s'apparente à la désirabilité sociale.

Il faut noter que ce biais est induit par la culture des sujets.

[modifier] Biais de la Catégorie socio-professionnelle (CSP)

Beauvois et Le Poultier (1986) précisent que les membres des groupes sociaux favorisés sont plus internes que les membres de groupes sociaux défavorisés. Ainsi, la Catégorie socio-professionnelle influence fortement les résultats des sujets.

Pansu (1994) a analysé le score moyen d'internalité des cadres hiérarchiques et des exécutants lors de scénarios pré-construits décrivant le comportement d'un individu. Les résultats ont montré que les cadres hiérarchiques avaient un score moyen d'internalité supérieur à celui des exécutants.

Gangloff (1998) a comparé le score moyen d'internalité des cadres et des ouvriers du secteur public et du secteur privé. Il a alors remarqué que la différence du score moyen d'internalité entre les cadres et les ouvriers était bien moins significative dans le secteur public que dans le secteur privé.

[modifier] Biais de la représentation

Bien que la norme d'internalité soit assez stable dans le temps, il ne faut pas oublier qu'elle reste toutefois subjective. En effet, certaines prises de positions pourront nous paraitre externes/internes alors qu'elles seront bien différentes.

La « chance » reste une donnée très relative. En effet, un sujet peut avoir de la chance de manière exceptionnelle sans être externe. Ainsi, si un sujet achète les 2 dernières places de son concert préféré, il a eu de la chance (attribution externe) sans être pour autant un sujet externe.

[modifier] Matériel

Il existe très peu d'instruments valides de mesure du LOC. Toutefois, le locus de contrôle est souvent définit à l'aide de questionnaires ou de tests psychologiques.

Nous pouvons par exemple citer l'échelle de Lumpkins qui se compose d'une dizaine d'items (non validée en langue française).

[modifier] Références

[modifier] Liens internes

[modifier] Bibliographie