Ligne Valmondois - Marines

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Ligne Valmondois - Marines
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Longueur 21 kilomètres
Mise en service 1886 jusqu'à Épiais-Rhus
1891 jusqu'à Marines
Écartement métrique
Nombre de voies Voie unique
Propriétaire Département de Seine-et-Oise
Exploitant Société générale des chemins de fer économiques
Électrification Non
Signalisation
Types de trafic voyageur et fret
Lignes affluentes Paris Nord - Valmondois
Paris Saint-Lazare - Chars
Principales gares Valmondois, Nesles-la-Vallée, Marines

La ligne de Valmondois à Marines est une ancienne ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique de 21 km de longueur, située dans le Val-d'Oise.

Créée dans le cadre du plan Freycinet de 1880, la ligne fut tracée avec pour objectif de désenclaver l'arrière pays agricole vexinois en le reliant aux principaux axes ferroviaires de communication.

Sommaire

[modifier] Histoire

Nesles-la-Vallée - La Gare vers 1900
Nesles-la-Vallée - La Gare vers 1900

C'est en 1875 que naquit le premier projet d’une ligne au départ de la gare de Valmondois, gare de la Compagnie du Nord, destinée à relier cette dernière à Méru en longeant la vallée du Sausseron. Mais ce projet resta en instance et fut finalement refusé en 1879 par le préfet de Seine-et-Oise.

Cette année là, Monsieur Léon Say, maire de L'Isle-Adam et conseiller général propose alors la mise à l'étude d'un projet alternatif, qui fut lui adopté suite à la récente promulgation de la loi Freycinet en 1880, facilitant la création de chemins de fer secondaires.

La concession fut accordée le 29 avril 1883 à la société générale des chemins de fer économiques et la ligne à voie métrique d'intérêt local reliant la gare de Valmondois au village d'Épiais-Rhus fut ouverte le 14 juin 1886. Il fut très rapidement étudié un prolongement à la demande de Monsieur Peyron, maire de Marines et conseiller général ; prolongement jusqu'à cette localité qui fut accordé par la concession du 12 juillet 1886. Il fut mis en service le 7 novembre 1891.

Puis finalement le même Monsieur Peyron fit une nouvelle demande de prolongement jusqu'à la gare de Chars desservie par la Compagnie de l'Ouest, mais celui-ci fut largement retardé puis pris en main par cette dernière soucieuse d'éviter cette concurrence, et une jonction de 6 km, à voie normale, vit finalement le jour entre Chars et Marines le 17 janvier 1911. Il fut longtemps question de mettre à voie normale la ligne de Valmondois à Marines mais les pouvoirs publics ne donnèrent jamais suite au vu de la faible rentabilité attendue de l'opération[1].

La ligne rencontrait un certain succès, mais dès les années 1930, la concurrence automobile devint sérieuse, et certaines circulations furent transférées sur route. Au second semestre 1947, une baisse importante de fréquentation est enregistrée, la multiplication des camions réduit le trafic de marchandises à néant. Le déficit en augmentation constante entraine le Conseil général de Seine-et-Oise à étudier le transfert sur route du service voyageurs. À la majorité, les conseillers généraux votent finalement l'arrêt du trafic le 28 janvier 1948. L'interruption définitive des circulations eut lieu le 1er juillet 1949. La ligne fut déclassée le 20 août 1951. L'ensemble du matériel et des installations reste en place jusqu'en 1953, année durant laquelle l'infrastructure et le matériel furent détruits ou revendus[2]. La ligne Marines - Chars fut quant à elle supprimée le 9 janvier 1951 avec arrêt définitif du trafic le 1er mars 1951[3].

Durant les années 1970, un petit groupe de passionnés désireux de faire revivre la ligne Valmondois - Marines et de faire connaitre l'histoire de la vallée du Sausseron a constitué une association, le M.T.V.S., en vue de réhabiliter la ligne oubliée et de créer un musée des trains à vapeur.

C’est ainsi qu'est né en 1976 le M.T.V.S., musée des transports de la vallée du Sausseron, devenu depuis le musée des tramways à vapeur et des chemins de fer secondaires français. C'est tout naturellement que celui-ci s'est installé dans les anciens bâtiments du réseau à la gare de Valmondois, où ont été installés les ateliers de restauration du matériel roulant, puis le musée renfermant des locomotives et wagons dorénavant en état de marche.

[modifier] Aujourd'hui

La voie ferrée d'origine a totalement disparue et la plateforme est devenue en grande partie un simple chemin de randonnée. La gare de Bréançon, la seule restée en l'état, a d'ailleurs été reconvertie en gîte d'étape. Celle de Nesles-la-Vallée est devenue un foyer rural. La gare de Marines est occupée par la DDE. Seule une petite portion de voie métrique d'un kilomètre a pu être reconstituée entre la gare de Valmondois et le bois Thibault par les bénévoles du musée des tramways à vapeur. L'impossibilité d'étendre cette voie et l'exiguïté des installations du musée vont provoquer le déménagement en 2008 de l'ensemble en gare de Nucourt, sur l'ancienne ligne Chars - Magny-en-Vexin à une trentaine de kilomètres de là, avec l'aide du Conseil général du Val-d'Oise et du parc naturel régional du Vexin français.

[modifier] La ligne

Arrêt de Grisy (S.-et-O.) - Arrivée de l'Express
Arrêt de Grisy (S.-et-O.) - Arrivée de l'Express

La ligne était construite sur une plateforme de 5,50 à 6 mètres de largeur et prévue pour la circulation de matériels d'un gabarit de 2,50m de largeur. Le rayon de courbure de la voie était au minimum de 200 mètres, à l'exception de la sortie de gare de Valmondois où le rayon descendait à 182 mètres. La rampe maximale était de 15mm/m jusqu'à Épiais-Rhus, et de 20mm/m sur une section de 1300 mètres afin de grimper sur le plateau du Vexin. La ligne ne comportait que peu d'ouvrages d'art, seul un pont rail enjambait la route de Marines à Bréançon et quelques petits ponts permettaient de franchir le cours du Sausseron.

La voie était équipée de rails vignole de 20kg/mètre en longueur de 9 mètres reposant sur 11 traverses de chêne. Celles-ci reposaient sur un ballast de 30 à 40 cm d'épaisseur, constitué simplement de graviers provenant de l'Oise[4].

[modifier] Tracé

[modifier] Desserte

Les horaires du Valmondois-Marines, en Mai 1914
Les horaires du Valmondois-Marines, en Mai 1914

La ligne desservait 13 gares ou simples arrêts le long de ses 21 km :

[modifier] Exploitation

Exploitée par la société générale des chemins de fer économiques, le trafic de la ligne se maintint à un relativement bon niveau jusqu'à la Première Guerre mondiale, avec pas moins de quatre, voire cinq aller-retour quotidiens.

Le matériel roulant était constitué à l'ouverture de la ligne par trois locomotives (deux 030T et une machine de 18 tonnes à trois essieux couplés et un porteur de la SACM) et de trois voitures voyageurs d'un gabarit de 2,50 mètres à plates-formes d'extrémité (deux voitures mixtes 1re et 2e classe et une voiture de 2e classe). L'ouverture de la section Épiais-Rhus - Marines et l'augmentation du trafic liée fit commander une quatrième voiture mixte fourgon, livrée en 1893[6].

[modifier] Trafic

Années Voyageurs GV PV
1913 223 508 1 057 t 13 054 t
1927 141 094 234 t 20 552 t
1928 146 935 218 t 16 328 t
1929 159 323 195 t 16 709 t
1930 163 608 185 t 18 375 t
1931 140 849 180 t 25 315 t
1932 127 809 160 t 15 617 t
1933 114 809 109 t 13 140 t
1934 80 704 122 t 10 146 t

Source : [7]

[modifier] La ligne Chars - Magny-en-Vexin

Gare de Nucourt (Seine-et-Oise)
Gare de Nucourt (Seine-et-Oise)

Cette ligne, embranchement à voie normale de la ligne Paris Saint-Lazare - Gisors - Dieppe et pendant occidental de l'embranchement Chars - Marines, fut concédée en 1865 et ouverte en août 1871.

D'une longueur de 12,1 km et desservant deux gares intermédiaires (Nucourt et Bouconvillers), elle fut reprise par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest le 22 août 1900. En 1909, la ligne passe sous le contrôle du réseau de l'État, comme toutes les lignes de la compagnie de l'Ouest.

Le trafic voyageurs fut transféré sur route en 1952 et seul un trafic marchandise résiduel lui survécu jusqu'en 1987. Le bâtiment de la gare de Magny-en-Vexin est resté depuis en l'état, seule la marquise a disparue[8].


[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Claude Wagner, les petits trains et les tramways du Val-d'Oise, éditions du Valhermeil, 1994, 250 pages. (ISBN 2-905684-57-7)
  • Henri Domengie et José Banaudo, les petits trains de jadis, tome 4 : Nord de la France, éditions du Cabri, 1995, (ISBN 2-908816-29-6)
  • Jean-Claude Riffaud & Jacques Renaud, Le chemin de fer de Valmondois à Marines, dossier publiée dans le N° 31 (1984-3) de la revue Magazine des tramways à vapeur et des secondaires (MTVS) (ISSN 0150-116X)

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes, sources et références

  1. Claude Wagner, les petits trains et les tramways du Val-d'Oise, p 131.
  2. Claude Wagner, op. cit., p 132-133.
  3. Claude Wagner, op. cit., p 181.
  4. Claude Wagner, op. cit., p 144.
  5. Claude Wagner, op. cit., p 142.
  6. Claude Wagner, op. cit., p 155-171.
  7. Claude Wagner, op. cit., p 154.
  8. Claude Wagner, op. cit., p 179-181.