Legio V Alaudae

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Ne pas confondre cette légion avec la legio V Macedonica.

La legio V Alaudae est une légion romaine.

Sommaire

[modifier] La V Alaudae sous Jules César

La legio V Alaudae (des Alouettes, parfois aussi connue comme Legio Gallica) est une légion romaine qui fut formée lors de la Guerre des Gaules par Jules César à ses frais avec des soldats gaulois transalpins[1] en -58 ou en -57[2]. Son emblème officiel était l'éléphant (en raison de sa bravoure face à une charge d'éléphant lors de la bataille de Thapsus, mais les casques des soldats gaulois leur attirèrent ce surnom, d'autant plus que le mot latin "alauda" venait certainement de la langue gauloise.

Elle fut le première légion à être composée de soldats provinciaux, et non de seuls citoyens romains. César obtint en -56 que la nouvelle légion fût reconnue et payée par le Sénat, et ses soldats reçurent la citoyenneté romaine[3]. Elle combattit aux côtés de César jusqu'en -49, et fut une des ses plus braves légions. Elle l'accompagna ensuite en Espagne[4].

[modifier] Démobilisation et reconstitution de la V Alaudae

Marc Antoine
Marc Antoine

Après la victoire de César sur les pompéiens, la V Alaudae fut démobilisée comme c’était l’habitude sous la République à la fin d’une guerre. Après l’assassinat de César en -44, Octave et Marc Antoine reformèrent les légions, enrôlant de nouveau les vétérans et reprenant les appellations des anciennes légions, dénominations prestigieuses et qui posaient leurs chefs en continuateurs de César.[5].

La V Alaudea fut sous les ordres de Marc Antoine de -41 à -31[6], et participa peut-être à la bataille d'Actium.

[modifier] La V Alaudae sous L’Empire

Vers 14 ap. J.-C., à la mort d’Auguste, Tacite situe la cinquième légion en territoire Ubien près du Rhin et signale son rôle actif dans la révolte des légions de Germanie inférieure : fatigués d’un long et dur service, les soldats massacrent leurs centurions et réclament congés de fin de service et augmentations de solde[7]. Germanicus, soutenu par d’autres légions stationnées en Germanie et restées fidèles, étouffe cette mutinerie en laissant massacrer les meneurs par le reste de la légion, puis mène ses légions, cinquième comprise, dans une facile expédition contre les Germains[8].

En 69 ap. J.-C., la cinquième légion, stationnée en Germaine inférieure, soutient l'usurpation de Vitellius et marche vers l'Italie sous la conduite de Fabius Valens. Dans la plaine du Pô, son attaque vigoureuse contraint à la retraite la XIIIe légion de Othon, et elle prend part à la bataille de Crémone, où l'armée de Vitellius est vaincue par les légions qui soutiennent Vespasien[9].

La V Alaudae disparut dans la deuxième moitié du Ier siècle, vraisemblablement détruite lors de combats. Suétone et Tacite citent l’anéantissement de légions, lors de la rébellion batave de 70 ou lors de guerre danubienne sous l'empereur Domitien, mais on ignore de quelles légions il s’agissait, et l’on ne peut faire que des hypothèses sur la fin de la V Alaudea : ainsi l’historien Paul Petit suppose avec des réserves que la V Alaudae fut détruite vers 84, ou dans les années suivantes[10].

[modifier] Notes

  1. Suétone, Vie de César, 24, 2
  2. M. Rambaud, L'ordre de bataille de l'armée des Gaules d'après les « Commentaires » de César, dans Autour de César, Lyon, 1987
  3. Jérôme Carcopino, Histoire romaine, II. La république romaine de 133 à 44 avant J.-C., II, César, 4e éd., Paris, 1950
  4. Jules César, Guerre d'Espagne, 23
  5. M. Christol, D. Nony, Rome et son empire, des origines aux invasions barbares, Hachette, collection HU, 2003, (ISBN 2011455421), p 102-103
  6. Marc Antoine fit frapper des deniers pour ses légions, dont un modèle porte le revers LEG V
  7. Tacite, Annales, livre I, 31 et 45
  8. Tacite, Annales, livre I, 51
  9. Tacite, Histoires, livre I, 61, livre II, 43, livre III
  10. Paul Petit, Histoire générale de l’Empire romain, Seuil, 1974, (ISBN 2020026775), p 121 et 124