Lac d'Enghien

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Le Lac d'Enghien est situé au débouché de la vallée de Montmorency, dans le département du Val-d'Oise à 15 km au nord de Paris. Il est inclus en totalité dans le périmètre de la commune d'Enghien-les-Bains. Avec son cadre de verdure et son environnement verdoyant et résidentiel, il occupe une place à part dans la banlieue nord de Paris qui en fait un lieu très recherché.

Le lac et le lycée d'Enghien
Le lac et le lycée d'Enghien

Sommaire

[modifier] Données chiffrées

  • Surface : 43 hectares (0,43 km²)
  • Longueur : 930 m
  • Largeur : 500 m
  • Périmètre : 3 km
  • Altitude : 43 m
  • Profondeur : 0,82 m à 2,55 m
  • Profondeurs maximales : 2,55 m au niveau du déversoir av. du Général-de-Gaulle; 1,30 m au nord; 1,20 m à l'est; 1,85 m au sud et 1,10 m à l'ouest.
  • Profondeur minimale: 0,82 m au pont de la Muse.
  • Alimentation : plusieurs ruisseaux provenant essentiellement de la forêt de Montmorency et de la butte de Cormeilles.
  • Extensions: le petit lac ou lac Nord, essentiellement sur la commune de Soisy-sous-Montmorency et le bassin de l'Ouest dit lac de la Princesse Mathilde à Saint-Gratien.

[modifier] Histoire

Jusqu'à la fin du XIe siècle, le lieu n'est qu'un vaste marécage au débouché de la vallée de Montmorency. Aménagé avec une levée de terre (probablement sur ordre du maître des lieux, le seigneur de Montmorency) il formera l'étang neuf sous Montmorency. Le déversoir, canalisé et régulé, fait alors tourner la roue d'un moulin. Les roseaux qui peuplent le lac sont exploités pour la construction de couvertures de cabanes et chaumières. Le lac, toujours entouré de zones marécageuses, n'attira pas durant les siècles les implantations humaines. Au XVIIIe siècle, seul un moulin et deux maisons bordent les rives du lac.

En 1766, le père Louis Cotte, oratorien à Montmorency, découvre les vertus des eaux s'échappant du déversoir du lac. En effet, un filet d'eau, baptisé par les habitants « ruisseau puant » est chargé de soufre. Un premier établissement de bains est créé en 1779.

Après la guérison par les eaux d'Enghien de l'ulcère de Louis XVIII en 1821, la réputation du lieu ne fit que s'accroître apportant une urbanisation rapide des rives du lac.

Alexandre Dumas décrira son étonnement : « Le lac d'Enghien n'était pas alors un joli petit lac, peigné, frisé, rasé, comme il l'est aujourd'hui. Il n'avait pas, sur toute sa circonférence, des châteaux gothiques, des villas italiennes, des cottages anglais et des chalets suisses. »

Appelé étang de Montmorency, d'Anguien ou encore de Saint-Gratien, le lac prend son nom définitif à la création de la commune d'Enghien-les-Bains en 1850, dont il fait partie intégrante.

En 1906 et 1907, le lac sera le théâtre de premiers essais aéronautiques. Louis Blériot fait monter en 1906 un hangar dans l'ancienne propriété du peintre Isabey. Il y construit le premier appareil qu'il veut tenter de faire décoller par ses propres moyens. Après une tentative infructueuse avec le Blériot III en mai 1906, une nouvelle tentative avec le Blériot IV en novembre de la même année s'avèrera elle aussi sans succès. C'est finalement un jeune Enghiennois qui réussira un premier vol en 1908 en décollant du champ de courses d'Enghien. Chevillard, jeune pilote de l'aérodrome d'Étampes fera plusieurs vols autour du lac durant l'été 1912 emportant le succès du public.

Régulièrement, une invasion du lac par des herbes gène la navigation. Une bande de canards est même lâchée sur le lac afin de les faire disparaître, en pure perte. Le problème disparaît au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

En 1959, la SEETE (Société d'exploitation des eaux et thermes d'Enghien) procède au curage du lac, qui n'avait plus eu lieu depuis l'hiver 1926-1927 grâce à un emprunt garanti par la ville. Le lac est alors curé à une profondeur de 1,24m, à l'exception de sa partie ouest[1].

[modifier] Hydrologie

Ile des cygnes
Ile des cygnes

Le lac est essentiellement alimenté par plusieurs ruisseaux, provenant pour la majeure partie de la forêt de Montmorency et alimentant le petit lac Nord : ru de la Grille (provenant de la butte de Cormeilles, rû Corbon (du déversoir de l'étang de la Chasse, en forêt de Montmorency), ruisseau des communes (des sources d'Andilly et Soisy-sous-Montmorency) ainsi que de la fontaine Saint-Valéry à Montmorency...

Au fond du lac, se trouve une couche de vase de 80cm environ, s'épaississant avec les années et nécessitant des curages réguliers. Ainsi fut formée l'île des Cygnes avec le résultat d'un curage en 1860. L'île de la Princesse formée dans le lac de la Princesse Mathilde possède une origine identique. Les eaux du lac se vident par un déversoir dans le rû d'Ormesson, lui-même canalisé et souterrain, qui se jette dans la Seine à Épinay-sur-Seine.

[modifier] Les eaux thermales

Le lac abrite les eaux les plus sulfureuses de France (jusqu'à 0,077 g/l). Longtemps attribuées au volcanisme, on connaît aujourd'hui les origines de cette particularité. Les eaux de ruissellement transitent dans le sol pendant 2 à 9 ans et alimentent 2 nappes d'eau sulfureuse situées à 15 et 22m sous la surface du lac. L'eau de pluie traverse les couches de gypse puis de calcaire constituant la butte-témoin de Montmorency et se charge de sulfate de calcium. Arrivant dans les épaisseurs de tourbe au fond du lac, situées sous l'épaisseur de vase, le sulfate est activé par les bactéries présentes et se transforme en sulfure.

[modifier] Faune

On procédait jusqu'au début du XXe siècle à une pêche générale en vidant le lac entre le 1er novembre et le 31 mars. Cette pêche avait lieu tous les 3 puis 5 ans. Les poissons se concentraient progressivement à hauteur du déversoir où ils étaient ramassés au filet. Près de 5000 kg de poissons furent prélevés en 1905. Ces pêches disparurent après la Première Guerre mondiale.

Les anguilles ayant disparu, on trouve encore de nombreuses carpes, brochets et gardons dans les eaux du lac.

Plusieurs espèces d'oiseaux peuplent la surface du lac. (canards colverts, cygnes, oies...)

[modifier] Les problèmes environnementaux

Situé au débouché du principal bassin versant de la Vallée de Montmorency, le bassin versant du rû d'Enghien, zone qui a connu une très forte urbanisation depuis le XIXème siècle, le lac connaît depuis longtemps divers problèmes environnementaux.

Dès 1909, la construction d'un égoût circulaire autour du lac fut envisagée.

En 1929, le Syndicat Intercommunal d'Assainissement de la Région d'Enghien-les-Bains (SIARE)[2] est créé pour faire face aux problèmes de gestion des eaux usées qui se déversaient, indifféremment des eaux pluviales, dans le lac.

Le syndicat est ectuellement présidé par le maire de Deuil-la-Barre.

A cause de l'urbanisation, tous les rûs qui alimentent le lac sont canalisés et cheminent par des collecteurs souterrains dans la partie aval de la Vallée de Montmorency. Seuls quelques tronçons, bien en amont du lac et notamment en sortie de la forêt de Montmorency, s'écoulent encore à ciel ouvert.

Les eaux en sortie du lac sont elles aussi canalisées. Elles empreintent les réseaux unitaires (eaux usées et eaux pluviales mêlées) du DEA 93 et du SIAAP pour être acheminées et traitées à la station d'épuration d'Achères avant d'être restituées en Seine.

[modifier] Tourisme

La développement du thermalisme apporta la création d'un établissement thermal et d'un casino sur les rives du lac. Ce dernier demeure aujourd'hui le seul casino situé à moins de 100 km de Paris, et le premier casino de France pour ses recettes. Les hôtels des rives du lac, l'établissement thermal actuellement en reconstruction ainsi que le casino sont exploités par le groupe Lucien Barrière.

La jetée du lac, avec ses lampadaires et sa rambarde de style art nouveau, est devenue la carte postale de la ville.

[modifier] Navigation

On ignore depuis quand on navigue sur le lac. La Société Nautique d'Enghien fut créée dès 1885. Elle propose des activités et des événements sportifs de navigation sur le lac.

Au fil du temps de nombreuses activités se sont déroulées sur le lac, de la promenade en barque, aux courses de dragon boat, de l'hydravion, à la voile selon de nombreux modèles, dont l'un conçu spécialement pour la navigation sur le lac d'Enghien peu profond. C'est le Chamois qui a la particularité d'avoir une petite quille.

L'aviron y a toujours été pratiqué. Le lac a vu naître des champions d'aviron comme de voile au niveau olympique et mondiale (Henri Barrelet, Jean-Claude Staefler, Jean-Pierre Bremer, Cyril de Seguin) mais aussi des dirigeants de club qui ont beaucoup influencé la politique sportive du département: Jean Bouvelle, Jacques Bloch...

Il existe aujourd'hui quelques Kayak et quelques planches à voile. Les pédalos y sont de même très présents. Il y a de temps en temps des rassemblements de vieux gréments.

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[modifier] Compléments

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources, notes et références

  1. J-P. Neu, Enghien-les-Bains nouvelle histoire, p. 129.
  2. Syndicat Intercommunal d'Assainissement de la Région d'Enghien (SIARE), 1 rue de l'Egalité, BP 40, 95230 Soisy-sous-Montmorency. Le SIARE regroupe 21 communes de la vallée de Montmorency, soit près de 300.000 habitants, dont il gère le transport des effluents (eaux usées et eaux pluviales) et la protection contre les inondations.

48°58′15″N 02°18′00″E / 48.97083, 2.3