Louis Cotte

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Louis Cotte (1740 - 1815) était un prêtre oratorien de Montmorency. Scientifique du siècle des Lumières, il est le découvreur des vertus sulfureuses des eaux minérales d'Enghien-les-Bains.

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[modifier] Biographie

Fils d'un notaire de Laon époux d'une des nièces des célèbres peintres Le Nain, Louis Cotte entre dans les ordres à l'âge de 18 ans comme membre de la congrégation des oratorien.

En 1766, il est envoyé à la maison des Oratoriens de Montmorency afin d'enseigner la théologie et la philosophie. Mais il avoue lui-même à un ami « qu'il a toujours préféré la lecture d'un mémoire ou d'un traité de physique à celle de la Somme de saint Thomas d'Aquin ». Aussitôt arrivé, il installe un laboratoire de météorologie où il va consigner, trente années durant sans interruption, pas moins de 1780 observations météorologiques.

La même année, il relate dans un mémoire adressé à l'Académie des sciences ses expériences réalisées dans le « ruisseau puant » qui se déverse à proximité de l'étang de Montmorency (devenu le lac d'Enghien), en contrebas de la ville[1]. Suite à ses prélèvements, le chimiste Pierre Joseph Macquer, académicien, en déduit par ses analyses la présence de soufre dans les eaux du ruisseau.

La somme des expériences forme le mémoire du père Cotte, qui est approuvé par l'Académie le 28 janvier 1767 et est imprimé dans le recueil « de ceux des Savants étrangers » ce qui le fait nommer correspondant de l'Académie royale des sciences.

En 1780, le père Cotte devient supérieur à l'Oratoire de Montmorency, tout en poursuivant ses travaux. Il adresse en 1784 un mémoire à l'Académie de médecine sur la topographie médicale ce qui lui vaut une médaille d'or et les félicitations. Il publie plusieurs ouvrages dont un traité d'histoire naturelle, des cours d'astronomie, de physique et de météorologie.

Après un court passage à l'Oratoire de Paris, il est nommé curé constitutionnel de Montmorency le 7 août 1791. Mais l'Oratoire devenu propriété nationale, devant l'impossibilité d'intégrer un clergé complètement désorganisé durant la Révolution, il quitte finalement son sacerdoce en 1794. Rendu à la vie civile, il épouse à 54 ans Madeleine Marotte, fille d'un conseiller du Châtelet qui passait régulièrement ses vacances à Montmorency.

Après son mariage, il rejoint à Paris un ancien Oratorien, Pierre Daunou, devenu conservateur de la bibliothèque Sainte-Geneviève et qui se passionne lui aussi pour l'astronomie. Louis Cotte retourne finalement passer à Montmorency les dix dernières années de sa vie après le décès de sa femme en 1805 [2].

Antoine-François Fourcroy (chimiste du XVIIIe siècle) l'a décrit ainsi : « le père Cotte, observateur dont le zèle égale les lumières et qui saisit pour l'objet de ses recherches tout ce qui peut intéresser l'utilité publique ».

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Pierre Caron, Le père Cotte, Corlet éditions, 2002, 136 p. (ISBN 2913328385)

[modifier] Références

  1. « Mémoire sur une nouvelle Eau minérale sulfureuse, découverte dans la vallée de Montmorenci près Paris, en 1766. Par le P. COTTE, Prêtre de l'Oratoire, Correspondant de l'Académie. » in Mémoires de mathématique et de physique, présentés à l'Académie royale des sciences par divers sçavans, et lus dans ses assemblées, 1774 (T. 6), sur Gallica
  2. Jean-Paul Neu, Enghien-les-Bains, 125 ans d'histoire, éditions Artica, 1974, p. 16-18.


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