Kéa (île)

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Kéa
Κέα
Les Cyclades
Les Cyclades
Situation de Kéa dans les Cyclades
Situation de Kéa dans les Cyclades
Statistiques
Périphérie Sud de l'Égée
Chef-lieu Kéa / Ioulis ou Ioulida
Superficie 131 km²
Population 2.417 (2001)
Densité de pop. 20 habitants/km²
Code postal 840 02
Indicatif téléphonique (00)30-22880
Site internet http://www.kea.gr/


Kéa (en grec moderne Η Κέα) est une île de la mer Égée appartenant à l’archipel des Cyclades, la plus proche de l'Attique, à 16 milles marins de Lavrion et 12 miles du cap Sounion. Elle était connue dans l’Antiquité sous le nom de Céos.
Appelée aussi parfois Zéa, en grec Τζια / Tzia, l'île fait 121 km² pour un littoral de 88 km et une population (2001) de 2417 habitants.

Les îles de Kéa (à gauche) et de Makronissos (à droite) photographiées depuis la Station spatiale internationale. Le cap Sounion est également visible sur ce cliché
Les îles de Kéa (à gauche) et de Makronissos (à droite) photographiées depuis la Station spatiale internationale. Le cap Sounion est également visible sur ce cliché

Sa capitale est le village de Ioulis ou Ioulída, construit à l'intérieur de l'île et en hauteur comme beaucoup de villages des Cyclades, par crainte des pirates. Autres localités remarquables: le port principal de Korissía (ou Livadi), le village de pêcheurs de Vourkari, très fréquenté par les voiliers de plaisance.

À la différence de la plupart des Cyclades, les toits y sont en tuiles.

Sommaire

[modifier] Mythologie

Aristée, fils d’Apollon et de Cyrène aurait, selon la légende, séjourné à Céos (alors appelée Ydroussa) peu après la mort de son fils et y aurait mis fin à une épidémie de peste en offrant des sacrifices à Zeus. Plus tard le héros Kéos, fils d’Apollon et de la nymphe Rodoessi et chef du peuple des Locres envahit l’île et lui donna son nom. Acontios qui obtint la main de Cydippe par la ruse était originaire de l'île.

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Histoire des Cyclades.

Des fouilles du début du XIXe siècle à Képhala ont révélé que Kéa était habitée depuis le néolithique : un village et une nécropole datant du IVe millénaire ont été mis au jour.
Les Ioniens se seraient installés vers 1 000 avant notre ère et auraient construit les quatre cités de Ioulis, Korissia, Piessa et Karthaia.
À l'époque archaïque, l'île devint colonie d'Érétrie, cité d'Eubée. Le lion de Kéa à Ioulis date de cette période.
L'île fut dans le camp d'Athènes lors des guerres médiques et envoya des navires à Salamine. Elle entra ensuite dans la ligue de Délos. Elle partagea les défaites d'Athènes en Sicile puis à Chéronée. Kéa passa aux Ptolémées, puis aux Étoliens, puis aux Rhodiens et enfin aux Romains.
Au IVe siècle de notre ère, Karthaia fut entièrement détruite par un tremblement de terre.
L'époque byzantine fut florissante pour l'île qui fut ruinée par la domination vénitienne. Dès 1204, le métropolite d'Athènes, Michel Akominatos, s'était réfugié sur l'île pour échapper aux Croisés. Il s'installa au monastère de Prodromos.

Après la Quatrième croisade, et alors que le Partitio Terrarum donnait explicitement Kéa à l'Empereur latin, ce furent les Vénitiens qui prirent possession de l'île. Domenico Michieli, Pietro Guistiniani et les frères Andrea et Geremia Ghisi s'en emparèrent. Le pirate lombard Licario reconquit l'île pour le compte de l'Empire byzantin en 1276. Les Ghisi la récupérèrent en 1296. Lorsque les Catalans s'emparèrent d'Athènes en 1306, ils pillèrent Kéa toute proche de l'Attique. L'accord de 1419 entre l'Empire ottoman et Venise confirme que l'île appartenait à la Sérénissime. Lorsque le Duc de Naxos, Francesco III Crispo devint fou au début du XVIe siècle et tua sa femme avant de s'enfuir pour Santorin, la régence du Duché, le fils de Francesco III ayant 11 ans, fut confiée à Giacomo I Gozzadini, seigneur de Kéa.[1]

Si Barberousse ne prit pas lui-même l'île en 1537, elle passa quand même alors sous une domination ottomane lointaine, via Joseph Nasi. L'île connut alors une période de relative prospérité. Elle comptait 3 000 habitants à la fin du XVIIe siècle.
En 1770-1774, lors de leur expédition en Grèce dans leur lutte contre l'Empire ottoman, les Russes occupèrent l'île.
En 1789-1790, Lambros Katsonis, héros de la lutte contre les Turcs, utilisa Kéa comme base d'opérations pour ses raids contre la flotte ottomane.
En 1821, Nikothimos Roussos et le pope Athanasios Homatianos dirigèrent les actions de l'île lors de la guerre d'indépendance grecque. Kéa reçut de nombreux réfugiés de Chios après les massacres et une violente épidémie se déclencha. Aghios Haralambos (saint Haralambie) serait alors intervenu pour sauver l'île. Il est depuis le saint patron de Kéa.
En 1830, Kéa rejoint le jeune royaume grec indépendant. En 1833, la ville nouvelle de Kéa est fondée à l'emplacement de l'ancienne Ioulis. En 1837, l'île comptait 3 000 habitants.
L'ancien dictateur Yeóryos Papadópoulos fut emprisonné sur cette île après le retour de la démocratie en Grèce, jusqu'à son jugement.

  1. (en) Paul Hetherington, The Greek Islands. Guide to the Byzantine and Medieval Buildings and their Art, Londres, 2001, p. 144-145. (ISBN 1-8999163-68-9)

[modifier] Géographie

L'île, montagneuse, est découpée en deux vallées verdoyantes plantées d'oliviers, de vignes, de chênes, d'amandiers, d'arbres fruitiers et de cyprès. La plus haute montagne, Profitis Elias, culmine à 568 mètres.

[modifier] Personnalités de l’Antiquité originaires de Kéa

[modifier] Galerie

[modifier] Lien externe

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