Julie Coudry

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Julie Coudry lors d'une conférence en 2005
Julie Coudry lors d'une conférence en 2005

Julie Coudry, née à Paris en 1979[1] d'une mère conseillère d'éducation et d'un père musicien, fût présidente de la Confédération étudiante de mars 2003 à mai 2008. Avant de fonder la confédération étudiante, elle fit partie de l'UNEF durant 6 ans.

[modifier] Biographie

Julie Coudry est actuellement étudiante en master 2 d'administration économique et sociale (AES) à Paris I.

Elle a grandi à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et participe[2] aux manifestations de 1994 contre le Contrat d'insertion professionnelle (CIP) alors qu'elle était lycéenne dans le XXe arrondissement de Paris.

Elle était présidente de l'AGE UNEF-ID de Paris V au sein de la TPAS qui y était majoritaire et qui est devenue plus tard la TS. Julie Coudry a été membre du Bureau national de l'UNEF-ID de 1998 à 2001. En 1998, pour financer ses études, elle travailla comme serveuse dans un bar rue de Lappe dans le 11e arrondissement de Paris[3].

En 2003, elle quitte le bureau national de l'UNEF, réunifié 2 ans plus tôt (en 2001), pour fonder la Confédération étudiante avec une partie de la Tendance syndicale, augmentée de quelques autres associations locales, avec le soutien actif de la CFDT par qui elle a été un temps salariée comme secrétaire nationale pour la fédération Interco CFDT[4]. Elle reproche alors à l'UNEF « d'être à la fois conservatrice et radicale et d'être destructrice de citoyenneté en cherchant à faire rentrer tous les jeunes dans des "moules idéologiques prédéterminés" ». Elle dénonce aussi ce qu'elle considère comme une radicalisation de son ex-syndicat après la réunification avec l'UNEF-SE : « Nous en avons marre de ceux qui vendent du malaise par kilos », précise-t-elle.

À la tête de la Confédération étudiante, elle s'intéresse au sort des étudiants obligés de travailler pour financer leurs études : « Il faut dépasser la simple dispense d'assiduité. Dans de nombreux cas, travailler, seul moyen de financer ses études, peut être un facteur d'échec lorsque le système n'est pas adapté à ce double statut », déclare-t-elle.

Elle prend également position en faveur du traité établissant une Constitution pour l'Europe. Pour elle, ce texte correspond bien aux enjeux européens pour l'université : la réforme LMD, la recherche et la mobilité. En octobre 2004, elle affirmait : « On a soutenu le LMD, on a travaillé à sa mise en place et on soutient le traité constitutionnel dans cette logique, parce que c'est nous qui allons construire l'Europe, en particulier les étudiants[5]. » Durant la campagne, elle a participé à des conférences où elle a défendu le traité avec certains hommes politiques engagés dans le construction européenne[6].

En 2006, avec sa casquette caractéristique, elle est une des figures médiatiques de la contestation étudiante anti-CPE, fréquemment interviewée par les médias (télévision, radio). Le 10 avril, jour de l'annonce du remplacement du CPE, soit six semaines après le début des contestations, elle appelle au déblocage des universités, contrairement à d'autres syndicats étudiants et à la coordination nationale étudiante, expliquant qu'il « serait regrettable qu'une victoire collective soit gâchée par des échecs individuels » (concernant les examens), et que « le positionnement des militants [de la Cé] ne se fait pas par rapport aux autres organisations comme l’UNEF mais par rapport à la mobilisation pour le retrait du CPE[7]. » Elle sera vivement critiquée au sein de collectifs étudiants impliqués dans le mouvement qui lui reprocheront d'appeler à la fin d'une mobilisation qu'elle n'a « ni impulsée ni fait vivre[8]. »

En juin 2006, Julie Coudry fait une intervention remarquée au congrès de la CFDT. À cette occasion, elle a tiré un premier bilan des trois ans de la Confédération étudiante, un « pari » réussi selon elle. En outre, elle a profité de cette tribune pour réaffirmer les valeurs communes entre la CFDT et la . Notamment, la conviction qu’un syndicalisme de type réformiste « fait de sa propre capacité de proposition, de mobilisation et de négociation un facteur déterminant du changement social[9]. »

Au mois d'août 2006, elle a participé à l'Université d'été du MEDEF dans le cadre thématique de « Concilier l'inconciliable[10] ».

Le 4 mai 2008, après avoir passé cinq ans à la tête de la Confédération étudiante, Julie Coudry arrivée au terme de son mandat ne se représenta pas à sa propre succession.[11]

[modifier] Notes et références

  1. « Les fortes têtes des campus », paru dans Libération le 28 mars 2006.
  2. « La génération anti-CPE », Ouest-France, 14 avril 2006 : Julie Coudry y déclare avoir participé aux manifestations contre le CIP.
  3. Julie Coudry, alors membre de l'UNEF-ID, dans un reportage sur le plan Allègre au journal télévisé de 20 heures sur France 2 le 1er juillet 1998.
  4. Fédération dirigée par le secrétaire général Alexis Guenego, Julie Coudry aurait joué, selon Michel Angot (secrétaire général du SNU-Clias FSU et ancien secrétaire général du syndicat InterCo CFDT 94), avec 2 autres membres de sa tendance (Laurent Bérail et Grégory Martin), qui furent recrutés comme secrétaires fédéraux, un rôle dans la « déstabilisation » d'équipes syndicales considérées comme oppositionnelles durant et après le mouvement social de novembre-décembre 1995 et durant le choix de la CFDT de soutenir la réforme Fillon des retraites (Julie Coudry était chargée de la région parisienne avec Alexis Guenego et Laurent Bérail alors que Grégory Martin suivait le SACAS). Cette donnée sur la présence de Julie Coudry au sein de la fédération serait présente dans la revue publiée par la fédération Interco CFDT qui après chaque congrès fédéral publie la liste des secrétaires fédéraux et des secrétaires nationaux
  5. Le traité sera finalement rejeté par une majorité des suffrages exprimés, avec 55 % de non, mais soutenu, selon un sondage, par la majorité des étudiants avec 54 % de oui.
  6. Conférence du 4 mai 2005 sur le TCE, vue par le syndicat étudiant SUD Étudiant, et par la Confédération étudiante ainsi que le discours tenu par Julie Coudry lors des conférences.
  7. « Les événements du 8 au 10 avril », Le Nouvel Observateur.
  8. Ces critiques furent particulièrement vives lors des coordinations nationales étudiantes, bien plus importantes que celles dirigées contre Bruno Julliard qui bénéficiait pourtant d'une exposition médiatique plus importante.
  9. Congrès de la CFDT à Grenoble
  10. « Comment le Medef prépare ses universités d'été », Le Figaro, 29 juillet 2006.
  11. « Julie Coudry quitte la Confédération étudiante », Libération, 2 mai 2008.

[modifier] Article connexe