Jules Charles-Roux

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Jules Charles-Roux, né à Marseille le 14 novembre 1841 et mort en 1918, est un industriel français.

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Issu d’une famille installée à Marseille depuis le XVIIIe siècle, il passe son enfance entre la fabrique de savons de son père, le village de Sausset-les-Pins et la campagne de Montredon. Il fait ses études à la faculté des sciences de Marseille, qu’il complète par les cours du chimiste Eugène Chevreul à Paris afin de pouvoir reprendre l'entreprise de son père avec le plus de compétences possibles.

[modifier] Industriel et armateur

Au décès de son père, il prend la direction de l’usine qu'il modernise entièrement. En 1877, il s’associe avec son beau-frère Charles Canaple et à deux, ils parviennent à représenter 10 % de la production marseillaise sur la fin du siècle.

Il mène un combat actif pour la reconnaissance de la profession de fabricant de savon. Il obtient aussi plusieurs médailles et distinctions internationales qui viennent consacrer son entreprise. Par ailleurs, même si on ne connaît pas réellement sa politique à l’égard du personnel, on peut supposer un type de gestion paternaliste, si l’on se fie à la politique d’action sociale qu’il met en place avec la Caisse d'épargne, dont il occupe le poste de directeur pendant quelques années.

Dans les années 1900, il couronne son parcours en accédant à la présidence de plusieurs compagnies maritimes, parmi lesquelles la Compagnie Générale Transatlantique, dont il redresse la situation en 1904. Il exerce par ailleurs la présidence de plusieurs autres sociétés ayant un lien avec le transport maritime (chantiers navals, banques et compagnies d'assurances) et devient enfin président du comité central des Armateurs de France, de 1910 à 1917.

[modifier] Politicien et colonialiste

Jules Charles-Roux est élu au conseil municipal en 1887, puis deux ans après député républicain modéré et enfin conseiller général en 1895. Il se fait le porte-parole du libéralisme économique, contre les orientations protectionnistes défendues par le ministre Jules Méline. Bien qu'en 1898 il ne se représente pas au poste de député, son influence demeure importante au regard du rôle essentiel dans la politique coloniale de la France jusqu'au début du XXe siècle.

Ardent promoteur de la colonisation, il en fut aussi un des acteurs essentiels. Il soutint l'expansion française en Tunisie, au Dahomey et à Madagascar. Il fut le fondateur de plusieurs comités coloniaux, président de la Société de géographie de Marseille, ami de Galliéni et Lyautey dont il favorisa la carrière. À l'Exposition universelle de 1900, il créa une section des colonies et organisaen 1906 l’extraordinaire Exposition coloniale de Marseille dont il fut le commissaire général.

[modifier] Mécène

Il soutint activement les peintres locaux contemporains tels que Torrents, Suchet et Ricard. Il devint un des piliers du Cercle artistique de Marseille en organisant des expositions de peinture, conférences et concerts. Ardent défenseur de l'identité provençale, il apporta sa contribution financière à la fondation du Museon Arlaten à Arles ainsi qu'à l'achat du palais du Roure à Avignon pour en faire un musée de la langue provençale. Grand admirateur et ami de Frédéric Mistral, il soutint le mouvement du Félibrige.

[modifier] Bibliographie

  • Collectif, Jules Charles-Roux, le grand Marseillais de Paris, Marines, 2004 (ISBN 2-915379-06-8)