Joseph Roth

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Joseph Roth (1894, Brody, Galicie - 1939, Paris) est un écrivain autrichien.

[modifier] Biographie

Ses biographes ont dû séparer la réalité de certains récits mégalomanes du romancier sur sa propre vie.

Son père, représentant d'une firme de céréales de Hambourg, quitte sa mère et meurt en Russie. Joseph Roth fantasmera ce père absent et se dira plus tard enfant illégitime d'un haut fonctionnaire autrichien. Son oncle est tailleur et son grand-père rabbin. Juif né en Galicie, tout près de la frontière russe, Joseph Roth étudie la philosophie et les lettres à Lemberg(capitale de la Galicie, Ukraine actuelle), puis à Vienne. En 1916, il s'engage dans l'armée impériale et royale : selon ses dires, il fut un officier prisonnier par les Russes ; en fait, il fut démobilisé et ne semble pas avoir fait partie des unités combattantes.

Après guerre, il devient journaliste (de tendance socialiste jusqu'à un voyage en Union soviétique en 1926 qui lui fit perdre ses illusions) à Berlin pour la Neue Berliner Zeitung et le Berliner Börsen-Courier. Correspondant de la très libérale Frankfurter Zeitung en 1923, il voyage à travers l'Europe. Sa femme fut atteinte de schizophrénie à la fin des années 1920 ; internée, elle sera éliminée par les nazis à cause de sa «tare biologique ». De retour à Vienne après l'arrivée au pouvoir d'Hitler en Allemagne, il s'exile dès 1933 à Paris où il réside la plupart du temps à l'hôtel Foyot 33 rue de Tournon (voyages en Pologne et aux Pays-Bas). Il sombre dans la misère et l'alcoolisme, tout en dénonçant l'Anschluss et la montée du nazisme dans les publications émigrées. Devenu catholique (conversion liée à la fidélité envers la monarchie austro-hongroise), il meurt à l'hôpital Necker de Paris et est enterré à Thiais.

Son écriture se caractérise par une élégance désenchantée et un humour certain. Son œuvre la plus célèbre est son roman La Marche de Radetzky, qui retrace la chute de l'Empire austro-hongrois et la désintégration de la société autrichienne à travers trois générations de la famille von Trotta. Le Poids de la grâce fait également partie de ses oeuvres les plus abouties.

[modifier] Oeuvres

  • Tarabas ;
  • La Marche de Radetzky ;
  • La Crypte des Capucins (où le dernier des von Trotta cherche en vain refuge dans la Crypte des Capucins où gisent ses empereurs) ;
  • Le Poids de la grâce ;
  • Une Heure avant la fin du monde ;
  • À Berlin ;
  • La Légende du saint buveur (adapté au cinéma par Ermanno Olmi, voir La Légende du saint buveur) ;
  • Juifs en errance ;
  • La Filiale de l'enfer (Ecrits de l'émigration) ;
  • Le Genre féminin ;
  • Symptômes viennois ;
  • Zipper et son père;
  • Hôtel Savoy ;
  • Les fausses Mesures ;
  • Conte de la 1002ee nuit ;
  • La Rébellion, Gauche et droite ;
  • La Fuite sans fin ;
  • La Toile d'araignée ;
  • Job ;
  • Notre Assassin ;
  • Le Roman des cent-jours ;
  • La deuxième vie ;
  • Confessions d'un meurtrier
  • Croquis de voyage ;
  • Le Buste de l'Empereur ;
  • La Tombe de l'Empereur ;
  • L'Histoire d'un amour
  • Le Miroir aveugle ;
  • Le Prophète silencieux ;
  • Le Léviathan.

Il décrit une Autriche-Hongrie, creuset des peuples et du cosmopolitisme. Lucide sur la décadence et l'ennui de la Vienne fin de siècle, il est pourtant profondément nostalgique de cet empire perdu, de cette monarchie impériale et royale, forgée par la fidélité à l'empereur François-Joseph.