Joseph Gallieni

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Joseph Gallieni
Naissance : 24 avril 1849
Saint-Béat, France
Décès : 27 mai 1916 67 ans)
Versailles, France
Origine : France France
Grade : Général de brigade
Service : 1868 - 1916
Conflits : Guerre franco-allemande de 1870
Première Guerre mondiale
Faits d'armes : 1870 : Bataille de Bazeilles
1914 : Bataille de la Marne
Distinctions : Maréchal de France (à titre posthume)
Autres fonctions : 1914/16 : Gouverneur militaire de Paris
1915/16 : Ministre de la Guerre
1886/91 : Gouverneur général du Soudan français
1896/05 : Gouverneur général de Madagascar

Joseph Simon Gallieni (né le 24 avril 1849 à Saint-Béat, en Haute-Garonne - mort le 27 mai 1916 à Versailles) fut un militaire français de la fin du XIXe siècle, qui exerça une grande partie de son activité dans les opérations de colonisation menées par la France, comme administrateur colonial, laissant une empreinte profonde sur l'histoire de la colonisation française, et termina sa carrière pendant la Première Guerre mondiale. Il fut fait maréchal à titre posthume en 1921.

Sommaire

[modifier] Biographie

Joseph Gallieni est le fils d'un immigré italien. Après des études au Prytanée militaire de La Flèche, il intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1868. Puis il devient le 15 juillet 1870 sous-lieutenant dans l'infanterie de marine.

[modifier] La guerre de 1870

Le nouveau promu participe, avec le 3e Régiment d'Infanterie de Marine (3e RIMa) à la guerre de 1870 contre la Prusse, au cours de laquelle il se bat notamment à Bazeilles, dans les rangs de la brigade Martin des Palières et de la fameuse « division bleue » et est blessé. Fait prisonnier le 1er septembre, le sous-lieutenant Gallieni est envoyé en captivité en Allemagne et ne rentre en France que le 11 mars 1871.

[modifier] La Réunion (1873-1876)

Promu lieutenant au 2e Régiment d'Infanterie de Marine (2e RIMa) le 25 avril 1873, Joseph Gallieni commence sa carrière coloniale à la Réunion, où il passe trois ans.

[modifier] Expéditions en Afrique noire (1876-1882)

Le 11 décembre 1876, il obtient son envoi aux tirailleurs sénégalais et s'embarque le 20 pour Dakar, seuil de l'Afrique noire, alors mystérieuse, où il prend part à diverses expéditions militaires et explorations. Gallieni est promu capitaine en 1878.

Le 29 mars 1880, il arrive à Bafoulabé, au Mali, où il conclut un traité avec les chefs locaux et établit un protectorat de la France. En 1881, au Niger, il négocie avec le Sultan Ahmadou, le traité de Nango accordant à la France le commerce du Haut-Niger.

[modifier] Mission en Martinique (1883-1886)

[modifier] Gouverneur général du Soudan français (1886-1891)

Le lieutenant-colonel Galliéni et son état-major pendant la campagne 1887-1888 au Soudan français
Le lieutenant-colonel Galliéni et son état-major pendant la campagne 1887-1888 au Soudan français

Après son retour de Martinique, en 1886, il est nommé lieutenant-colonel, et reçoit, six mois plus tard (20 décembre 1886), le commandement supérieur du Haut-Fleuve (Sénégal), ou du « Soudan français ». Il y obtient des succès aux dépens d'Ahmadou (1887) et fait consentir Samori à un traité abandonnant, entre autres, la rive gauche du Niger. Au cours de ce mandat de gouverneur, il réprime durement une insurrection des autochtones.

[modifier] Mission en Indochine (1892-1896)

De retour en France, le lieutenant-colonel Gallieni est promu colonel le 11 mars 1891, chef d'état-major du corps d'armée de la Marine et breveté d'état-major avec la mention « Très bien ». De 1892 à 1896 il est envoyé au Tonkin (Indochine), où il commande la seconde division militaire du territoire. Il lutte contre les pirates chinois puis consolide la présence française en organisant l'administration du pays. Son principal collaborateur est alors le commandant Lyautey.

[modifier] Gouverneur général de Madagascar (1896-1905)

Promu général de brigade, il est envoyé en 1896 à Madagascar en tant que Gouverneur général. Il arrive à Tananarive le 15 septembre. À la méthode diplomatique de son prédécesseur, le général M. Laroche, il préfère une méthode plus ferme. La Cour, foyer de résistance patriotique contre l'imperialisme franc, est mise en interdit. Deux ministres, dont le patriotisme est avérée, sont traduits sommairement devant un tribunal, condamnés et exécutés. Le Premier ministre Rainilaiarivony est renversé et exilé. La nouvelle reine elle-même, Ranavalona III, plus patriote que jamais ,fut prise en flagrant délit de correspondance avec les opposants à l'occupation, perd son trône et prend le chemin de l'exil, à Alger. En huit ans de proconsulat, il pacifie par la terreur la grande île, procédant à sa colonisation,une erreur historique dont les francs devraient faire d'excuse , effective. Cette politique génocidaire lui aurait valu le surnom de Jeneraly masiaka (le général cruel), aurait abouti à la disparition d'environ 100 000 autochtones, sur une population de moins de 3 millions d'âmes. [réf. nécessaire]

Selon le général Gallieni,un hitlerien d'avant l'heure, l'action militaire devait être accompagnée d'une aide aux peuples colonisés dans différents domaines, comme l'administration, l'économie et l'enseignement. Elle nécessitait un contact permanent avec les habitants ainsi qu'une parfaite connaissance du pays et de ses langues.[réf. nécessaire] Sous l'impulsion de Galliéni, de nombreuses infrastructures sont mise sen place (chemin de fer, Institut Pasteur, écoles...).

[modifier] Fin de carrière : la Première Guerre mondiale

Le 9 août 1899, le général Gallieni est promu général de division. À son retour définitif en France, en 1905, il a encore dix années devant lui avant la retraite. Il les consacre à préparer la Revanche. Gouverneur militaire de Lyon et commandant du 14e Corps d'Armée dès son retour, grand-croix de la Légion d'honneur le 6 novembre 1905, il est appelé au Conseil supérieur de la guerre le 7 août 1908 et reçoit également la présidence du Comité consultatif de défense des colonies.

Pressenti pour devenir commandant en chef de l'armée française en 1911, il décline l'offre pour la laisser à Joseph Joffre, en prétextant son âge et sa santé.

Il prend sa retraite en avril 1914 mais est rappelé en août après le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Le 26 août 1914, Gallieni est nommé gouverneur militaire de Paris pour assurer la défense de la capitale. Alors que les Allemands approchent et que le gouvernement part pour Bordeaux en catastrophe, Gallieni met la ville en état de défense, rassure les Parisiens par une proclamation et contribue à la victoire de la Marne, en septembre 1914 grâce, notamment, aux troupes qu’il envoie en renfort, après avoir réquisitionné les taxis parisiens, à la VIeArmée du général Maunoury qui se trouve sur l'Ourcq.

Joffre, inquiet de l'influence et de la réputation de Gallieni, le marginalise un peu. Il l'éloigne du quartier-général, bien que l'on considère que c'est l'initiative de Gallieni, avec le déplacement de la garnison de la ville sur la Marne en taxi, qui a sauvé en grande partie la situation.

Il est ensuite nommé en 1915 ministre de la Guerre du 5e gouvernement d'Aristide Briand, il démissionne rapidement pour cause d'incompréhension avec le monde politique et la méfiance des militaires de l'époque.

Ayant des problèmes de santé, il meurt le 27 mai 1916 des suites d'une intervention chirurgicale dans une clinique de Versailles.

Après des funérailles nationales, et conformément à ses dernières volontés, il fut inhumé auprès de son épouse dans le cimetière de Saint-Raphaël.

Il fut élevé à la dignité de Maréchal de France à titre posthume le 7 mai 1921. La promotion de l'école militaire de Saint-Cyr de 1927 portera son nom.

[modifier] Citations

  • Lorsque le 26 août 1914, le général Gallieni est nommé gouverneur militaire de Paris pour assurer la défense de la capitale, il rassure les Parisiens par ces mots: [...]J'ai reçu le mandat de défendre Paris contre l'envahisseur; ce mandat je le remplirai jusqu'au bout[...]
  • Lors de ses funérailles nationales, Georges Clémenceau écrira : "Le général Gallieni est l'homme dont la prompte décision nous a donné la bataille de la Marne. Il est le véritable sauveur de Paris. Les funérailles nationales ne sont qu'un commencement de justice. Avec ses conséquences, le reste suivra. L'heure viendra des jugements et la mémoire de Gallieni peut attendre avec tranquillité l'avenir. "

[modifier] Bibliographie

Gallieni a publié plusieurs ouvrages au cours de sa carrière :

  • Mission d'exploration du Haut-Niger en 1879-1881  ;
  • Deux campagnes au Soudan français en 1886-1888 / par le lieutenant-colonel Gallieni,... Paris : Hachette, 1971 (xtrait du "Tour du monde", 1506-1512, 1889, p. 305-416 et 1531-1537, 1890, p. 289-400)
  • "Une colonne dans le Soudan français (1886-1887)" [Texte imprimé] / par Gallieni,... Paris : L. Baudouin, 1888. 68 p., fig. et carte ; in-8° (Extraits du "Journal des sciences militaires", 1887)
  • "Trois colonnes au Tonkin  ;
  • La pacification de Madagascar ;
  • "Madagascar de 1896 à 1905" par Gallieni. Tananarive : Impr. officielle, (s. d.). 2 vol. in-4 ̊, cartes, graphiques et tableaux. Rapport du général Gallieni, gouverneur général, au ministre des colonies (30 avril 1905.) ; Annexes au Rapport du général Gallieni.
  • "La défense de Paris".
  • "Les Carnets de Galliéni", publiés par son fils Gaëtan Gallieni. Fontenay-aux-Roses, impr. Louis Bellenand et fils ; Paris, Albin Michel, éditeur, 1932. (1er août). In-16, 319 p.

Il est possible de consulter des ouvrages qui lui ont été consacrés :

  • B. Gheusi, "Gallieni (1849-1916)", Ed. Charpentier, (1922).
  • Pierre Lyautey, "Gallieni", Gallimard (1959)
  • Marc Michel, "Gallieni", 363 pages, Fayard, (1989).

[modifier] Liens externes


commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Joseph_Gallieni.