Johan de Witt

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Johan de Witt24 septembre 1625 à Dordrecht - † 20 août 1672 à La Haye) fut grand-pensionnaire (poste qui fut toujours occupé par des représentants de la province de Hollande) des Provinces-Unies de 1653 à 1672.

Né en 1625 dans une famille patricienne de Dordrecht, il est le plus important représentant de la bourgeoisie hollandaise dans le gouvernement de la république des Provinces-Unies, qu'il dirige de fait pendant 20 ans.

Johan de Witt étudie le droit à l'université de Leyde. Géomètre à ses heures, il publie des Elementa curvarum linearum (1649) traitant de la génération des sections coniques par des pantographes. Cet ouvrage est publié en annexe de la réédition de La geometrie de René Descartes éditée en 1659 par l'ami de de Witt, Frans van Schooten, professeur de mathématiques.

Tôt après son élection en tant que pensionnaire de Hollande, il doit mener de front la guerre contre l'Angleterre républicaine. En 1654, il conclut la paix avec l'Angleterre de Cromwell qui demande l'exclusion de la famille d'Orange-Nassau soit exclue du stathoudérat, car depuis le mariage de Guillaume II à Marie Henriette Stuart, fille de Charles Ier d'Angleterre, il se défie des liens entre les Stuart et la maison d'Orange .

Pendant la Deuxième Guerre anglo-néerlandaise de 1665-1667, les Néerlandais ont capitalisé sur l'incendie de Londres de 1666 ainsi que sur le raid sur la Medway mené par Michiel de Ruyter en 1667. En tant que pensionnaire de la plus importante des provinces de l'union, Johan de Witt supervise les négociations menant à la signature du Traité de Breda menées conjointement avec la France qui a participé (quoique mollement) au conflit. Celui-ci prévoit l'assouplissement des dispositions de l'édit de Navigation anglaise ainsi que la rétention des conquêtes de guerre : les plantations du Surinam deviennent donc néerlandaises alors que les Nouveaux-Pays-Bas passent sous la coupe anglaise.

Il renforce la souveraineté des provinces. En 1667, par l'Édit perpétuel, il neutralise les fonctions de stathouder en Hollande et influence en ce sens plusieurs autres provinces dont la Zélande et Utrecht.

En 1668, les ambitions non dissimulées de Louis XIV sur les Pays-Bas espagnols (actuelle Belgique) - notamment durant la Guerre de Dévolution - inquiètent l'opinion publique néerlandaise. Johan de Witt voit sa politique pro-française s'écrouler face à l'agitation pro-anglaise des Orangistes qui entraînent dans leur sillage les régents des grandes villes. Louis XIV, persuadé que la Triple alliance (Suède, Provinces-Unies et Angleterre) mise sur pied pour contrecarrer ses desseins sur les Pays-Bas espagnols est le fruit de la fourberie de de Witt, ne se sent plus lié à l'alliance de 1663, et travaille activement à une coalition contre la République en concluant le traité secret de Douvres avec Charles II d'Angleterre.

Statue de Johan et Cornelis de Witt à Dordrecht
Statue de Johan et Cornelis de Witt à Dordrecht

En 1672, Johan de Witt ne peut empêcher Louis XIV d'envahir les Pays-Bas (guerre de Hollande). Accusé d'avoir livré la République à la France, le 20 août de la même année, il est massacré, avec son frère Cornelis, par un attroupement pro-orangiste. L'entourage de Guillaume III d'Orange-Nassau ayant ainsi travaillé au rétablissement du stathoudérat.

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