Histoire de la RDA

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Cet article traite plus particulièrement de l'histoire de République démocratique allemande(en allemand:DDR pour Deutsche Demokratische Republik) de sa gestation en 1945 à sa disparition lors de la Réunification allemande en 1990.

Sommaire

[modifier] Les prémices (1945 - 1949)

[modifier] Les causes de la scission

Rapidement après le début de l’occupation de l’Allemagne par les Alliés, la situation se dégrade entre les trois puissances occidentales (États-Unis, Royaume-Uni et France) et l’URSS, entraînant leur zones d’occupation respectives dans des directions différentes au fil de la Guerre froide naissante. Si un Conseil de contrôle commun est prévu pour la direction d'une Allemagne unifiée, les alliés administrent néanmoins à leur guise les zones qui leur ont été confiées au gré de leur intérêts et en fonction des idéologies respectives que ceux-ci défendent. On observe ainsi des différences notables dans la gestion de celles-ci : le capitalisme qui s'impose peu à peu dans les secteurs occidentaux s'opposent bientôt au socialisme triomphant qui domine déjà à l'est de Allemagne.

Afin de mettre en œuvre leur politique, les soviétiques n'hésiteront pas à s'appuyer notamment sur le "Comité national de l'Allemagne libre" (Nationalkomitee Freies Deutschland - NKFD) organisation de résistance anti-nazi fondé à Moscou en 1943 par les membres du comité central du KPD exilé en URSS. (Leurs chefs Wilhelm Pieck et Walter Ulbricht deviendront par la suite les futurs dirigeants de la RDA).

Ulbricht sera d'ailleurs chargé avec 9 autres membres du KPD réunis au sein d'un groupe qui portera son nom de poser les bases de la reconstruction allemande dans un programme en 4 points :

  1. Réforme agraire (en allemand : die Bodenreform)
  2. Essor de l’industrie : mines, chimie etc…
  3. Organisation d’élection libre et secrète
  4. Réalisation de l’unité de la classe ouvrière

[modifier] Les premières mesures

La mise en place de régimes socialistes en cours en Europe de l’Est, s'amorce aussi dans la zone d'occupation soviétique en Allemagne. Ainsi, en juillet 1945 sont créés un Front national regroupant les formations politiques ayant une activité légale dans la zone notamment : le Parti communiste d'Allemagne (KPD), le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) et Parti libéral-démocrate (FPD), opérant de cette manière un scission de fait avec leurs homologues de l'ouest. Bientôt, les communistes prennent peu à peu l'ascendant dans cette structure.

Le 27 juillet, 11 administrations centrales sont mises en place pour gérer le territoire.

En septembre 1945, la réforme agraire destinée à redistribuer la terre aux paysans exproprie les grands propriétaires terriens (les Junkers) possédant plus de 100 ha, les nazis et les criminels de guerre sont également concernés. Cependant, ces derniers garderont leurs titres de propriété obtenus à la suite de cette réforme agraire.

[modifier] Fondation du SED et début de la normalisation politique

Après que le XVe Congrès du Parti communiste d'Allemagne KPD et le XLe Congrès du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) se soient prononcés à l’unanimité pour la fusion, ils se réunirent les 21 et 22 avril 1946 et fusionnèrent pour donner le Parti socialiste unifié d'Allemagne (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands – SED). Les délégués représentaient 620 000 communistes et 680 000 sociaux-démocrates. Wilhelm Pieck et Otto Grotewohl furent élus présidents du parti. Les fonctions de direction furent réparties en respectant la parité entre membres issus du SPD et membres issus du KPD. Il fut également décidé de fusionner les deux organes de presse. Là aussi ou plutôt là particulièrement, la répartition paritaire entre membres du KPD et du SPD fut respectée.

En décembre 1947, est convoqué un « congrès du peuple » pour l’unité et la paix sous la direction du SED. De là naît en mars 1948 le premier « conseil du peuple » allemand, chargé d’établir la constitution d'une République démocratique allemande (Verfassung der Deutschen Demokratischen Republik).

[modifier] la réforme monétaire

Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France mirent en place la réforme monétaire du 20 juin 1948 en zone occidentale, en lançant le Deutsche Mark pour remplacer le Reichsmark , les autorités soviétiques décidèrent de créer leur propre unité monétaire, le Ostmark , dans leur zone d'occupation.

[modifier] La formation de la RDA (1949 - 1954)

[modifier] Proclamation de république

Drapeau de la RDA
Drapeau de la RDA

Le blocus de Berlin contraint l’URSS à quitter le Conseil de contrôle allié mettant fin à une éventuelle politique commune pour l'Allemagne. C’est donc cette méfiance mutuelle entre Est et Ouest qui mène finalement à la fondation de la République Fédérale d'Allemagne dans la Trizone occidentale le 23 mai 1949.

En réponse, la République démocratique allemande voit donc le jour le 7 octobre 1949 et se dote très vite, dans l’ordre du symbolique de son propre hymne national. Une constitution est également rédigée.

Le premier président de la RDA est Wilhelm Pieck (1876–1960), le premier ministre-président Otto Grotewohl (1894–1964), mais l’homme fort de la RDA est Walter Ulbricht (1893–1973), secrétaire général du comité central du SED.

[modifier] Un plan quinquénal controversé

Le 3e congrès du SED convoqué en juillet 1950 souligne un net progrès dans l'industrialisation du pays. Le secteur industriel qui emploie alors 40 % de la population active, est soumis à la nouvelle politique de nationalisation, qui a abouti à la formation de veritables entreprises populaires (en allemand : Volkseigene Betrieb - VEB). Ces entreprises ont incorporé 75 % du secteur industriel. Le Premier Plan Quinquennal (1951-55) présenté par l'état prévoit de hauts quotas de production pour l'industrie lourde et l'augmentation de la productivité de travail. Les pressions du plan causèrent un exode de citoyens Est-allemands vers Allemagne de l'Ouest. Ceux qui décidèrent de rester n'eurent d'autre alternative que de lutter.

[modifier] Les évenement de juin 1953

les premières émeutes éclatèrent le 16 juin 1953 à Berlin-Est, dans lesquelles 60 000 manifestants s'en prirent aux symboles du pouvoir communiste. Dès le lendemain, l'agitation gagna très vite le reste du pays, provoquant la mort de 55 personnes. Walter Ulbricht dut faire appel aux soviétiques afin de rétablir l'ordre. La répression ne provoqua aucune réaction de la part des occidentaux. Les désordres s'arrètent à partir du 23 juin lorsque la SED annonça l'annulation de cette mesure controversée. Une fois l’alerte passée, les autorités vont utiliser la répression : 1 500 condamnations, 600 000 membres exclus de la SED.

[modifier] L'age d'or (1954 - 1975)

En 1954, l'Union soviétique accorda la souveraineté pleine et entière à la République démocratique allemande et la Commission de Contrôle soviétique à Berlin fut dissoute. À ce moment-là, le paiement des réparations de guerre avait été totalement honoré.

L'année suivante, un traité d'amitié fut signé entre les deux pays, et en 1956, la Nationale Volksarmee intégra le dispositif militaire du tout nouveau "Pacte de Varsovie".

Entre 1949 et 1961, l'économie de guerre qui semble régner en RDA incite plus de trois millions de personnes à partir vers l'Allemagne de l'Ouest. Le régime, contrairement à ce que l'on pourrait penser, hésita quant aux moyens de colmater cette hémorragie, Staline ayant même un temps envisagé de renoncer à la RDA naissante, dont la pérennité n'allait alors pas de soi. On se décida finalement à la construction d'un rideau de fer, puis du célèbre "Mur de Berlin" le 13 août 1961, sur le modèle des clôtures sécurisées des établissements pénitentiaires, destiné à "protéger le socialisme". On ouvre dès lors le feu sur toute personne qui tente de franchir les grillages et les barbelés. Cette frontière inviolable divisera l'Allemagne pendant presque trente ans.

Le contrôle que le régime exerce sur la population incombe à partir de 1950, au ministère de la Sécurité d’État (Ministerium für Staatssicherheit), la Stasi, calqué sur le NKVD soviétique, mais de plus réorganisé par certains anciens de la sinistre Gestapo : traque des opinions non-conformes, contrôle systématique des moyens de communication, espionnage des suspects jour et nuit, etc.

Le 21 décembre 1972 est signé à Berlin-Est le Traité fondamental, qui régularise les relations entre les deux états allemands qui reconnaissent ainsi leurs existences mutuelles. Cet accord étant le résultat d'une initiative qui s'inscrit dans l'Ostpolitik du chancelier ouest-allemand Willy Brandt.

Malgré ce rapprochement, la RDA restera le plus fidèle allié de l'Union soviétique jusqu'au début des années 1980. Calquant sa politique extérieure sur celle du "grand-frère" russe, le régime est-allemand apportera son soutien technique, logistique et financier aux divers régimes, guérillas et mouvements terroristes (généralement d'obédience marxiste) qui sévissaient alors à travers le monde.

[modifier] Le déclin et la Chute (1975 - 1990)

[modifier] La crise du café

En raison de la forte propension des allemands à la consommation de café, l' importation de ce produit étaient une des plus importantes pour des consommateurs de la RDA. Une hausse massive des prix du café dans les années 1976/1977 (4 fois plus élevé que pendant la periode 1972/1975) amena un gonflement important des dépenses annuelles en devises fortes dans la balance commerciale, créant de graves problèmes financiers pour le pays.

En conséquence, durant l'été 1977, le Politburo fit retirer de la vente la plupart des meilleures marques existant sur marché est-allemand. De plus, la consommation de café fut également limitée dans les restaurants ou tout simplement interdite dans les administrations et les entreprises publiques. À la place, un nouveau type de boisson infâme le Mischkaffee ("café mélangé") fut distribué : celui-ci n'était qu'une mixture ne comportant que 51 % de café, le reste étant constitué d'un mélange de chicorée, de seigle et de betterave à sucre.

Cette crîse prît fin après 1978 lorsque les prix mondiaux commencèrent de nouveau à chuter, et grâce également à la signature d'un accord commercial entre RDA et le Viêtnam.

Cet épisode que l'on connaîtra désormais sous le nom de "Crise du café" illustra de façon éclatante les problèmes économiques, financiers et structurels que connaissait le régime communiste.

[modifier] Le tournant

Cette situation de crise perdura jusqu'à ce que celle-ci mit en péril l'existence même de la RDA à la fin des années 1980. Déjà, l'arrivée au pouvoir en 1985 de Mikhaïl Gorbatchev au Kremlin constitua un tournant pour l'avenir des régimes communistes en Europe de l'Est : le nouveau maitre de l'URSS met alors en place une politique de glasnost (transparence) et de perestroïka (reconstruction) destinée à résoudre dans un premier temps les graves problèmes socio-économiques que traverse la seconde "Superpuissance" d'alors depuis plusieurs années. Cet assouplissement idéologique ne tardera pas à franchir les frontières de l'Empire soviétique pour atteindre les unes après les autres les "républiques sœurs" elles aussi en pleine déliquescence.

[modifier] L'exode massif

En RDA, les critiques contre le pouvoir se font peu à peu entendre, d'autres citoyens, souvent par familles entières, préfèrent prendre la route de l'exode vers le voisin ouest-allemand. Mais la frontière entre les deux états est l'une des plus gardées au monde, d'autant plus que le numéro un du régime Erich Honecker, alors secrétaire général du comité central du SED, promet le 19 janvier 1989 que le mur de Berlin durera encore 100 ans.

Le seul moyen qui existe alors pour les fuyards de quitter le pays, c'est de se réfugier dans les ambassades de la République fédérale d'Allemagne situées dans les pays d'Europe de l'Est vers lesquels les voyages sont encore autorisés pour les citoyens est-allemands. Ainsi, le 2 mai 1989, la frontière entre la Hongrie et l'Autriche est ouverte et de nombreux Allemands de l'Est utilisent cette possibilité pour rejoindre la République fédérale. Puis, la Tchécoslovaquie ne tardera pas à devenir elle aussi une porte sortie vers l'ouest. Le gouvernement Honecker d'abord inflexible finira par cèder autorisant, moyennant finances, les candidats au départ à quitter le pays.

Cependant, ces défections ne tardèrent pas à causer de sérieux problèmes, ébranlant les structures même du système économique et social dans le pays. En effet, la plupart de ceux qui souhaitaient aller vivre de l'autre côté du "Rideau de fer", faisaient généralement partie de l'élite intellectuelle de la RDA : scientifiques, techniciens, ingénieurs, médecins, cadres, ouvriers spécialisés, etc...

[modifier] Les mouvements populaires

Devant l'aggravation de la crise, le mécontentement populaire grandit et le 4 septembre environ 1200 personnes défilent à Leipzig pour réclamer des réformes et notamment la liberté de circulation vers l'Ouest. C'est le début des « manifestations du lundi » (Montagsdemonstrationen) qui auront lieu dans plusieurs villes jusqu'en mars 1990. Mikhaïl Gorbatchev avait déjà indiqué le 6 juillet que l'Union soviétique n'interviendrait pas pour réprimer les mouvements qui agitent la RDA. Un tournant est atteint le 9 octobre 1989 avec la première véritable manifestation de masse qui réunit environ 70 000 personnes toujours à Leipzig. Peut-être pour ne pas prendre la responsabilité d'un bain de sang, les responsables locaux ordonnent aux différentes forces de sécurité (Stasi, Volkspolizei et NVA) de ne pas interrompre le défilé. Egon Krenz, alors responsable des questions de Sécurité intérieure et des cadres au SED, et ami personnel de Gorbatchev, déclarera plus tard avoir personnellement donné cet ordre.

Dès lors, le nombre des manifestants ne cesse d'augmenter pour atteindre 120 000 le 16 octobre et 320 000 le 23. Le 18 octobre 1989, peu après les célébrations du quarantième anniversaire de la RDA, Honecker est contraint à démissionner par le Politbüro qui nomme Egon Krenz pour lui succéder. La démission d'Honecker ne suffit cependant pas à calmer les manifestants dont les revendications de réforme du système politique ont pris entre temps un tour de plus en plus nationaliste et incluent entre autres la réunification avec la République fédérale. Finalement, le Conseil des ministres de la RDA démissionne le 8 novembre 1989, suivi par le Politbüro le 9 novembre.

[modifier] Chute du mur de Berlin

Dans la soirée du 9 novembre 1989, à la fin d'une conférence de presse transmise en direct par la télévision, Günter Schabowski, membre du comité central du SED, annonce à la surprise générale la levée de toutes les restrictions de voyage et l'ouverture des frontières. Au moment où la décision est diffusée à la télévision, la décision n'aurait en fait pas été définitivement arrêtée et les troupes chargées des contrôles n'était dans tous les cas pas prévenues de l'ouverture des frontières. Des milliers de personnes se massent aux postes de passage le long du mur de Berlin. Vers 23 heures, le premier poste frontière à ouvrir ses barrières est celui de la Bornholmer Straße. Les autres suivent rapidement. L'afflux sera tel qu'il faudra bientôt ouvrir d'autres points de passage improvisés dans le mur pour tenter de résorber la marée humaine.

[modifier] Le chemin vers l'unité

Le 13 novembre, le parlement de la RDA (Volkskammer) élit un modéré Hans Modrow, premier secrétaire de parti à Dresde, au poste de président. Gorbatchev déclare que la réunification est une question que les Allemands doivent régler entre eux. La mention du rôle dirigeant du SED est retirée de la constitution, ce qui ouvre potentiellement la voie à des élections libres et à un véritable pouvoir des autres partis politiques. Ces derniers (notamment chrétiens-démocrates, Libéraux-démocrates et socio-démocrates) n'hésitent plus à prendre leur distances avec les communistes regroupés au sein du SED.

À partir du 7 décembre, le nouveau gouvernement dirigé par Modrow accepte de discuter avec les nouveaux groupes d'opposition et les Églises (généralement protestante) dans une « table ronde centrale ». D'autres « tables rondes » sont formées à l'échelon communal. Les principales revendications des opposants portent sur la démocratisation du régime, la tenue d'élections libres et la dissolution du Ministerium für Staatssicherheit (Stasi). La réunification allemande n'est cependant pas à l'ordre du jour.

Le 18 mars 1990, se tiennent de nouvelles élections pour la Volkskammer, les premières élections libres depuis la création de la RDA, consacrant la victoire des partis d'opposition regroupés au sein de l’Allianz für Deutschland (Alliance pour l'Allemagne - coalition de trois partis conservateurs dont la CDU de l'Est). Dorénavant, le processus en faveur d'une réunification allemande est enclenché. tant à l'Est qu'à l'Ouest, de nombreuses discussions portent sur le calendrier et les modalités de cette réunification.

La nouvelle Volkskammer opte finalement en faveur d'une réunification rapide en utilisant l'article 23 de la loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne. Cet article permettait une déclaration unilatérale d'adhésion au domaine d'application de la loi fondamentale par un Land allemand ou celle-ci n'était pas mise en vigueur en 1949. C'est pourquoi, il est également décidé de reconstituer les 5 Länder supprimés en 1952, au profit des 15 districts.

Le 1er juillet 1990, l'un des symboles de la souveraineté économique et monétaire de la RDA, le Mark der DDR, était définivement abandonné au bénéfice du Deutsche Mark ouest-allemand qui devenait ainsi la seule monnaie officielle pour les deux états.

Dans la nuit du 22 au 23 août 1990, la Volkskammer déclara que cette adhésion prendra effet le 3 octobre 1990. Il est à remarquer que cette date est unilatéralement décidée par le parlement de la RDA sans consultation avec le gouvernement ou le parlement de la RFA.

[modifier] Réunification

Les modalités de la réunification furent fixées par le traité d'unification (Einigungsvertrag) signé à Berlin le 31 août 1990 et ratifié le 20 septembre par la Volkskammer avec 299 voix contre 80.

Par le Traité 4+2, signé à Moscou le 12 septembre 1990, entre les deux États allemands et les quatre puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale (États-Unis, France, Royaume-Uni, Union soviétique), il fut décidé que l'Allemagne réunifiée recouvrait sa pleine souveraineté au moment de la réunification.

Celle-ci intervint le 3 octobre 1990 à minuit. A cette date, les principales structures institutionnelles de la RDA cessèrent de fonctionner en tant que telles et furent : soit dissoutes, soit intégrées aus structures de la RFA. Cependant, la standardisation des structures notamment économiques, sociales et culturelles entre les deux anciens états se poursuivait et se poursuit encore.