Henri-Joseph Dulaurens

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Henri-Joseph Laurent, dit Dulaurens (ou Du Laurens) est un écrivain français baptisé à Douai le 27 mars 1719 et mort à Marienborn ( au jour d'hui quartier de Mayence/orthographié Marienbaum par les frères Goncourt) en 1793.

Il était entré chez les chanoines réguliers de la Trinité, mais il quitta la vie monastique pour se livrer à la littérature et vint dans ce but à Paris. Lors de l'arrêt rendu par le parlement contre les Jésuites (1761), il publia contre cet ordre une satire violente sous le titre de Jésuitiques, en collaboration avec Marc-Ferdinand Groubentall de Linière.

Poursuivi pour la publication d'écrits irréligieux et immoraux, il se réfugia en Hollande et se mit aux gages des libraires d'Amsterdam, de Liège, de Francfort, mais sans pouvoir sortir de l'indigence. Dénoncé en décembre 1765 à la chambre ecclésiastique de Mayence comme auteur d'ouvrages impies, il fut condamné à la prison perpétuelle (1767) et enfermé à Mayence. Il présentait alors des signes de délire. A partir de 1788, il termina sa peine au couvent surveillé de Marienborn, où il mourut à l'âge de 74 ans (1793).

Outre les Jésuitiques, on a de lui divers ouvrages, dont les plus connus sont :

  • deux poèmes héroï-comiques : le Balai, 1761, et la Chandelle d'Arras, 1765
  • l'Arretin, 1763
  • Imirce, 1765
  • le Compère Matthieu, ou les Bigarrures de l'esprit humain, 1766. C'est son ouvrage le plus fameux. Roman licencieux selon Bouillet, il fut d'abord attribué à Voltaire, comme la plupart des écrits de l'auteur. G. Vapereau n'est pas non plus très élogieux : « Roman cynique, plein de paradoxes contre la morale et le bon sens, unis aux plus basses trivialités ». Son humour moderne, proche de Sterne par ses digressions, de Rabelais et de Voltaire par ses inventions comiques au service de la critique acerbe, mérite pourtant d'être redécouvert.

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