Hans Frank

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Dépouille de Hans Frank après sa pendaison
Dépouille de Hans Frank après sa pendaison

Hans Michael Frank (Karlsruhe 23 mai 1900Nuremberg 16 octobre 1946). Reichsleiter du parti nazi et ministre du Troisième Reich, Gouverneur général en Pologne.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né en 1900, il est encore étudiant à Munich lorsqu'il adhère à un groupement d'extrême droite antisémite (la Société Thulé) et milite dans un groupe paramilitaire, antirépublicain (Freikorps Epp).

En 1923, il devient membre du parti nazi, le NSDAP, et participe, dans les rangs des SA, à la tentative de putsch de Hitler à Munich. Docteur en droit et avocat, il prête son concours à de nombreux « camarades » du parti nazi pendant la République de Weimar et accomplit, entre autres, des recherches pour retracer l'arbre généalogique « aryen » de Hitler.

En 1933, il devient ministre de justice en Bavière et, en 1934, ministre du Reich sans portefeuille – mais restera dépourvu d'influence politique notable jusqu'en 1939. En revanche, sa carrière de juriste trouve son apothéose dans sa présidence de l'Académie de droit allemand de 1934 à 1941, pendant laquelle il veut refondre le droit allemand à travers le prisme du national-socialisme.

En octobre 1939, il devient le gouverneur général des Provinces polonaises occupées, poste dans lequel il dépend directement de Hitler. Cette partie orientale de la Pologne, destinée à devenir après la guerre une terre de colonisation germanique, est transformée en un vaste réservoir de main-d'œuvre pour l'industrie de guerre du Reich. C'est ici que quatre des six camps d'extermination du système concentrationnaire nazi sont mis en place : Majdanek, Treblinka, Sobibor et Belzec. Auschwitz-Birkenau et Chelmno sont construits, eux, un peu plus à l'ouest, dans les provinces de Haute Silésie Orientale et du Warthegau en Pologne annexée par le Troisième Reich[1].

Hans Frank poursuit trois objectifs majeurs : l'extermination des Juifs, l'élimination des élites polonaises et le pillage économique du pays au profit de l'industrie allemande. Dès 1940, il est responsable de l'assassinat de plusieurs milliers de Polonais. Par ailleurs, il introduit des mesures antijuives, aboutissant, dans une première étape, à la création de ghettos, notamment de celui de Varsovie.

Antisémite et partisan de la solution finale, Hans Frank se trouve pourtant isolé à partir de 1942, suite à une rivalité soutenue avec Himmler. Il tombe en disgrâce auprès de Hitler qui le démet de toutes ses fonctions au sein du parti – mais le maintient à la tête du gouvernement général malgré la volonté exprimée de Frank de démissionner.

En mai 1945, Hans Frank est arrêté par les Alliés et tente vainement de se suicider. Lors du procès de Nuremberg, Frank, entre-temps revenu au catholicisme de sa jeunesse, s'avoue coupable. Il est condamné à la peine de mort pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité et pendu en octobre 1946.

Son journal de service en 42 volumes, dont l'original se trouve à Varsovie, constitue une source historique importante.

Dans son roman Les Bienveillantes, Jonathan Littell revient longuement sur la personnalité de Frank décrit comme un monstre froid, jouant les Nocturnes de Chopin du haut du château de Cracovie.

[modifier] Famille

Hans Michael Frank est né le 23 mai 1900 de Karl Frank (1869 - 1945), juriste et de Magdalena Buchmaier. Il avait un grand frère Karl Frank junior (marié a Amanda Berta Böhmer) qui mourut en 1916 de la guerre et une petite sœur Elisabeth Lilly Frank (plus tard mariée avec le Dr Walter Scheltze). Il se marie le 2 avril 1925 avec Maria Brigitte Herbst (29 décembre 1895 - 9 mars 1959) après s'être rencontré fin 1924 à Munich. Ils ont eux 5 enfants : Sigrid (13 mars 1927), Norman (3 juin 1928), Brigitte (13 janvier 1935), Michael (15 février 1937) et Niklas ( 9 mars 1939), tous nés à Munich. Niklas Frank a toujours fermement condamné les agissements de son père.[2]

[modifier] Notes

  1. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, éd. Gallimard, 2006, tome III, p. 1615
  2. [1]article Les Mémoires de la Shoah, Le Monde du 29 avril 1995

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Hans Frank.