Guillaume VI Durand

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Guillaume VI Durand, né en ? à Puimisson et mort en 1330, est un ancien évêque de Mende en Gévaudan. Il est le neveu de Guillaume Durand, son prédécesseur. Le numéro VI est un peu abusif, en effet il est effectivement le 6e évêque mendois à porter ce nom, mais la littérature privilégie souvent le numéro IV (ou IIII) ou simplement le II pour le différencier de son oncle[1].

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Ses débuts, les querelles

Son premier poste, il l'obtient à Banassac, où il s'occupe du prieuré de Saint Médard en 1291. Il devient ensuite chanoine puis archidiacre à Mende avant de devenir évêque le 17 décembre 1296. Il n'était alors pas encore prêtre (donc non éligible à la qualité d'évêque) mais il obtient une dérogation du pape Boniface VIII.

Peu de temps après sa prise en main de l'évêché il rentre en conflit avec les barons du Gévaudan, principalement les Peyre. En effet en octobre 1304, alors qu'il prend possession de l'évêché il réunit ses chanoines et déclare qu'il comptait corriger l'injustice dont son église et victime, et ne jamais pardonner le complot ourdi par Astorg de Peyre, Guigue de Cénaret et Hugues de Quintinhac[2]. Il faut savoir que, depuis 1161 et la Bulle d'or obtenue par Aldebert III du Tournel, les évêques de Mende ont tout pouvoir politique sur Mende et le Gévaudan. Mais une partie du pouvoir est également détenu par le Vicomté de Grèzes, ancienne possession des rois d'Aragon, récupéré par les rois de France en 1258. Grèzes est basé en terre de Peyre, et dont la plus grande ville était Marvejols. De plus, Marvejols était bailli des sénéchaux de Beaucaire qui souvent passaient outre la juridiction de l'évêque[3].

Il laisse également les chevaliers de la Garde-Guérin continuer leurs agissements, bien que cela lui déplaise, à la suite de ses prédecesseurs (dont Aldebert qui craignait la présence de ces chevaliers sur la voie Régordane).

Guillaume Durand cherche alors à légitimer son pouvoir, il obtient de la Chaise-Dieu les prieurés de Fournels, de Brion, de Termes, de Saint-Pierre-le-Vieux et du Bacon, et ramène à Mende des reliques de la Vraie Croix offertes par le Roi.

[modifier] L'acte de paréage

Guillaume Durand n'apprécie pas l'acte signé de la Bulle d'or, et l'assouvissement d'Aldebert en faveur du Roi, qui engage ses successeurs. Il veut donc remettre en question la place du Roi en Gévaudan. Ente 1301 et 1302, il rédige un « Mémoire sur le paréage », où il démontre la légitimité du pouvoir temporel de l'église[4].

Il conclut alors un acte de paréage avec le Roi Philippe le Bel, séparant le Gévaudan en trois terres : celle de l'évêque, celle du Roi et les terres communes.

Cet acte permet donc à l'évêque de devenir Comte du Gévaudan, auquel les barons doivent alors allégeance, il peut alors battre sa monaie. Ce statut de Comte-évêque sera d'ailleurs conservé jusqu'à la disparition du Gévaudan à la Révolution française. Par conséquent Mende devient officiellement capitale civile et religieuse. Un bailli royal étant basé à Marvejols, alors qu'un bailli épiscopal dirige Mende. La justice, les impôts et amendes sur les terres communes seront à la charge des barons, en accord avec le Roi et l'évêque.

[modifier] La lutte contre les templiers

Guillaume Durand est très proche du Roi Philippe le Bel. Celui-ci souhaite, avec l'aide du pape Clément V voir disparaître l'Ordre du Temple. En août 1308, l'évêque fait partie des huit commissaires nommés par le Pape pour instruire le procès des templiers. Il rendra ainsi un rapport le 5 juin 1311, qui lui vaudra l'hostilité des templiers. Dans celui-ci il préconise de prendre une « ordonnance pontificale » plutôt qu'une instruction judiciaire[5].

La présence des templiers en Gévaudan est avérée par certaines marques sur les pierres (dont une croix de Malte sur le roc de Peyre, lieu du château des barons du même nom), mais ils n'étaient peut-être pas très nombreux, et n'avaient aucune possession. En effet le Gévaudan abritait principalement les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, rivaux des templiers.

[modifier] Écrits

[modifier] Notes et références

  1. (fr) Biographie
  2. Guillaume Durand le jeune, évêque de Mende, Histoire littéraire de la France, XXXV, P. Viollet, Paris, 1921, p.1
  3. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome II, p. 706
  4. Les évêques comtes du Gévaudan. Étude sur le pouvoir temporel des évêques de Mende, Ch. Poree, Bulletin 1915
  5. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome II, p. 721
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