Guillaume Resnier

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Guillaume Resnier (Angoulême, 30 juillet 1729 - Angoulême, 2 février 1811) était un général français. Il fut l'un des pionniers de l'aviation et du vol à voile.

Sommaire

[modifier] Le soldat

Fils de Nicolas, greffier en chef de la sénéchaussée et siège présidial d'Angoumois et de Marguerite Thevet de la Combedière, il s'engagea comme enseigne au régiment de Rouergue en 1745. Il passa ensuite au corps du génie. Il devint capitaine au régiment de Vermandois à à peine 17ans. Il participa avec son régiment en 1752 à la poursuite de Mandrin. Il fut de l'ambassade extraordinaire du roi de France à Moulay-Mohammed, sultan du Maroc en 1766. Il s’embarqua ensuite pour les Antilles en 1767 pour une mission de maintien de l’ordre. Il fut fait chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis en 1770.

Il prit part à toutes les campagnes de l'armée royale et de l'armée de la République. Accusé de Noblesse, il fut destitué en 1794 mais réintégré trois mois plus tard dans son grade et rappelé au service. Mis à la retraite de général de brigade le 20 septembre 1796 et n'ayant pu obtenir un logement parmi les vétérans à Paris, il s'installa alors dans sa ville natale.

[modifier] L’écrivain utopiste

Son ouvrage, la République Universelle ou l’humanité ailée réunie sous l’Empire de la Raison, parait à Genève en 1788, sous le pseudonyme de Reinser II. Cet ouvrage décrit son projet utopique de république universelle avec ses lois constitutives, ses cités, ses édifices. Il décrit enfin le vol comme remède à tous les maux. Visionnaire, il imagine déjà une milice ailée, précurseur de l’armée de l’air. « Ce nouvel organe ménage avec l’attitude la plus commode la facilité de battre le briquet, d’allumer des balles incendiaires et de les jeter à volonté. » (p54)

Une pièce de théâtre du nom de La Chasse à la Grand’ Bête fait également partie de l’ouvrage.

[modifier] Le précurseur de l’aviation

Son premier essai relaté dans son ouvrage La République Universelle eut lieu en 1787 dans un lieu non précisé. Il s’élança dans un appareil de grande envergure (6 mètres) mû par les bras et les jambes, avec des ailes représentant une surface de 17m². Cet essai fut un échec car il ne s’envola pas depuis une hauteur et croyait réussir en battant simplement des ailes.

C'est en 1801, que Guillaume Resnier va effectuer une série de nouvelles tentatives à Angoulême. Le premier essai de « vol ramé » ne fut pas couronné de succès. S'élançant du parapet de Beaulieu, il se jetta dans le vide en agitant les ailes en fil de fer recouvert de taffetas ciré. Il ne fit que dévaler de rocher en rocher.

La deuxième tentative, demi-réussite, lui valut un bain forcé dans la Charente. Parti du pont, haut de 5 mètres, reliant le quartier Saint-Cybard à Angoulême, il tomba dans l'eau au bout de 50 mètres de vol.

Enfin son troisième et dernier essai, au printemps 1801, fut une réelle réussite. Il parcourut 300 mètres en s'élançant du haut des remparts de la ville et ne se cassa qu'une jambe à l'arrivée.

Il mourut à Angoulême le 2 février 1811.

Une plaque commémorative est apposée sur le rempart de Beaulieu ainsi que sur le rempart du Nord à Angoulême. Un panneau rappelle son rôle de précurseur de l’aviation au musée de l’air du Bourget.

[modifier] Bibliographie

  • Le Général volant, André Berland, éditions Bruno Sepulchre, 1991.
  • Le Général charentais Resnier de Goué, 1er aviateur du XIXe s., S.C. Gigon, in Pays d’Ouest, 1914.
  • Le premier vol sans moteur vers 1806 à Angoulême, C. Lemoing, 1931.