Gerald Bull

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Gerald Bull, né le 9 mars 1928 à North Bay dans l'Ontario, décédé le 22 mars 1990 à Bruxelles en Belgique, était un spécialiste canadien en balistique qui a opéré pour différents gouvernements : États-Unis, Irak, Afrique du Sud, etc.

[modifier] Biographie

Il est le neuvième d'une famille de dix enfants. Très jeune, il s'intéresse à la balistique. Son principal site de recherche en balistique était situé à Highwater au Québec.

Il a empiriquement déterminé qu'un rapport de 45 de la longueur du canon au diamètre de celui-ci octroyait le meilleur rendement en terme de portée.

Il fabriquait des supercanons qui pouvaient envoyer de petits objets à de très grandes distances. Le principe de ces canons est comme suit. Dans un premier temps, imaginer un long tube avec une enfilade de lumières (ouverture latérale qui contient une charge de poudre, par exemple). Dans un deuxième temps, imaginer un chariot qui circule dans le tube, son moyen de propulsion étant fourni par des explosions de poudre. Finalement, imaginer des charges explosives qui sautent un peu après le moment où le chariot passe devant la lumière qui les contient. Le chariot acquiert une vitesse phénoménale de cette façon, et seule une charge utile est expédiée au loin.

Un tel système est relativement facile à concevoir, mais les contraintes du monde physique rendent difficiles son implantation. Normand Lester a rapporté que Bull mettait au point de tels supercanons pour le compte de l'Irak juste avant la première Guerre du Golfe. Ces rumeurs n'ont pas été confirmées, ni infirmées.

Aujourd'hui, il semble que le DARPA soit intéressé par ces canons, car il permettent de mettre en orbite de petits satellites. Ils ont cependant un inconvénient majeur : ils impriment une accélération de 20 000  fois l'accélération terrestre aux objets lancés. Un obus de canon peut supporter une telle accélération, mais pas les équipements d'un satellite de communications, par exemple. Ce concept rappelle curieusement celui proposé par Jules Verne, tel qu'illustré dans son roman De la Terre à la Lune (1865).

Les responsables présumés de son meurtre, survenu à Bruxelles en Europe, sont soit des agents du Mossad, soit des agents irakiens. En entrevue, des membres de la famille Bull ont émis des réserves à propos de l'engagement de leur patriarche avec la CIA dans les années 1980 et ont évoqué la possibilité d'une trahison. Selon les dires du premier ministre israélien qui était au pouvoir au moment de son assassinat, l'assassin se trouverait quelque part en Amérique centrale.

Selon d'autres sources, Bull aurait pu être assassiné par des agents britanniques. Peu de temps avant la Guerre du Golfe, un journaliste anglais (peut-être lui aussi travaillant pour les services secrets) part enquêter sur une violente explosion qui s'est produite dans les environs de Bagdad. Il se trouve que cet homme enquêtait depuis quelque temps sur les activités de la société dirigée par Bull et basée à Bruxelles. Mais il est arrêté et exécuté en mars 1990. Les représailles anglaises ne se font pas attendre. Les douaniers saisissent une cargaison de tubes usinés en Grande-Bretagne. Officiellement, il s'agit d'éléments de pipeline, mais certains y voient les pièces du supercanon de Saddam Hussein. L'assassinat de Bull vient ensuite clore cette affaire qui met mal à l'aise le gouvernement britannique car il y a là violation de l'embargo sur les armes à destination de l'Irak. Il est possible que les agents ayant décidé l'élimination du fabricant de canons aient agi sans ordre de leur hiérarchie (Cf. l'émission de Patrick Pesnot, Rendez-vous avec X du 4 novembre 2000).

[modifier] Sources

  • Normand Lester, l'Affaire Gerald Bull. les Canons de l'apocalypse, Éditions du Méridien, 1991. ISBN 2-89415-036-9