Georges Darien

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Georges Darien (né Georges Hippolyte Adrien, le 6 avril 1862 et mort le 19 août 1921, à Paris) est un écrivain français de tendance anarchiste. Marqué par l'injustice et l'hypocrisie, son œuvre, qui regroupe romans, pièces de théatre, participations à des magazines littéraires, etc. se place sous le signe de la révolte et de l'écœurement. Oublié après sa mort, il est redécouvert après la réédition de Le Voleur en 1955 et de Bas les cœurs ! en 1957.

Sommaire

[modifier] Biographie

Ayant perdu sa mère alors qu'il était en bas-âge, Darien fut élevé par une belle-mère catholique intransigeante, ce qui motive peut-être son anticléricalisme viscéral à venir. Le 16 mars 1881, devançant l'appel, il s'engage à l'armée, dans le deuxième escadron du Train. Le 23 mai 1883, son insoumission l'envoie pour 33 mois à Biribi, un bataillon disciplinaire en Tunisie. C'est le nom qu'il donnera à son roman, où il dénonce les difficultés de sa condition et celles de ses compagnons. Son roman est achevé en 1888 et est publié deux ans plus tard par son éditeur Savine. Mais aucun de ses romans ne rencontre le succès.

Admiré par Alfred Jarry, Alphonse Allais et plus tard par André Breton, Georges Darien devient un auteur prisé des milieux libertaires. En dépit d'une seconde biographie récente[1], peu de choses de sa vie sont connues, ce qui laisse libre cours aux fantasmes qui associent la vie de l'écrivain à celle du héros du Voleur, Randal. En effet de 1891 à 1897, il disparaît, voyage en Belgique, en Allemagne et en Angleterre, Londres en particulier, d'où il revient avec le manuscrit de son roman, Le Voleur. Redécouvert en 1955, c'est ce dernier qui lui assure la postérité.

En plus de ses romans, Darien est le pamphlétaire le plus virulent de cette fin de siècle. Il collabore à plusieurs revues anarchistes, parmi lesquelles L'Escarmouche , L'Ennemi du peuple et L'En dehors, où il côtoie Zo d'Axa.

Dans son roman "Les Pharisiens" il attaque violemment Édouard Drumont et les antisémites. Suite à cette publication il rentre en contact avec Bernard_Lazare[1].

En 1906 et en 1912, George Darien se présente aux élections législatives dans le premier arrondissement de paris, auxquelles il échoue[2].

En 1919, Suzanne Darien, qu'il avait épousée en 1899, meurt. Il se remarie en 1921, quelques mois avant de mourir, le 19 aout, à Paris[3].

[modifier] Œuvres

Romans
  • Bas les cœurs !, 1889
  • Biribi, discipline militaire, 1890
  • Le Voleur, 1897
  • La Belle France, 1898
  • L'Epaulette, 1901
  • Gottlieb Krumm, made in England, 1904, traduit de l'anglais par Walter Redfern
Pamphlet
  • Les Pharisiens, 1891
Brochures
  • Can we disarm ?, en collaboration avec Joseph Mac Cabb, 1899
  • Paris et la question du sol. La Terre n'a pas de maître, 1909
Pièces de théatre
  • Les Chapons, en collaboration avec Lucien Descaves, 1890
  • L'Ami de l'ordre, 1898
  • Le Parvenu, 1906
  • Non! Elle n'est pas coupable !, 1909
  • Les Mots sur les murs, 1910

[modifier] Citations

« Je mange, je bois ; et je laisse l'assiette sur le buffet et la bouteille sur la table. Il y a des voleurs qui remettent tout en ordre, dans les maisons qu'ils visitent. Moi, jamais. Je fais un sale métier, c'est vrai ; mais j'ai une excuse : je le fais salement. » Le Voleur

« Je n'aime pas les pauvres. Leur existence, qu'ils acceptent, qu'ils chérissent, me déplaît ; leur résignation me dégoûte. A tel point que c'est, je crois, l'antipathie, la répugnance qu'ils m'inspirent, qui m'a fait devenir révolutionnaire. Je voudrais voir l'abolition de la souffrance humaine afin de n'être plus obligé de contempler le repoussant spectacle qu'elle présente.
Je ferais beaucoup pour cela. Je ne sais pas si j'irais jusqu'à sacrifier ma peau ; mais je sacrifierais sans hésitation celles d'un grand nombre de mes contemporains. Qu'on ne se récrie pas. La férocité est beaucoup plus rare que le dévouement. » La Belle France

André Breton, à propos de l'œuvre de Georges Darien : « [elle] est le plus rigoureux assaut que je sache contre l'hypocrisie, l'imposture, la sottise, la lâcheté ».

[modifier] Notes et références

  1. Georges Darien et l'Anarchisme littéraire de Valia Gréau
  2. Voleurs!, Georges Darien, Omnibus, 2005, p. XVI
  3. Voleurs!, Georges Darien, Omnibus, 2005, p. XVI

[modifier] Bibliographie

[modifier] Liens connexes

[modifier] Liens externes

Autres langues