Flamingantisme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Probablement dérivé d'une francisation de Vlamingen (Flamands en flamand), flamingant qualifie un mouvement initié par les curés des Flandres sous l'occupation française à partir de 1792.

La république laïque devait annexer purement et simplement les Pays-Bas autrichiens trois ans plus tard et les conserver jusqu'en 1815. Elle fut très mal perçue dans les provinces catholiques. Menace pour le clergé, elle ruinait aussi les secteurs économiques en compétition avec ceux de la métropole. C'est ainsi que tout le vignoble wallon fut arraché et que le secteur textile en Flandre se mit à dépérir. Brimade suprême, partout, la langue française fut imposée dans l'administration, or c'était depuis le Moyen Âge la langue du pouvoir féodal et des classes aisées qui gravitaient dans son orbite.

Entré plus ou moins en sommeil à la chute de l'Empire en 1815, le mouvement s'accommode pourtant plutôt mal de la dominante protestante pendant la période dite hollandaise. De sorte que, en 1830, ce n'est pas un accident de l'histoire qui poussa les Belges du nord comme ceux du sud à se défaire de la tutelle néerlandaise mais une religion commune, catholique en l'occurrence.

Le choix de la langue française pour la jeune nation belge était naturel. Bien que ni le peuple wallon, ni le peuple flamand ne le parlassent, la bourgeoisie belge en était coutumière, comme dans l'Europe entière du reste. Il paraissait par ailleurs peu commode de choisir comme langue nationale celle des Pays-Bas, la révolution étant justement dirigée contre ce pays.

Par ailleurs, Flamands et Wallons s'exprimaient dans de nombreuses variantes dialectales résultant de la grande autonomie qu'avaient conquise les villes par rapport à tout pouvoir centralisé dans le passé.

Le terme de flamingant a été repris plus récemment comme terme péjoratif pour les nationalistes flamands; voir, par exemple, la chanson Les Flamingants de Jacques Brel critiquant les flamingants.

Un terme fut également créé pour parler de l'équivalent chez les nationalistes wallons, le wallingantisme.

[modifier] Voir aussi

Autres langues