Expérience de Miller-Urey

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'expérience de Miller-Urey avait pour but de simuler les conditions chimiques d'une Terre jeune dans un laboratoire, et a créé quelques uns des composants de la vie.
L'expérience de Miller-Urey avait pour but de simuler les conditions chimiques d'une Terre jeune dans un laboratoire, et a créé quelques uns des composants de la vie.

L'expérience de Miller-Urey était une expérience qui à simulé les conditions hypothétiques présentes sur la Terre au il y a plusieurs milliards d'années dans le but de tester l'occurrence d'évolution chimique. Plus précisément, l'expérience testait l'hypothèse de Oparin et de Haldane comme quoi les conditions d'une Terre jeune favorisaient les réactions chimiques qui créaient les composés organiques à partir de composés inorganiques. L'expérience est considérée comme l'expérience classique dans le domaine de l'origine de la vie, et a été conduite en 1953 par Stanley Miller et Harold Clayton Urey à l'Université de Chicago.[1],[2],[3]

[modifier] L'expérience et son interprétation

L'expérience utilisa de l'eau (H2O), du méthane (CH4), de l'ammoniac (NH3) et de l'hydrogène (H2). Les substances furent enfermées dans un groupe de tubes de verre stériles connectés ensemble dans une boucle, avec un flacon à moitié plein d'eau liquide et un autre contenant une paire d'électrodes. L'eau liquide fut chauffée pour provoquer l'évaporation, puis des étincelles furent lancées entre les électrodes pour simuler des éclairs à travers l'atmosphère de la Terre et la vapeur d'eau, puis l'atmosphère fut rafraîchie pour que l'eau puisse se condenser et retourner dans le premier flacon dans un cycle continu.

À la fin de la première semaine d'opération continue, Miller et Urey observèrent qu'entre 10 et 15% du carbone à l'intérieur du système était maintenant sous la forme de composés organiques. 2% du carbone avait formé des acides aminés, dont treize des 22 qui sont utilisés pour fabriquer des protéines dans les cellules des organismes, avec une abondance de glycine. Des sucres, des lipides, et quelques composants des acides nucléiques furent eux aussi formés, bien que les acides nucléiques entiers (ADN ou ARN) n'aient pas été formés. Comme il a été observé dans les expériences qui ont suivi, des énantiomères gauches dextrogyre et lévogyre ont tous deux été créés dans un mélange racémique. Mais cette expérience a aussi créé une substance qui serait un "cancerogène toxique" pour beaucoup d'organismes.[4] Malgré leur toxicité, ces composés, dont le méthanal et le cyanure, sont des "composants nécessaires pour les composés biochimiques importants, dont les acides aminés".[5]

[modifier] Sources

  1. Miller S. L., « Production of Amino Acids Under Possible Primitive Earth Conditions », dans Science, 117, p. 528 [texte intégral]
  2. Miller S. L., and Urey, H. C, « Organic Compound Synthesis on the Primitive Earth », dans Science, 130, p. 245
  3. A. Lazcano, J. L. Bada, « The 1953 Stanley L. Miller Experiment: Fifty Years of Prebiotic Organic Chemistry », dans Origins of Life and Evolution of Biospheres, 33, p. 235-242
  4. Why the Miller–Urey research argues against abiogenesis
  5. Abelson, P. 1996. Chemical events on the primitive earth. Proceedings of the National Academy of Science USA 55: 1365-1372.