Dominique Bouhours

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Dominique Bouhours (15 mai 1628 à Paris - 27 mai 1702 à Paris) est un homme d'Église, grammairien, historien, et écrivain religieux français. Bel esprit, se voulant continuateur de Vaugelas, il a exercé une influence non négligeable sur des auteurs tels que Boileau, La Bruyère et Racine, qui lui envoyait ses pièces à corriger. D'autres lui ont reproché son esprit puriste ; une anecdote apocryphe veut qu'au moment de sa mort, il ait déclaré : « Je vais ou je vas mourir, l'un et l'autre se dit ou se disent. »

Sommaire

[modifier] Biographie

Il entre à l'âge de 16 ans chez les jésuites, puis enseigne les humanités au collège de Clermont à Paris et devient précepteur des fils du duc de Longueville et du marquis de Seignelay, fils de Colbert.

Sa vie comme ses ouvrages sont partagés entre l'Église et le monde : d'un côté les œuvres pieuses et les polémiques contre les jansénistes, de l'autre les recueils de vers et les dissertations savantes sur le beau style. « Il vivait, écrit Voltaire, dans la meilleure compagnie de Paris ; je ne parle pas de la compagnie de Jésus, mais de celle des gens du monde les plus distingués par leur esprit et par leur savoir. Personne n’eut un style plus pur et plus éloigné de l’affectation : il fut même proposé dans l’Académie française de passer par-dessus les règles de son institution pour recevoir le P. Bouhours dans son corps. » (Article François Xavier dans l'Encyclopédie)

Plusieurs de ses ouvrages sont consacrés à la défense des Remarques sur la langue française de Vaugelas et à l'éloge du français. Dans la deuxième partie de ses Entretiens d'Ariste et d'Eugène, livre violemment attaqué par Jean Barbier d'Aucour dans ses Sentiments de Cléante sur les Entretiens d'Ariste et d'Eugène mais qui connaîtra un vif succès dans toute l'Europe jusqu'à la Révolution, il écrit par exemple : « De toutes les prononciations, la nôtre est la plus naturelle et la plus unie. Les Chinois et presque tous les peuples de l’Asie chantent ; les Allemands râlent ; les Espagnols déclament ; les Italiens soupirent ; les Anglais sifflent. Il n’y a proprement que les Français qui parlent. » Et encore : « Il n’y a guère de pays dans l’Europe où l’on n’entende le françois et il ne s’en faut rien que je ne vous avoue maintenant que la connaissance des langues étrangères n’est pas beaucoup nécessaire à un François qui voyage. Où ne va-t-on point avec notre langue ? » Aussi, dans sa Manière de bien penser, il revient longuement sur l'universalité de la langue française et la supériorité de l'esprit français, thèmes qui feront un siècle plus tard le bonheur de Rivarol et de ses émules.

[modifier] Principaux ouvrages

  • Recueil de diverses pieces sur les questions du temps (1668)
  • Les Entretiens d'Ariste et d'Eugène. Dialogues (1671) (Réédition 2003)
  • Sentimens chrétiens pour entretenir la dévotion durant la journée (1673)
  • Doutes sur la langue française (1674) (Réédition 1972)
  • Remarques nouvelles sur la langue françoise (1675) (Réédition 1972)
  • Histoire de Pierre d'Aubusson, grand maître de Rhodes (1676)
  • La Vie de saint Ignace, fondateur de la Compagnie de Jésus (1679])
  • Vie de saint Francois Xavier, apôtre des Indes et du Japon (1682)
  • Les Pensées chrétiennes pour tous les jours du mois (1682-85)
  • La Vie de Mme de Bellefont, supérieure et fondatrice du monastère des religieuses Bénédictines de Nostre-Dame des Anges (1686)
  • La Manière de bien penser dans les ouvrages d'esprit (1687) (Réédition 1974)
  • Pensées ingénieuses des anciens et des modernes (1689) (Réédition 1971)
  • Recueil de vers choisis (1693)
  • Le Nouveau Testament de Nostre Seigneur Jesus-Christ, traduit en franc̜ois selon la Vulgate (1697-1703)

[modifier] Bibliographie

  • Georges Doncieux, Un Jésuite homme de lettres au dix-septième siècle : Le père Bouhours (1886).
  • Gerard Smith (ed): Jesuit thinkers of the Renaissance, Milwaukee, 1939, pp.63-74.

[modifier] Lien externe

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