Diego Brosset

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Diego Brosset (Buenos Aires, Argentine, 3 octobre 1898 - Champagney, Haute-Saône, 20 novembre 1944) est un général français, compagnon de l'Ordre de la Libération.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né à Buenos Aires d'une famille de magistrats lyonnais, il rentre en France à l'âge de 2 ans. Engagé en 1916 comme simple soldat, il combat pendant la Première Guerre mondiale au 28e bataillon de chasseurs à pieds. Il termine la guerre au grade de sergent avec quatre citations. Il part alors suivre un stage d'élève aspirant à Issoudun puis l'école d'officiers de Saint-Maixent dont il sort sous-lieutenant en 1921. Il va alors servir pendant une quinzaine d'année comme officier colonial méhariste dans le Sahara, sillonnant la Mauritanie, le Sud algérien , le Sud marocain et ce que l'on appelle le Soudan français. Il est promu capitaine en 1930.

Il rentre en France et se marie avec la fille du Général Charles Mangin. Il obtient un diplôme en Langues-Orientales et entre à l'école de Guerre en 1937. Il est affecté à l'état-major du Corps d'armée colonial au début de la guerre mais il en est écarté à cause de son anticonformisme. Il est nommé professeur de stratégie et tactique à l'école supérieure de guerre de Bogota en Colombie en avril 1940 pendant la Drôle de guerre.

Il rallie le général de Gaulle dès le 27 juin 1940 et part de la Colombie pour l'Angleterre en octobre. Il est alors condamné à mort par contumace par un tribunal militaire du régime de Vichy. Il sert à l'État-major de De Gaulle et est promu lieutenant-colonel en décembre 1940. Il suit le général lors de son premier voyage eu Moyen-Orient et visite les colonies britanniques de l'est africain. En 1941, il est envoyé en mission en Éthiopie et devient ensuite chef d'état-major du général Catroux. En octobre 1941, il est nommé colonel et prend la charge de l'Est syien puis en janvier 1943, il prend le commandement de la 2e brigade coloniale. Il va alors se battre en Libye puis en Tunisie où sa brigade se distingue. Il prend en aout 1943 le commandement de la 1re division française libre avec le grade de général de brigade. Il forme cette division quelques mois avant son débarquement en avril 1944 en Italie. En mai, il participe successivement aux batailles de la boucle de Liri, de Garigliano et de Pontecorvo puis après avoir percé la ligne Hitler prend part à la prise de Rome. Le 16 août 1944, il débarque en Provence et participe à la prise de Toulon. Il remonte la vallée du Rhône et libère Lyon le 3 septembre dont il assurera quelques semaines l'administration (son frère, commandant de FFI participera également à cette libération) puis Autun et Dijon. Il est alors promu général de division. Il commande sa division lors de la bataille des Vosges de fin septembre à mi novembre 1944.

Il se tue accidentellement le 20 novembre 1944, la jeep qu'il conduisait dérapant sur le pont du Rahin, à Champagney dans la Haute-Saône et tombant dans le torrent. Le futur acteur Jean-Pierre Aumont qui était son aide de camp, réussit à sortir vivant de l'accident ainsi que le chauffeur titulaire.

Diego Brosset a été inhumé dans la nécropole nationale de Rougemont dans le Doubs.

[modifier] Divers

  • Son expérience de méhariste lui a inspiré le livre Sahara, un homme sans l’Occident, édité par Vercors. Le cinéaste Raymond Depardon s’en est inspiré pour tourner en 2002 son film Un homme sans l'Occident.
  • Une plaque commémorative se trouve dans le parc Brosset à Rillieux-la-Pape, lieu de la demeure familiale
  • Isabelle Robinet, sinologue spécialiste du taoïsme, était sa fille.

[modifier] Anecdote

Lors du débarquement en Provence, Diego Brosset est hébergé chez la famille Chirac alors réfugié au village du Rayol sur la côte varoise. Il se liera alors d'affection avec le jeune Jacques Chirac alors âgé d'une douzaine d'années. Ce dernier apprenant la mort du général quelques mois plus tard, décide de son propre chef, de baptiser par un panneau un chemin du Rayol "avenue du Général Diego Brosset", panneau qui restera un certain temps en place. En 1975, le conseil municipal du Rayol décide de baptiser officiellement une rue du village du nom du général. Se souvenant du premier nommage sauvage, la municipalité conviera Jacques Chirac, alors Premier ministre, qui assistera à la cérémonie[1].

[modifier] Notes

  1. in Jacques Chirac, l'inconnu de l'Elysée de Pierre Péan, 2007

[modifier] Liens externes