David Ancillon

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David Ancillon (17 mars 1617 - 3 septembre 1692).

[modifier] Biographie

Fils d’un juriste et petit-fils d’un président de cour souveraine, David Ancillon naît à Metz le 17 mars 1617, dans une famille réformée.

Sa vie est particulièrement bien connue grâce à l’ouvrage de son fils Charles, rédigé en 1698 et titré Discours sur la vie de feu M. Ancillon et ses dernières heures. On apprend ainsi que l’un de ses ancêtres, Georgin Ancillon, était une figure importante de l’Église messine à ses premières heures, puisqu’il est désigné comme « un de ses principaux membres, a esté aussi un de ses fondateurs et de ses conducteurs ».

Alors qu’il n’a que 9 ans, le jeune David est envoyé au collège. Or à Metz le seul établissement de ce type est tenu par les Jésuites. Ceux-ci remarquent rapidement les qualités oratoires et érudites du garçon et tentent à plusieurs reprises de le convertir au catholicisme. Mais ils se voient opposer la résistance farouche d’un David Ancillon qui se destine à la prédication. Il part étudier la théologie protestante à Genève en 1633 et dès 1641, au synode de Charenton, il est reçu ministre et installé à Meaux. Très apprécié de ses fidèles, il part pourtant dès 1653 pour devenir l’un des quatre pasteurs de l’Église de Metz. Il y restera 32 ans. Il y côtoie le célèbre Paul Ferry puis, à la mort de celui-ci, il devient le plus influent des ministres de la prestigieuse communauté messine. Grand amateur de livres, il n’écrit lui-même qu’assez peu, mais ses ouvrages, comme l’ Apologie de Luther, Zwingle, Calvin et Bèze, ou sa vie de Guillaume Farel sont célèbres.

En 1685, lors de la révocation de l’Édit de Nantes, il est contraint de quitter Metz. Il se dirige alors vers Francfort-sur-le-Main, puis il trouve une place de prédicant à Hanau. Mais dès 1686 il part pour Berlin où le Grand Electeur le reçoit comme ministre de l’Église française et de la Cour. Il meurt dans la capitale du Brandebourg-Prusse le 3 septembre 1692, après avoir eu la joie de voir son fils homonyme lui succéder comme ministre et son fils aîné, Charles, devenir juge des Français de Berlin et se faire une place honorable dans la République des Lettres.

Le descendant de David, Jean-Pierre Frédéric Ancillon, est devenu au XIXe siècle un écrivain célèbre et ministre des Affaires étrangères de Prusse.

[modifier] Bibliographie

Julien LEONARD, « Le parcours du pasteur David Ancillon (1617-1692) », dans Huguenots. De la Moselle à Berlin, les chemins de l’exil, études réunies et présentées par Philippe HOCH, Metz, Editions Serpenoise, 2006, p.109-126.