Danielle Bleitrach

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Danielle Bleitrach est une sociologue de France France.

Danielle Bleitrach a été membre du Comité central du PCF, puis du Comité national de ce parti de 1981 à 1996. Conseillère régional, responsable à la culture dans la région PACA. Elle a également fondé l'hebdomadaire des intellectuels communistes Révolution, dont elle a été rédacteur en chef adjoint. À ce titre, ses articles sont nombreux et se caractérisent par un esprit polémique mais aussi des observations sur le terrain et la présentation de positionnements théoriques. C'est une tentative de lier sociologie et intervention journalistique, une manière de considérer "l'intervention sociologique". Elle affirme toujours que le militantisme, la pratique de vulgarisation autant que l'intervention action font partie intégrante des sciences dites humaines ou sociales. Une manière d'affronter le fait que l'analyse s'intéresse non à des objets relevant de lois déterministes mais à des sujets qui mènent des actions conscientes, tout en ne renonçant pas à mettre en évidence les structures dans lesquelles interviennent les actions. Le lien avec le PCF lui a permis pendant de nombreuses années non seulement d'affirmer des choix citoyens, mais également de travailler in situ, dans le laboratoire du changement social. Danielle Bleitrach a démissionné du Comité national du PCF en 1996 parce qu'elle pensait que les conditions d'une participation gouvernementale n'étaient pas réunies. En 2003, elle quitte le PCF, tout en se considérant comme communiste. "Démissionnaire", selon elle, une version plus dure circule racontant que le comité national du PCF lui a tellement pourri la vie que la démission était la seule solution qui restait à Danielle Bleitrach. En effet, on ne démissionne réellement que rarement au PCF en réalité, on en est exclu. Danielle Bleitrach de par la force de ses analyses et de ses convictions était un danger non négligeable pour la ligne de collaboration de classe ménée par PCF Actuellement (2007). Il est vrai que les conditions de la "démission" ont été un peu forcées par la brutalité et le mensonge, mais le problème n'est pas là. Tous les partis politiques fonctionnent sur le mode de l'exclusion dans les sociétés primitives. Le vrai problème réside dans le caractère "irrationnel" du maintien d'une adhésion quand toutes les actions vont a contrario du but que l'on s'est fixé en adhérant à une organisation. On pourrait d'ailleurs étendre cela aujourd'hui à la pratique du vote comme le dit Alain Badiou dans son dernier livre sur le nom de Sarkozy. (note de précision de danielle Bleitrach)

Danielle Bleitrach travaille sur les aires géographiques de Cuba et l'Amérique latine (voir plus bas).

Ce terrain est à la fois en rupture avec ses analyses sociologiques précédentes et pourtant dans la continuité de la réflexion sur la mondialisation, le développement, le travail et l'urbain.

Danielle Bleitrach a écrit des essais comme le Music hall des âmes nobles (sur les intellectuels) ou des romans (un bouquet d'ortie, l'infortune de Gaspard par exemple).

Sommaire

[modifier] Publications universitaires

Sur le plan universitaire, Danielle Bleitrach a fait partie de ce que l'on appelle l'école française de sociologie urbaine d'inspiration marxiste. Elle était maître de conférence à l'Université de Provence. À ce titre, elle a écrit de nombreux articles et contributions à des colloques.

Bleitrach a rédigé une quinzaine d'ouvrages en particulier trois de sociologie sur la classe ouvrière et l'urbain :

  • L'usine et la vie, avec Alain Chenu, Maspero éditeur, 1979
Il s'agissait à partir d'une enquête concernant plus de 5 000 ouvriers de la zone de Fos-sur-Mer et de nombreuses entreprises (sidérurgie, pétrole, métallurgie, etc.) de comprendre comment les modes de vie contribuaient à créer des types différenciés d'ouvriers.
  • Classe ouvrière et social démocratie, l'exemple de Lille et Marseille, avec Jean Lojkine, Ernst Oary (Alain Chenu), Christian Delacroix et Alain Maheu, éditions sociales, 1981
Étude comparative de deux modes de gestion municipale ouvrière. Dans les deux cas il s'agit d'analyser les modes d'hégémonie ouvrière, comment l'organisation, son idéologie a réussi à développer des formes originales de solidarité.
  • L'exclusion ou la défaite ouvrière, avec Mustapha El Miri, L'harmattan, 1996
En partant de l'étude des trajectoires de 500 rmistes marseillais, il s'agit d'une remise en cause de la notion d'exclusion. Pour les auteurs, l'exclusion manifeste la défaite ouvrière du milieu des années 1980 et elle correspond à la mondialisation qui accroît les inégalités non seulement dans le Tiers monde mais dans les pays industriels avancés car elle pèse sur les salaires en particulier ceux des travailleurs non qualifiés. Chassés de leur pays une main d'œuvre immigrée souvent d'origine rurale se heurte à cette situation et la classe est défaite, mais aussi se défait, est de moins en moins collective : chômage, précarité, l'informel urbain s'étend.

[modifier] Publications sur Cuba et l'Amérique latine

  • Cuba est une île, coécrit avec Viktor Dedaj, et avec la participation de J.F. Bonaldi (éditions Le temps des cerises, 2004, et traduit en espagnol en 2005 chez Viejo topo).
  • Les États-Unis de Mal Empire, ces leçons de résistance qui nous viennent du sud, avec Viktor Dedaj et Maxime Vivas (éditions Aden, 2005, le livre a été traduit en espagnol en 2007).
  • Cuba, Fidel et le Che - ou l’aventure du socialisme, en collaboration avec J.F. Bonaldi (éditions Le temps des cerises, février 2008).

[modifier] Voir également

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

  • Page personnelle sur le site la Médiathèque Alternative (www.millebabords.org)
  • Changement de société : le blog personnel de Bleitrach (socio13.wordpress.com)
  • Article en ligne : Faut-il liquider Danielle Bleitrach ? (lille.indymedia.org)
  • Article court en ligne de Bleitrach « Marseille : C’est pas une ville, c’est un peuple » (2005) (www.maghreb1.de)
  • Article court 2 en ligne de Bleitrach : « Venezuela, Cuba, Irak, La presse française, les livres interdits, censurés » (www.michelcollon.info)