Damnatio memoriae

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Portrait de Néron retravaillé en effigie de Titus après la damnation memoriæ du premier, musée du Louvre (Ma 3562)
Portrait de Néron retravaillé en effigie de Titus après la damnation memoriæ du premier, musée du Louvre (Ma 3562)

La damnatio memoriæ est un ensemble de condamnations post mortem à l'oubli votée par le Sénat romain à l'encontre d'un personnage politique. Elles consistent par exemple en l'annulation de ses honneurs, l'effacement de son nom sur les inscriptions publiques, la déclaration de son anniversaire comme jour néfaste ou le renversement de ses statues.

Ont été frappés de la damnatio memoriæ les personnages suivants :

Une damnation memoriæ peut être révoquée par la suite. Ainsi, le consul Virius Nicomachus Flavianus est frappé d'une telle mesure en 394 pour avoir soutenu l'usurpateur Eugène ; en 431, son fils Flavius Nicomachus obtient un rescrit impérial révoquant la damnatio[5].

Le terme a été forgé à l'époque moderne sur la base de memoria damnata, qui désigne la condamnation post mortem pour haute trahison.

Par extension moderne à des contextes non romains, on utilise l'expression pour désigner des mesures comparables :

[modifier] Notes

  1. Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne] (Cicéron, XLIX, 6 ; Antoine, LXXXVI, 9) ; Dion Cassius, Histoire romaine [lire en ligne] (LI, 19).
  2. Dion Cassius (LX, 4, 5-6).
  3. Suétone, Vie des douze Césars [lire en ligne] (Néron, XLIX, 2).
  4. Suétone (Domitien, XXIII, 1) ; Pline le Jeune, Panégyrique de Trajan [lire en ligne] (52, 3-5) ; Lactance, Sur la mort des persécuteurs (3).
  5. Inscription sur le forum de Trajan ; CIL, VI, 1783.